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J’ai testé pour vous: les vacances à la maison

Publié le 23 août 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

En bon professionnel que je suis (non mais si, pour de vrai), j’ai accepté de revenir au bureau la semaine du 15 août avant de devoir repartir une semaine en congés. La vie est dure à la Caisse, je dois prendre mes 4 semaines de congés en fractionnés (décidément, le fractionné marche à toutes les sauces). Je suis surtout revenu parce que mes chefs bienveillants et d’un professionnalisme à toute épreuve, ont décidé de regarder le tableau prévisionnel des vacances au mois de juin (le 30 juin, c’est encore juin…) et se sont donc aperçu que la semaine du 15 août, la grande prêtresse était seule (c’est un peu l’histoire de sa vie cela dit…). Or, elle avait peur qu’il y ait des choses à faire. Ben oui enfin, les chefs délèguent et surveillent, mais ne travaillent plus. Je me suis donc dévoué sous les acclamations nourries de tous mes collègues. Ou presque tous, disons que seulement 2 personnes sur 15 m’ont remercié de leur avoir sauvé leurs réservations dans leurs campings villages de gites en Aveyron.

Après cette dure semaine de travail (bon ok, là, je déconne), où j’ai donc dû accepter de déjeuner avec elle au moins une fois (difficile de se barrer en douce à l’heure du déjeuner, même si je l’ai fait 2 fois dans cette semaine de 4 jours ouvrés, mais je ne pouvais pas le faire chaque jour non plus, je n’aime pas abuser moi), voici que le temps de valider ma nouvelle semaine de vacances, prévue depuis le 30 juin donc, arrive. Et soudain, c’est le drame. Et oui, la personne qui me remplaçait sur mes dossiers a bien fait son travail et m’a donc laissé (comme il se doit dans toute équipe où l’esprit de groupe et la solidarité, que dis-je, l’esprit de corps, est vanté lors de toute réunion) une urgence à gérer dès mon retour, juste parce qu’elle ne voulait pas gérer elle-même. Me voilà donc à batailler pour obtenir mon dû. Parfois, je me dis que je vais vraiment me syndiquer comme les fonctionnaires. Je n’ai donc pas de scrupules à dire que j’ai accepté de revenir plus tôt pour elle (enfin, façon de parler) et que si son adjoint est seul 2 jours la semaine qui suit et a peur de devoir travailler, ce n’est pas vraiment mon problème. Etant de facto coincée sur l’argumentation, elle accepte donc de me donner ma semaine de congés, mais une semaine plus tôt que prévu. Parfait pour s’organiser… Génial, merci, vive le management et la nature humaine.

Ladite semaine étant parsemée de RDV médicaux jusqu’au milieu de semaine, me voilà donc en congés, mais chez moi.

Après tout, pourquoi pas.

Première mission: s’acheter enfin un petit canapé de balcon, histoire de prendre le soleil et d’avoir l’impression d’être loin de la grisaille parisienne.

canapé balcon

Une fois cet achat indispensable fait, je peux donc débuter la seconde mission: trouver comment occuper mes journées. Pas facile, mais je relève bien ce défi chaque jour que Dieu fait au bureau où j’arrive à faire croire à tout le monde que je bosse comme un fou.

Le sport est bien évidemment un moyen d’occuper une ou plusieurs heures dans la journée. Quel plaisir de pouvoir organiser ses entraînements sans autres contraintes que les grasses matinées (je bleuffe, je ne dors pas plus de 6h max (pour les meilleures nuits) depuis 7 mois…), les repas, les siestes et la météo. C’est un luxe trop rare que de pouvoir s’entraîner sur ses terrains habituels aux heures que l’on veut. Cela donne finalement un sentiment de liberté et cela en est presque dépaysant. Et puis, j’ai pu me faire une vraie semaine d’entraînement : 5 entraînements CàP (2VMA, 1 footing, 1 footing/ enchaînement vélo et 1 sortie longue), 3 entraînements vélo et 3 natation. Cela fait plaisir et me vide pas mal la tête. Pas sûr de viser l’Ironman l’an prochain, mais un retour sur half Ironman sera un premier objectif si le plaisir à refaire du sport à haute dose se confirme.

