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Une femme et un Français champions de mathématiques

Publié le 13 août 2014 par Blanchemanche


  • L'Américaine Maryam Mirzakhani, se voit décerner la prestigieuse médaille Fields.
    Maryam Mirzakhani, une Américaine d'origine iranienne, est devenue la première femme lauréate de l'équivalent du prix Nobel pour les mathématiques. Parmi les quatre lauréats de la médaille Fields 2014 figure aussi un Franco-Brésilien.
    Pour la première fois dans l'histoire des mathématiques, une femme, l'Américaine Maryam Mirzakhani, se voit décerner la prestigieuse médaille Fields, équivalent du prix Nobel dans la discipline. L'annonce a été faite mardi par le Congrès international des mathématiciens (ICM) réuni à Séoul, qui a également attribué cette distinction à un Français, Artur Avila. Celui-ci, né en 1979 à Rio de Janeiro, est d'origine brésilienne et occupe le poste de directeur de recherche au CNRS, à l'institut de mathématiques de Jussieu Paris rive gauche. Il succède au dandy fantasque Cédric Villani, directeur de l'institut Henri-Poincaré et médaillé Fields en 2010.D'origine iranienne, Maryam Mirzakhani, née en 1977 à Téhéran, est professeur à l'Université de Stanford (Californie). Elle est une spécialiste dans la géométrie des formes inhabituelles et a découvert de nouvelles façons de calculer les volumes d'objets avec des surfaces hyperboliques, comme par exemple une selle de cheval.Tous les quatre ans, la médaille Fields est remise au maximum à quatre mathématiciens de moins de 40 ans ; elle a également été décernée cette année à Manjul Bhargava, un Américain professeur à l'Université de Princeton, et à Martin Hairer, un Autrichien, chercheur à l'université de Warwick, en Grande-Bretagne.Dans le passé, aucune femme n'avait jamais été médaillée Fields. «C'est un phénomène regrettable, soupire Martin Andler, historien des sciences. Le poids des habitudes sociales est notamment en cause. Pendant des siècles, les femmes ont été exclues des mathématiques.»Habillé à la mode du siècle dernier, le précédent lauréat français, Cédric Villani, a contribué à faire connaître la récompense. «La médaille Fields est attribuée à de jeunes chercheurs, il s'agit donc d'un encouragement à poursuivre le travail. Le Nobel récompense, lui, l'ensemble d'une carrière», explique Martin Andler.
    Artur Avila.
    Historiquement, la France se taille une bonne place parmi les médaillés Fields. Sur 52 médaillés depuis 1936, 11 sont français. Seuls les États-Unis dépassent ce score, avec 12 lauréats. Au cru de cette année figuraient de nouveaux génies tricolores: outre le lauréat Artur Avila, spécialiste des systèmes dynamiques, Emmanuel Breuillard, as de la mathématique combinatoire, ou Nalini Anantharaman, férue de propagation des ondes.La légende raconte qu'Alfred Nobel avait refusé de décliner son prix aux maths, car sa compagne le trompait avec un mathématicien. La réalité est probablement moins romanesque: «Alfred Nobel était en grande rivalité avec un mathématicien, mais en rivalité professionnelle», indique Martin Andler. Les quatre heureux médaillés sont au courant depuis le printemps, mais priés de garder le silence. Seule leur famille a le droit de savoir. Cette organisation pourrait toutefois changer pour la prochaine édition de 2018: les lauréats seraient informés lors du congrès international, mais une cérémonie dédiée serait organisée quelques mois plus tard. La composition du jury chargé de désigner les gagnants est également tenue secrète.
    Une femme et un Français champions de mathématiques

    Une médaille pour la gloire

    À la différence du Nobel, qui vient accompagné de la coquette somme de 900.000 euros, la médaille Fields ne donne droit qu'à environ 11.000 euros. Pour faire fortune, les mathématiciens ont davantage intérêt à se tourner vers la NSA, devenue leur tout premier employeur. Ou à trouver la solution à l'un des problèmes du millénaire, un ensemble de sept défis mathématiques réputés insurmontables, posés par l'Institut Clay en 2000. Celui qui en trouvera la solution avant l'an 3000 touchera 1 million de dollars. L'un d'entre eux est considéré comme accessible aux non-spécialistes: P est-il égal à NP? Il s'agit, résumé vulgairement, de savoir si ce que nous pouvons trouver rapidement lorsque nous avons de la chance peut être trouvé aussi vite par un calcul intelligent. Vous avez 986 ans pour y réfléchir.
    B. Hamon et G. Fioraso félicitent A. Avila, médaille #Fields 2014, directeur de recherche au CNRS. pic.twitter.com/j0qCMxGiyf via @sup_recherche
    — Education nationale (@EducationFrance) 13 Août 2014

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