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CINEMA: "Hercule" (2014), Thrace de pneu / "Hercules" (2014), without any Thrace

Par Bullesdeculture @bullesdeculture
Après avoir été croqué par petites bouchées et régurgité aussitôt par l'ogre finlandais Renny Harlin, le demi-dieu grec Hercule nous revient tout en muscle pour une nouvelle aventure.
Sera-t-il à la hauteur de ses biscottos ?
After having being eaten and swallowed by the Finnish ogre Renny Harlin, Hercules is back for a new adventure.
Will it be as strong as his muscles ?More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Il est parfois de ces réactions que l'on  observe de-ci de-là dans l'univers du cinéma qui ne peuvent que laisser pantois, voire dubitatif l'observateur éclairé.
Fallait-il que La légende d'Hercule (2014) sorti en janvier 2014 sur nos écrans soit si mauvais au point de justifier la démesure des attentes concernant la seconde mouture des péripéties du fils de Zeus prévue quelques mois plus tard ?
Quand bien même la présence de Dwayne "The Rock" Johnson au générique représentait un fantasme non négligeable et y était pour beaucoup dans la cristallisation de ces espoirs, il n'aurait normalement pas fallu plus de 10 secondes aux cinéphiles dignes de ce nom pour sortir tromblons et arbalètes à la vue du joyeux drille qui allait mettre l'ex-catcheur en boite, l'inénarrable BRETT RATNER !!! (dites-le avec une voix dramatique, ça passe mieux)
Inutile de s’appesantir sur le bonhomme, si comme le dit l'adage, il est bon de juger un arbre à ses fruits, ceux de Brett Ratner sentent bon la moisissure depuis longtemps, sa filmographie étant le meilleur plaidoyer en sa défaveur, on ne pouvait décemment pas attendre grand chose de cet "Hercule" là.
Mais il faut reconnaitre que de films en films l'ami Ratner arrive à toujours aller là ou on ne l'attend pas forcément et à s'entourer d'un casting assez prestigieux. Après les chinoiseries de Jackie Chan, les mutants et les braquages, on regarde ce nouvel opus comme tous les autres films du réalisateur, avec un œil suspect mais néanmoins teinté de curiosité.
Ce qui frappe au bout des 15 premières minutes c'est de voir que Ratner n'en a mais alors STRICTEMENT rien à carrer de l'univers qu'il aborde. En clair si le film s'était appelé "Expendables dans la Grèce antique", le spectateur aurait sans doute vu exactement les mêmes images au plan près : il n' y a qu'à voir comment sont escamotés au bout des 5 premières minutes les passages concernant les 12 travaux ou la vengeance d'Héra sur le jeune Hercule pour comprendre que cette épopée n'aura de mythologique que le nom.
Prendre le spectateur à contre-pied est souvent louable au cinéma mais on aurait pu au moins s'attendre à ce que la mythologie entourant le fils de Zeus soit un peu plus prégnante à l'écran, notamment en ce qui concerne la relation à son père et son statut de mortel malgré sa filiation divine.
Ici que nenni, notre armoire à glace devenu un mercenaire vendant ses bras au plus offrants avec sa bande de potes se retrouve engagé par le roi Cotys (John Hurt) pour aller botter le train d'une armée rivale menée par le guerrier Rhesus (Tobias Santelmann) afin d'unifier les quatre royaumes de Thrace.
Passé ce postulat pour le moins intrigant mais doté d'un certain charme (même s'il s'éloigne sensiblement du comics original dont il s'inspire), Brett Ratner déploie tout son attirail pour appâter le chaland et en bon roublard dénué de personnalité, le bougre ose tout et c'est même à ça qu'on le reconnait : héros marchant au ralenti comme dans Armageddon, acteurs en totale roue libre parlant comme des kékés, la jolie poupée tâtant de l'arc en jupette et des guerriers équipés de gadgets comme dans James Bond. Mais puisqu'on vous dit qu'on est dans la Grèce antique bordel !!!
Dommage d'ailleurs car passé ces petits couacs, l'immersion aurait été totale, Ratner ayant confié en interview vouloir insister sur la direction artistique, le français Jean-Vincent Puzos a apporté une grande pierre à cet édifice de reconstitution grâce à ses somptueux décors gigantesques.
L'histoire quant à elle se déroule sans trop de temps mort, ce qui permet de ne pas s'ennuyer et pour peu que l'on mette ses exigences de coté, on peut se laisser emporter par les (quelques) scènes de bataille et les deux-trois blagues bien placées.  La personnalité de Dwayne Johnson mais aussi celle de sympathiques larrons comme Rufus Sewel et Ian McShane y sont pour beaucoup.
Difficile de dire si le film aurait été meilleur sans Ratner aux commandes, l'esprit du film se rapprochant plus de la série télé avec Kevin Sorbo que d'une réelle fresque épique comme certains naïfs auraient pu le croire.
Mais il faut bien admettre de l'autre coté que le naufrage attendu n'a finalement pas eu lieu. Certes, le réalisateur des Rush hour ne met pas en valeur le charisme de The Rock, mais au fond il s'inscrit dans cette lignée de films de série B (ici, un peu plus friqué) qui se sont souvent servi d'Hercule comme prétexte  à afficher un gros bodybuildeur (Schwarzy ou Steeve Reeves en leur temps) pour faire fantasmer les jeunes enfants que nous sommes restés.
C'est aussi ce coté régressif et imbécile qui fait aussi parfois tout le charme de l'ami Brett et quitte à le laisser commettre certains méfaits, il vaut mieux le laisser s'atteler à cela que de le voir torpiller des franchises à succès comme X-Men (2005) ou Dragon rouge (2002). Même si ça nous titille toujours l'arrière-train de voir Hollywood se servir de la mythologie grecque comme caution intellectuelle pour se justifier   de son propre nivellement par le bas.
D'autant qu'après avoir été exploité par deux des réalisateurs les plus bourrins et décérébrés du moment en à peine 6 mois d'intervalle, on redoute désormais la prochaine aventure du demi-dieu mis en péloche par Paul W.S. Anderson avec Milla Jovovich en tête d'affiche qui tâtera de l'épée sous le doux nom d'Herculette.
On en salive d'avance !!!
TomR


En savoir plus :
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- http://www.hercule-lefilm.fr/ (site officiel)

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