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Naked Blood

Publié le 14 août 2014 par Olivier Walmacq

Naked_Blood

genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
année: 1996
durée: 1h15

l'histoire: Un tout jeune chercheur Eiji vient de terminer l'élaboration d'un sérum transformant la douleur en plaisir : MY SON. Naïf, il pense que sa découverte va changer l'humanité ; pour cela il décide d'en tester les effets sur trois jeunes filles.  

la critique d'Alice In Oliver:

Le nom de Hisayasu Sato ne vous évoque probablement pas grand chose. En effet, le réalisateur japonais est un peu le Marc Dorcel à la sauce nippone. Par là, comprenez que Hisayasu Sato s'est surtout distingué dans le genre pornographique et a réalisé plus d'une cinquantaine de films.
Avec Naked Blood, connu également sous le nom de Splatter: Naked Blood, et sorti en 1996, le cinéaste change totalement de registre et signe un film particulièrement trash mais aussi très ambitieux. Le film a été tourné en peu de temps (à peine six jours) et a été présenté à l'Etrange Festival en 2001 où il remportera un succès inattendu.

Mieux encore, le long-métrage déclenchera la polémique. En effet, lors de sa projection, le film provoque la fuite de nombreux spectateurs dans la salle. Les quelques courageux doivent se retenir pour ne pas vomir ou partir en courant ! Reste à savoir si la réputation de Naked Blood est justifiée ou non...
Le film est logiquement interdit aux moins de 18 ans. Pourtant, on ne voit aucune séquence de pénétration et/ou à caractère pornographique. Pourtant, il est bien question ici de plaisir relié à la souffrance. Sur ce dernier point, Naked Blood possède de solides références.
Impossible de ne pas penser à l'univers de Clive Barker et donc à Hellraiser: Le Pacte.

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Toutefois, la référence principale se nomme probablement Un Chien Andalou, le film choc de Luis Bunuel. A ce sujet, Hisayasu Sato reprend (à sa sauce, donc particulièrement gore et peu ragoûtante) la séquence de l'énucléation de l'oeil. Cette fois-ci, l'organe est carrément extirpé à l'aide d'une fourchette et ensuite dévoré par sa propre victime. Voilà pour les hostilités !
En sachant que je ne cite qu'un petit exemple parmi tant d'autres... Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Eiji est un jeune scientifique travaillant sur un projet révolutionnaire.

Poursuivant les traces de son père décédé, il entreprend de développer un médicament qui permettrait de transformer la douleur en plaisir intense. Pour son premier test, il se rend à l'hôpital où sa mère travaille et introduit sa potion "myson" (ou "My Son") dans un nouveau médicament contraceptif que cette dernière s'apprête à tester sur trois patientes.
Le résultat sur les sujets s'avère puissant, trop puissant même. Le film se divise en deux parties très distinctes. Dans la première partie, il ne se passe pas grand chose, à tel point que l'amateur de trash et de séquences "craspecs" pourra se demander si la réputation du film est réellement justifiée.

Splatter

En même temps, Hisayasu Sato prend le temps de présenter ses personnages et de poser clairement son sujet. Dans la seconde partie du film, les choses s'accélèrent sérieusement. Pour les âmes sensibles, merci de quitter leur siège et d'aller faire un petit tour.
Sur le fond comme sur la forme, le cas de Naked Blood est particulièrement troublant. D'un côté, le film fascine par son côté fantasmatique et érotique. Certaines séquences sont franchement bluffantes. De l'autre, le long-métrage écoeure et n'hésite pas à nous exposer la longue agonie de ses personnages.

En résumé, Hisayasu Sato ne nous épargne rien via de gros plans sur les mâchoires des victimes se délectant des organes de leur propre corps. Sur ce dernier point, précisons que les effets spéciaux et les maquillages sont vraiment réussis. En gros, Naked Blood n'a pas grand chose à voir avec la saga Guinea Pig, qui jouait davantage sur le gore qui tâche, mais sans choquer pour autant. Comme je l'ai déjà souligné, Naked Blood engage une réflexion sur la souffrance reliée au plaisir.
Hélas, Hisayasu Sato évite d'explorer son sujet. Ce qui est vraiment dommage car le film possède un concept en "or" (façon de parler...). Bref, dans son genre, Naked Blood reste une véritable curiosité. Néanmoins, le film ne plaira pas à tout le monde à cause de son côté presque expérimental et sans concession. Enfin, Naked Blood rest un long-métrage extrême qui mettra vos nerfs à rude épreuve. Il s'adresse donc à un public particulièrement averti.

note: 14.5/20


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