Quoi de meilleur après un bon entraînement qu’un bon bouquin sur mon balcon, dans la grisaille parisienne au soleil. J’ai pu m’avaler 3 Harlan Coben, un de mes auteurs favoris : Six years, Stay close et Seconds away (j’ai déjà lu Tell no one). Je me suis replongé dans les Narnia’s Chronicles où il me reste 3 des 7 tomes à lire. J’entamerai ensuite la trilogie de Suzanne Collins et ses Hunger Games avant de revenir à un autre de mes auteurs préférés : Jeff Lindsay, et sa saga Dexter qui a inspiré la série TV. Un bon programme en perspective qui m’épargnera la nullité crasse télévisuelle qui règne en maître sur les chaînes où la téléréalité a pris le pouvoir, redoublant de médiocrité, de stupidité et de cupidité. Les gens n’ont pas honte de se faire filmer, pensant être des « gens bien », pensant être intelligents ou pensant être cultivés, voire se déclarant expert en quelque chose. Mais le seul but est de donner aux téléspectateurs l’impression qu’ils sont moins cons que ceux qu’ils regardent. Mais ce n’est pas dur vu le niveau des abrutis qui sont filmés. Le plus drôle est qu’ils sont fiers de passer à la télé. C’est vraiment le comble de la médiocrité.

Parce que oui, certes, j’ai beaucoup lu, mais j’ai découvert avec effroi la programmation télévisuelle. Soit elle est nulle en permanence, soit elle est encore plus nulle pendant les vacances. Ne regardant que Top Chef (je veux devenir comme Christian moi aussi !) et quelques séries américaines telles que Criminal Minds où la noirceur des personnages et des intringues n’a d’égal que la réalité dans laquelle nous évoluons chaque jour, ou Mentalist où la classe du héros n’a pour seul but de masquer le fait qu’il n’est rien d’autre qu’un anti-héros à l’égoïsme et l’irresponsabilité sans limite. J’aime bien aussi les Simpsons où la critique de la société américaine est simplement fabuleuse et acerbe.

Bref, après avoir regardé Scooby-Doo le matin en mangeant mes tartines de tarama et de camembert mon bol de Choco-Pop’s en me battant avec mon chat pour savoir lequel de nous deux pourra boire le lait, s’ensuit toute la journée une succession d’émissions ridicules, de reportages recyclés et/ ou inintéressants, jusqu’aux infos du soir où la guerre fait rage au Moyen Orient sans qu’on sache vraiment pourquoi, où les excités de la religion réduisent de nouveau leurs prochains en esclavage, où les Russes attaquent encore et toujours, où la France s’enfonce dans la crise, où notre Président prend des kilos de manière inversement proportionnelle à sa popularité.

Heureusement, il reste quelques manifestations sportives retransmises pour suivre un peu les choses intéressantes et positives dans ce monde qui tombe en déliquescence. Et surtout, heureusement qu’elles sont diffusées sur Eurosport, m’épargnant ainsi le supplice des commentaires de Patrick Montel, homme irascible aux propos déplacés et agressifs, à l’humour inexistant et ne connaissant rien aux sports qu’il commente.

Bref, ces vacances à domicile ont finalement plusieurs mérites, notamment celui d’avoir le temps de prendre son temps. J’ai profité de la vie, la télé m’a confirmé qu’elle nuisait à la santé et qu’elle ne souhaitait que m’abrutir pour mieux avaler leurs publicités ou les mensonges édictés pendant leurs journaux télévisés, mon chat a pu avoir toutes les caresses qu’il réclamait, et ma femme avait son mari à la maison, détendu et participant aux tâches ménagères. Que demander de plus ?


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