Magazine

avancement

Publié le 09 août 2014 par Modotcom

avancement
lundi j'aurai une entrevue de départ
les ressources humaines de la banque
s'interrogent sur la raison
pour laquelle les individus
quittent l'organisation
j'ai reçu cet appel au printemps de toronto
j'étais intriguée
par le recrutement en anglais
out of the province
pour l'entreprise au siège social
dans le quartier international
mais la banque n'avait plus le temps
de chercher
la commande était grosse et dure à combler
elle a sorti les gros canons
james m'a vendu le poste
que je lisais en biais
assez pour que j'écoute sa proposition
alors que je me plais très bien à mon travail
où je performe sur le pilote automatique
où je trône comme une reine dans mon domaine
je l'écoute car dernièrement
je suis un peu contrariée dans le fin fond de mon coeur
il y a quelques promotions qui se donnent
à gauche à droite à des copains
alors que je revendique la mienne
tranquillement depuis deux ans
je ne suis pas une opportuniste
mais j'ai été primée
et j'ai envie de continuer à construire
cela prend quelque pouvoir et reconnaissance
bref tout tardait à se matérialiser
dans un contexte en changement
où il y a trop à penser
à revirer le navire de bord
alors que cela ralentit tout ce qui y vit
c'est cela que je dirai en entrevue de départ lundi
j'ai négocié mes nouvelles conditions de travail
comme une grande
pendant plus de trois mois
avec des appels téléphoniques
à toronto à sept heures trente du matin
et une entrevue sur skype
je n'étais pas nerveuse
mais j'étais bien préparée
je savais ce que je voulais
je demandais trop cher
je voulais une augmentation de quarante pourcents
et il trouvait que c'était élevé
oui mais je quitte une zone de confort
une réputation un domaine d'expertise
pour prendre un risque professionnel
pour revitaliser un département atrophié
il faut me compenser
il est génial de négocier
quand on a tout à gagner
puis j'ai été conseillée
par chumette et par l'homme-chat
et si c'est un deal breaker
refuserais-je l'emploi si c'était trente plutôt que quarante
serais-je prête à perdre l'opportunité
et à rester dans mon emploi
à attendre ma promotion
c'est là que je me suis rendue compte
que le temps fait son travail
c'est en laissant mûrir une idée
qu'elle vous colle à la peau
il ne faut jamais rien précipiter
pendant ce temps mon esprit s'était fait à l'idée
qu'il valait mieux que j'élargisse mes horizons
que je dépasse la spécialité
qui me rendait une si bonne réputation
mais qui blindait le plafond de verre
qu'à promotion la spécialité nuit plutôt qu'elle ne sert
je voulais donc saisir l'opportunité
pour apprendre encore
d'autres industries d'autres activités
élargir mon réseau d'affaires mes contacts
et ma portée géographique
j'avais ma réponse
non je ne pouvais laisser aller cette chance
j'ai rencontré mes nouvelles patronnes
plusieurs fois
au début je craignais de travailler
avec des femmes
j'aime tellement les hommes
ils sont si faciles à vivre
et puis non
j'ai vu ma future boss
et sa vice-présidente
et god damn que ce sont des forces de la nature
des femmes de carrière
déterminées et transversales
il y a une grande force
dans le pouvoir au féminin
une écoute une intelligence émotionnelle
qui transperce les niveaux
une façon de construire matricielle
out of the box
j'ai tout de suite adoré
ce qu'elles faisaient
et ce qu'elles me confiaient
j'ai continué à négocier
avec james à l'aube
à l'heure du déjeuner
j'ai eu trente pourcents
plus plein de boni de signature
j'avais mon offre signée
tout le monde était content
ils attendaient maintenant
que je démissionne
pour annoncer et préparer ma venue en septembre
je ne voulais pas rendre les armes tout de suite
j'étais à huit semaines du départ
je ne pouvais me priver de deux mois de revenus
je leur ai dit le vingt-quatre juillet
avant que mon patron parte en vacances
j'ai continué mon travail assidu
et avancé des livrables appréciables
puis je me suis assise
avec mon jules adoré
pour lui dire que je partais
et il était déconcerté
il a pleuré
il voulait tout me donner
la promotion le centre-ville les nouvelles responsabilités
mais j'y avais déjà réfléchi
et rien de tout celà ne valait
le sentiment de recommencer à neuf
de sauter en parachute
je suis tellement heureuse
d'avoir géré ce dossier
comme une professionnelle
j'ai planifié j'ai discuté
j'ai calculé j'ai réfléchi
je me suis renseignée
j'ai questionné
j'ai tenu mon bout
ce n'était même pas difficile
ce sont des années de travail
c'était un deal comme un autre
un client à satisfaire
une entente à conclure
un soir je me suis dit
c'est à bien faire ce que j'ai toujours fait
à vouloir m'améliorer
à prendre des risques
à apprendre et à vouloir m'impliquer
que j'étais rendue là
à me négocier des conditions de rêve
pour aller apprendre et contribuer
à faire des pas de géants
je suis contente de partir
j'aime être un agent de changement
je déteste subir ma vie
je veux décider
je me suis toujours rappelé
une phrase de mon ancien collègue yvon
act as what you want to be
à partir du moment
où j'ai voulu avancer
je ne me suis plus jamais
habillée sloppy un vendredi matin
j'ai toujours enfilé mon suit et ma tête
de professionnelle
et tu vois ça a fait la différence
les gens ont confiance
que je serai capable d'apprendre rapidement
pour contribuer dans un domaine
que je connais à peine
et ils sont prêts à payer
et ils ont raison
ils m'ont déjà demandé
de présenter une conférence au congrès d'automne
c'est un nouveau départ
c'est un facelift total pour l'ego
now go!

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Modotcom 4105 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte