Magazine Humeur

Idéaliser… des motards!

Publié le 19 août 2014 par Raymondviger

L’idéalisation

Jean-Pierre Bellemare, ex-tolard    Dossiers Prison, Croissance personnelle

Dans mes premières années au pénitencier, je croyais dur comme fer tout ce qu’on pouvait me raconter. Les meurtres, les viols, les vols spectaculaires et surtout les fortunes immenses que plusieurs détenus avaient accumulées.

Pire, ils m’expliquèrent comment certaines valeurs criminelles devaient être respectées à tout et à n’importe quel prix. En commençant avec une règle d’or. Un prisonnier surpris à dénoncer une transaction de drogue, à ne pas payer ses dettes ou encore à déblatérer derrière le dos de certains gros criminels, s’exposait à des représailles effrayantes. Durant des années, j’ai cru à ces sornettes, j’ai même alimenté ces conneries. Pourquoi je vous dis connerie?

La vérité des uns… et celles des autres

Dans le temps, ce qui se disait à l’église était la vérité absolue et quiconque se permettait de remettre en question l’autorité pouvait se retrouver sur le parvis et mis au ban de la société pour le reste de l’éternité. Oser questionner des gestes, poser des questions vous exposait à des représailles tout aussi effrayantes qu’au pénitencier. L’enfer éternel, la damnation.

Ceux qui furent l’objet de mon admiration durant ma période noire (motards, tueurs à gages ou membres influents de la mafia) se sont tous avérés être des collaborateurs de la police ou de l’administration des pénitenciers d’où ils séjournaient. C’est certain qu’à mes débuts je ne me serais jamais permis de dire cela. Je croyais dur comme fer que les valeurs qu’ils véhiculaient avaient une honnête raison d’être.

Dealer sa sentence

Tous ceux que j’ai pu observer suffisamment longtemps ont fini par craquer ou ont simplement poursuivi leur marchandage avec les autorités pour recevoir des sentences moins longues. Ceux qui prônent la loi du silence, la fameuse omerta, sont souvent ceux qui en bénéficient le plus. Plusieurs gros vendeurs de drogues se débarrassaient de leurs petits vendeurs en les dénonçant à l’autorité pour obtenir des permissions.

Celui qui dénonçait donnait l’impression de perdre une partie de ses profits et de ses vendeurs. Mais le monde des impressions est ce qui nous domine presque tous les jours. Entre ce qui devrait être fait et ce qui est fait véritablement, il y a une marge.

Les règles, internes surtout, maintiennent en places des façons de faire qui permettent des dérapages incroyables. Pourquoi décide-t-on de régler à l’interne? Pour protéger l’image de qui? Si cela tenait la route, on mettrait de l’éclairage au lieu de veilleuses. On verrait tous un peu plus clair. Mais on ne change pas un système qui rapporte à ceux qui sont en charge de décider.

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