Magazine Assurances

Mexique : Non à la pollution

Publié le 11 août 2014

La mairie de Mexico souhaite dépolluer la ville autant que faire se peut, en imposant une législation routière sélective.

Une mégalopole embrumée

Depuis le 1er juillet 2014, la mairie de Mexico a décidé d’interdire la circulation le samedi, des vieux véhicules. La décision fut prise au regard des risques de santé encouru si la situation de Mexico se poursuit telle qu’elle est actuellement. En effet, la mauvaise qualité de l’air de la capitale met en péril la santé des 24 millions d’habitants.

Depuis l’application de cette mesure, chaque samedi, des milliers d’automobilistes bloquent des rues de la capitale en protestation à cette loi jugée injuste. Taxi et commerçants ne peuvent plus assurer leur travail correctement.

pollution automobile Mexico
Cela fait déjà longtemps que la capitale lutte contre la pollution. Instauré en 1989, le programme Hoy no circula (aujourd’hui on ne circule pas), contraignait les voitures et camions polluants à rester au garage un jour par semaine. Depuis juillet 2014, c’est maintenant au tour de tout véhicule de plus de 15 ans d’être remisé au placard le samedi, sous risque de se voir réprimander par une amende de 170€.  En plus de ces véhicules viennent s’ajouter les voitures venant d’autres états du Mexique. Désormais, l’interdiction de circulation concerne non plus 272 000 véhicules mais 560 000.

Pollution automobile : enjeux sanitaire de taille

La décision ne fut pas prise à la légère, et les automobilistes ont beau s’indigner, il s’agit d’un problème de santé publique. L’enjeu est de taille pour la ville de Mexico puisque ce sont plus de 5 millions de voitures qui parcourent chaque jour la ville, créant des embouteillages d’envergure. 9 millions d’habitants auxquels il faut rajouter les 15 millions vivant dans les banlieues, sont concernés par la mesure.

La pollution des millions de voitures a entrainé au fil du temps des hausses de température. En un siècle les températures moyennes se sont accrues de 4°C. En plus de la pollution causée par les véhicules, c’est également les activités industrielles qui ont contribuées à la pollution de la ville, avec des taux de concentration de particules fines supérieures aux plafonds fixés par l’OMS.

Dès lors, les risques sanitaires sont bels et bien présents, et ne peuvent pas être cachés, puisque ce sont près de 14 000 personnes qui chaque année meurent d’affections respiratoires ou cardiovasculaires directement liées à la pollution de la ville de Mexico. Dès les années 90, des oiseaux seraient tombés en vol, s’écrasant au sol, du fait de la pauvre qualité de l’air.

Pollution automobile

Afin de limiter les risques sanitaires encourus par la population locale, la directive de Hoy no circula s’applique à l’ensemble de la zone de Mexico, ville qui s’étale sur cinq états voisins. L’objectif du programme gouvernemental est de réduire les émissions de gaz polluants de plus de 140 000 tonnes par an, et celles de particules fines de 23 tonnes par an. Ce programme de circulation est l’une des clés de voute du plan de changement climatique annoncé par le maire de Mexico, puisque les véhicules génèrent la moitié des émissions de la ville. Il souhaite en outre diminuer les émissions de dioxyde de carbone de millions de tonnes d’ici à 2020.

Des actions dépolluantes

Afin de soutenir activement sa politique de dépollution, la ville a mis en circulation des centaines de bus propres, ainsi que des lignes de métros et des dizaines de kilomètres de pistes cyclables, incitant la population à utiliser des moyens de transports plus propres. Un énorme réseau de vélo a également été mis en place depuis 2010 sur le modèle des Vélib’ de Paris, près de 13 000 vélos sont ainsi à la disposition de chacun. Un nombre qui devrait doubler cette année.

Mesure discriminante envers les plus modestes

La population ne partage pas toujours l’opinion optimiste dont beaucoup font preuve envers ces mesures de dépollution. Près de 70% des habitants estiment injuste ce nouveau Hoy no circula, critiques principalement virulentes sur les réseaux sociaux, pas tant dans les rues. Les internautes dénoncent des mesures injustes voire discriminantes pour les conducteurs à revenu modeste, qui doivent se contenter de vieux modèles d’automobiles. Ils n’ont pas les capacités financières pour investir dans un véhicule neuf. Et ce n’est pas les transports en commun bondés qui les feront changer d’avis.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog