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La mer les emportera de Nyck Dybek

Par Karine Simon @karine59630

Le 2 septembre 2014

Synopsis :

Dans le Grand Nord américain, non loin de l’Alaska, les hommes de Loyalty Island partent chaque automne pêcher le crabe royal. Pendant plusieurs mois, ils bravent l’océan, au péril de leur vie, pour ramener ce qui permettra à leurs familles de survivre. Alors, quand John Gaunt, le riche propriétaire de la flotte, se meurt, c’est toute une communauté qui est menacée de disparaître.

Chez les Bollings, ce décès imminent exacerbe les tensions entre les parents de Cal. Henry, son père, est obnubilé par le sort de l’entreprise, dont l’unique héritier des Gaunt ne se soucie guère. Il est prêt à tout pour sauver son avenir et celui des autres marins. Tout. Y compris les actes les plus inavouables.

Mais Cal devine ses projets. Dès lors, le garçon se retrouve confronté à un insoluble dilemme. Doit-il dénoncer le héros de son enfance, ou se taire ? Des années plus tard, Cal, désormais adulte, est toujours hanté par ce choix…

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Les premières lignes :

Quand ma soeur été bébé, ma mère la soulevait de sa chaise haute en chantant : "Cha-cha-cha. Chasse le diable." Nous vivions au 213 Seachase Lane, à Loyalty Island, dans l’Etat de Washington.

Mon avis :

Ce roman retrace l’histoire d’une petite ville à la frontière de l’Alaska, tout au nord des Etats Unis : Loyalty Island. En fait, il s’agit d’un petit bout de terre, une presqu’île plus exactement. La vie y est rude et taciturne. Le seul gagne-pain des hommes c’est la pêche dangereuse dans les eaux glacées de l’Alaska. Tout appartient à John Gaunt, l’entreprise, les droits de pêche et autres autorisations, le matériel, les navires. Quand ce dernier décède, il laisse tout à son fils unique, qui n’a aucun intérêt pour l’entreprise. Il ne vit d’ailleurs plus dans la région.

Avec son centre économique à trois mille kilomètres au nord dans la mer de Béring, Loyalty Island avait ceci de particulier que, si on rêvait de vivre là toute sa vie, on rêvait nécessairement de partir.

C’est alors que la vie du jeune Cal va être complètement chamboulé. Sa mère n’est pas de la région, elle vient de Californie, elle a suivi Henry, le père de Cal, par amour, mais depuis, elle s’ennuie à la limite parfois de la dépression. La mort de John, son seul ami, va la chambouler encore plus. Les langues commencent à se délier, laissant présager qu’il s’agissait bien plus qu’une simple amitié. Le père de Cal, quant à lui, est près à tous les actes, même les plus inavouables pour tenter de garder son emploi et sa passion, la pêche.

Le temps ne s’arrangeait pas. Les montagnes arrachaient des lambeaux aux nuages qui passaient dans le ciel. La pluie salissait les vitres et décolorait les arbres. C’était une période ingrate de novembre, où la mer s’enroulait comme un serpent gris autour de Loyalty Island et l’étranglait.

Cal va alors devoir faire un choix, laisser agir son père, l’épauler, ou au contraire le dénoncer, lui qui l’aime tant et qui le voit comme les héros de l’île au trésor.

On ne sait pas tout de suite quel a été le choix de Cal. L’auteur nous raconte d’abord à travers les yeux de Cal adulte, les souvenirs de cette époque. L’écriture est parfois lente, mais ce n’est pas un roman d’action, au contraire ce roman d’apprentissage pousse à la réflexion.

Je dois dire que c’est un roman qui m’a fait réfléchir sur les actes et les décisions que l’on prend parfois difficilement. Qui n’a jamais regretté une fois dans sa vie d’avoir agi impulsivement ou même de manière réfléchie pour quelque chose qui paraissait juste à ce moment là mais sans en mesurer pleinement les conséquences.

"- Tu sais, il n’y a pas que ce qu’on fait qui compte. Ce qu’on pense, ce qui semble possible, ça aussi, c’est important…"

Roman dramatique, La mer les emportera, est un roman plein de réflexion, qui nous parle du quotidien, de la famille et de la loyauté.

Je remercie une nouvelle fois Les Editions Presses de la Cité pour leur confiance.

Ce roman est disponible depuis le 28 août 2014 chez votre libraire.

Cette lecture compte pour le challenge 1% de la Rentrée Littéraire.

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4/6



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