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Portrait de pro : Diane Dupont, Consultante handicap en portage salarial

Publié le 08 août 2014 par Caroline Vincelet @RH_cvincelet

Je suis entrée en contact avec Diane récemment via mon compte Twitter. Elle est Consultante handicap depuis 7 mois en indépendante et en portage salarial. Je lui ai demandé si elle était d’accord pour répondre à quelques questions sur son métier. Elle a accepté, et nous avons pu en parler au téléphone. Voici son interview.

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Quel est votre parcours professionnel?

J’ai exercé des missions RH : principalement du recrutement et de la formation. J’ai fait ensuite un Master en Développement Durable en 2013, et j’ai écrit un mémoire sur la parité des équipes. Je voulais partir sur l’égalité hommes/femmes. Mais il y avait peu de postes dans le domaine… Le handicap était majoritaire (la contribution motive beaucoup de monde), et j’avais déjà des connaissances en la matière. Je me suis donc tournée vers ce projet.

Quel est votre quotidien de travail?

Je monte et anime des sensibilisations au handicap auditif pour une association. Cela demande de la pédagogie, et d’être ouvert à toutes sortes de questions… en quelque sorte, être tolérant par rapport à l’ignorance! Je serai bientôt amenée à animer une formation/animation pour un grand groupe cosmétique. Je fais aussi en complément de la sous-traitance pour une structure qui a besoin d’une permanence en face à face et téléphonique pour des salariés handicapés. Cela réclame davantage d’écoute, d’empathie et de sens du conseil.

Quel est le parcours idéal pour le poste de Chargé(e)/Responsable de Mission Handicap?

Je ne sais pas si cela vaut le coup de refaire des études spécifiquement dans ce domaine : vu la rareté des emplois, il est difficile de se lancer dans un master à 10.000€. Il existe un “Certificat de spécialisation Chargé diversité" ou un "Certificat de compétence consultant en insertion dans le domaine du handicap" délivrés par le CNAM pour ceux qui veulent une formation spécifique. Les entreprises ont pourtant tendance à privilégier des gens en interne sur ce genre de postes. Ils préfèrent des gens qui connaissent la culture d’entreprise : pour eux, cela s’apprend sur le tas, les gens doivent connaître la structure, le secteur. De plus, il n’y a pas forcément quelqu’un de dédié à temps plein. C’est même assez rare. Souvent ce sont des personnes qui ont plusieurs casquettes.

Vous parlez de la rareté des postes. Quelle est à votre avis la réalité du marché?

Il y a très peu d’offes de postes en France pour la diversité. 70% des postes en diversité sont du handicap, du fait de la législation, et de l’impératif financier qu’implique la contribution Agefiph. Pourtant, l’embauche d’un ou d’une Chargé(e) de Mission handicap dépend de la volonté de l’entreprise. Celles qui le font sont souvent des grands groupes, motivées par l’aspect financier, ou leur image. D’autres entreprises pensent que c’est compliqué de faire l’intégration du handicap. C’est le modèle : “pas de ça chez nous”. On a eu pendant longtemps une politique de ségrégation entre handicapés et non handicapés à l’école, donc c’est resté dans les mentalités.

Où en êtes vous actuellement dans votre projet?

J’en suis au tout début. Je cherchais d’abord du salariat, mais je me suis tournée vers le portage salarial. Donc je suis dans une démarche de trouver des clients. Je voudrais surtout avoir du réseau, discuter, rencontrer, proposer mes services. Ca me permet de découvrir beaucoup le milieu de la diversité, de découvrir des acteurs. J’essaie d’entrer dans des réseaux business, des recommandation d’affaires, pour développer. Je me ferais accompagner par l’UPTIH à la rentrée.

Pourquoi avoir choisi le portage salarial?

Le portage est peu commun, mais il permet d’avoir les avantages de l’indépendant, tout en étant salarié. Une société intermédiaire gère administrativement la relation de travail : d’abord un bon de commande, avec les missions demandées par le client. Ensuite cette société intermédiaire embauche l’indépendant en contrat salarié (un CDD ou CDI selon les besoins). C’est un choix pertinent pour moi parce que cela peut intéresser les entreprises dans plusieurs cas : quand elles ne peuvent pas embaucher en cas de plan de licenciements économiques, ou pour une question de type de budget : on devient un achat et non une partie de la masse salariale. La flexibilité est une de ces raisons également : quand l’entreprise ne sait pas combien de temps elle va avoir besoin de vous. Pour moi, l’intérêt est déjà d’acquérir ces entreprises qui préfèrent cette solution. Mais attention! Si la société de portage peut proposer des missions (pour les plus grandes grosses sociétés), ce n’est pas son but. On reste indépendant dans la prospection commerciale. Cela nous permet aussi de cumuler le chômage, on continue à cotiser. La société intermédiaire peut également optimiser et étaler les paiements au besoin pour ne pas dépasser un quota pole emploi.

Comment voyez-vous l’avenir?

Je continue à postuler sur des annonces de salariat en parallèle, des offres qui me font rêver. L’indépendance me plait bien, mais n’est pas une fin en soi : je suis toujours en recherche. On peut cumuler chômage et travail à temps partiel pendant quinze fois un mois. Ca nous donc laisse 15 mois pour démarrer. L’année prochaine, je devrai pouvoir totalement subvenir à mes besoins. Si ce n’est pas le cas, j’aurai de toute façon pris l’expérience que je recherchais.

Souhaitons à Diane un avenir rempli de missions, pour le handicap comme pour la diversité! Merci à elle pour ce témoignage sincère et constructif.

Diane est Consultante Handicap sur Paris. Si vous souhaitez plus d’informations, ou faire appel à ses services, consultez son profil LinkedIn, ou son fil d’actualité Twitter.


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