Magazine Culture

Critique Ciné : Des Lendemains qui Chantent, gauche caviar

Publié le 24 août 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Des Lendemains qui Chantent // De Nicolas Castro. Avec Pio Marmai, Laetitia Casta et Gaspard Proust.


Avec la bande annonce de Des Lendemains qui Chantent, je dois avouer que je m’attendais à une comédie gauchiste de l’acabit de Télé Gaucho qui ne m’avait pas vraiment plu. Mais finalement ce film c’est différent et c’est un peu plus que ça. Cela a beau ne pas être totalement réussi, cela a malgré tout son charme. Ne serait-ce que pour l’excellent Gaspard Proust (L’amour dure trois ans) qui manquait un peu au cinéma. Mais ce film part de l’élection de François Mitterrand en 1981 jusqu’à la soirée du premier tour des présidentielles de 2002. On va donc suivre près de 20 ans de vie de ces personnages, de leur jeunesse et leur innocence à leur âge adulte et leurs doutes vis-à-vis de la vie ou encore de leurs convictions. Ce qui fait certainement la force de ce film c’est la manière dont il utilise l’histoire politique à son avantage (toutes les affaires de Bernard Tapie, les interviews vérités des politiques, etc.). Tout sert à merveille le spectateur et ce même si au fond l’histoire reste légèrement foireuse (car tout cela nous ramène à une historie d’amour, un triangle amoureux un brin ennuyeux).

Olivier et Léon, deux frères qui sont montés à Paris et que la vie a éloigné... Si le premier se voit comme un journaliste sans concessions, le second est un communicant ambitieux et opportuniste. Noémie, une charmante conseillère présidentielle, n’arrive pas, au fil des ans, à choisir entre eux. Sous le regard amusé de Sylvain, leur ami d’enfance, qui a fait fortune dans le minitel rose, leurs destins se croisent sur 20 ans, s’entremêlent, au cours d’une épopée drôle, tendre et nostalgique, dans les années 80/90.

Le film brosse tout de même un joli portrait au vitriol de la société et de ses caprices. En effet, le but n’est pas de brosser tout le monde dans le sens du poil. On ressort donc les vieux dossiers sur Bernard Tapie, sur François Mitterrand, sur la communication qu’il y a derrière et comment les idées sont plus ou moins venues (et là reste la question de la véracité des propos mais peu importe). Ce qui est certainement un problème dans Des Lendemains qui Chantent c’est le fait que le film veut être un peu trop de choses à la fois et finalement, on ne sait plus trop vers quoi aller. Le film n’est pas mauvais mais disons qu’il aurait pu être légèrement plus intriguant, plus passionnant. Pourtant, on ne peut pas dire que Des Lendemains qui Chantent ne soit pas un film passionné par son sujet. On parle donc beaucoup de la gauche : de ses réussites comme de ses failles. C’est presque un film que l’on pourrait calquer à nouveau de nos jours avec les déceptions qu’il y a sous le régime de François Hollande (à un moment donné dans le film on parle de réformes qui n’ont rien de sociales et du chômage qui augmente, c’est un peu ce que la France vit encore actuellement).

Nicolas Castro (En Famille, L’âge d’or du X, Je hais les années 80) parle donc ici de sujets qui lui sont chers et propres. C’est même parfois un film de règlement de compte personnel. Et cela se ressent dans sa façon de faire les choses, de piquer le spectateur au vif, etc. Je n’ai rien contre mais cela éparpille encore un peu le film dans tous les sens et je dois avouer que ce n’est pas vraiment ce que j’attendais de la part de Des Lendemains qui Chantent. J’avais envie d’un peu plus de rires aussi. Surtout quand dans ses rangs on a des acteurs comme Pio Marmai (une star montante actuelle vu cette année dans La Ritournelle, Dans la Cour, Maestro et j’en passe). Finalement, cette comédie française pleine de charme n’en reste pas moins agréable à regarder. Ce n’est pas un film que j’ai envie de garder en souvenir mais il y a surtout un très joli travail d’archives où l’historie tente justement d’en prendre des bouts pour les mettre au milieu de son récit (et surtout celui d’Olivier, l’homme à qui tout semble réussir sauf lors du premier tour des Présidentielles de 2002 où tout va malheureusement basculer). P.S : L'anachronisme de La Mie Câline était cependant dommage...

Note : 5.5/10. En bref, un film agréable et pétillant.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog