Magazine Conso

La télé nous prendrait-elle vraiment pour des cons ?

Publié le 04 septembre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

En cette période de reprise professionnelle, même si l’envie n’y est pas, le travail ne manque pas. Accusant déjà un peu la fatigue, la faute à des vacances pas forcément reposantes, j’ai décidé de regarder un peu la télé le soir. Quitte à passer une année de merde, à vite oublier (même si je sais que je ne pourrai jamais oublier cette année jusqu’à ma mort), autant le faire bien.

Quelle n’est pas ma surprise de voir que le téléspectateur est vraiment pris pour un (gros) con. Ce qui est diffusé est effarent de bêtise, telle une interview de Marine Le Pen ou un discours de François Hollande.

Pêle-mêle: Nous avons les émissions dites d’investigation. Que du « politiquement orienté »: on choisit de faire un procès d’intention à tel ou tel bord politique selon la chaîne. Ou alors, les reportages diffusés sont d’une platitude ahurissante. Encore pire: on ne parle de que faits divers, de sujets inintéressants, mais jamais des graves crises ou des faits de guerre dans ce monde qui tombe en décréptiude. On nous assème des vérités que nous devons croire, parce qu’on nous le dit. Inutile de réfléchir ou de se faire sa propre opinion, il suffit de coire les gens qui savent mieux que tout le monde. Adieu les débats et vive la pensée unique et le dogmatisme. Mais où est le journalisme d’investigation ?? Pourquoi n’a-t-on pas de journalistes qui dénoncent les magouilles politiciennes, la corruption latente de nos dirigeants, qui dénoncent les discours éléctoralistes et populistes? Finalement, qui recherche réellement la vérité? Pourquoi les journalistes ne font plus leur travail ? Est-ce que les invitations à manger, à se déplacer avec les grands de ce monde, le cadreau fiscal honteux dont ils bénéficient, les auraient rendus abrutis au point d’en oublier leur métier? Que dis-je, leur rôle pour cette société? En France, on ne peut plus rien dire, plus rien dénoncer. Il faut laisser faire, ne pas changer, ne pas réformer, et surtout, ne pas dénoncer ce qui est ouvertement anormal mais qui ne doit pas être dit, ni changé d’ailleurs.

Heureusement que la TNT vient nous faire oublier les vrais sujets de société et niveler tout le bas. On trouve encore plus con que ce pseudo-journalisme dégoulinant de fausses bonnes intentions révolutionnaires. On trouve des émissions sur les joies du camping, sur la dure vie des policiers, etc. Mais surtout, on trouve de la téléréalité.

Quelle merveille la téléréalité!! Des gens lambda, tous plus limités intellectuellement les uns que les autres, à la vie tellement pathétique que la mienne me paraît digne de celle d’Indiana Jones. C’est pour dire… Ces abrutis finis sont fiers de passer à la télé, de s’écouter parler. Ils ne se rendent pas compte que l’objectif des chaînes qui diffusent ce genre de nullité n’ont pour seul objectif que de faire se sentir mieux la ménagère à la vie monotone et à la carrière brisée par un mari frustré ou les jeunes gens perdus dans un délire type mai 68 ou Woodstock, version Notre Dame des Landes, rêvant d’anarchie sans pouvoir s’adapter au monde d’aujourd’hui car ils ne veulent ni travailler ni se fatiguer. Effectivement, il est tellement plus simple d’attendre que les autres les aide. L’anarchie ne peut fonctionner et être revendiquée que si elle n’est pas partagée. Bah oui m’enfin: si tout le monde ne foutait rien, personne ne pourrait profiter du travail des autres… Les communistes l’ont compris à leurs dépends (mais un peu trop tard).

Quelques émissions revisitent un peu l’histoire ou les « grands » événements, tel que récemment un reportage sur Bill Clinton (ou tout l’art de fumer le cigare). Même nos dirigeants sont sérieusement atteints. Et ce sont eux qui prennent des décisions pour tout un pays… Le livre à paraître de Valoche, bien qu’une lâche vengeance probablement teintée d’amertume, démontre malgré tout avec tristesse ce que pense réellement les hommes politiques de leur électorat mais surtout l’écart qu’il y a entre ceux qui ne cherchent qu’à boucler leurs fins de mois alors que ces nantis ne manquent jamais de rien et vivent sur le compte de la Nation. Déplorable…

Heureusement que l’intemporel Pierre Bellemare est encore là, narrant ses Enquêtes Impossibles. Interdit de critiquer, ma femme adore. Je les appelle les Enquêtes Pas Possibles, mais en fait, elles sont possibles. Mais c’est un secret, je vous laisse découvrir par vous même.

Heureusement que quelques séries viennent sauver la mise. Le seul problème, c’est qu’elles sont entrecoupées de publicités. Or, les publicités sont criantes de débilité.

Nous avons, entre autres, une pauvre femme tellement frustrée dans sa vie qu’elle se met à parler à son rouleau de papier-toilette en lui disant qu’il est doux, qu’il s’occupe bien d’elle, etc. Sérieusement ? Même ma responsable hiérarchique, aussi frustrée soit-elle, ne parle pas à son rouleau de PQ. Enfin, je n’espère pas… Alors, chère Madame, le papier hygiénique, autrement appelé papier toilette ou encore « PQ », est un papier destiné à éliminer les restes de matière fécale (c’est plus propre il paraît ensuite) mais ne peut être considéré comme un objet à usage scabreux dont seul DSK, au fond d’un Formule 1 (fini pour lui le Sofitel), pourrait vous initier aux plaisirs onanistes.

Nous avons aussi une grognasse qui parle à son yaourt en disant qu’elle est pleinement satisfaite avec lui (j’aimerais tellement que ma femme me dise ça un jour, à propos de moi, pas du yaourt) En attendant, je ne préfère pas savoir ce qu’elle fait avec son pot de yaourt… Cela ne donne pas vraiment envie d’acheter ce truc.

On a aussi la conne qui mange carottes râpées et brocolis pour essayer de maigrir, mais qui, du coup, a la dalle à l’heure du goûter. Et là, c’est le drame. J’ai pas tout compris mais visiblement elle trouve un super yaourt qui lui sauve la vie. Pas celui qui sert de substitut phallique à la grognasse, un autre yaourt qui semble tout autant la satisfaire.

On a aussi la pub sur les banques qui pensent à nous avant de penser à elle. LA BONNE BLAGUE!!!!!!

Bientôt ils vont nous ressortir les singes pour la pub Omo Micro, avant que le terme « Omo » ne soit banni car vexant une minorité visible et gay gaie. Et oui, on ne peut plus rien dire. Seule la calvitie reste un sujet de plaisanteries, sans penser que Manu et moi souffrons en silence de n’avoir la capillarité de Mathieu, ce beau gosse italien, élu Mister Camping de l’Aveyron lors d’un concours de T-shirt sec.

La marmotte de Milka me manque tellement. Parce que comme tout le monde le sait: la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu.

Heureusement qu’il y a la pub schweppes, mais si je suis quand même vachement déçu par la fin. Cela démarrait pourtant super bien, avec la latino fougueuse au regard de braise qui lance des regards langoureux à la blondasse accoudée au bar, elle-même voyant ses cheveux s’agiter dans le vent (tout le monde sait qu’il y a du vent dans les bars), le désir monte, la tension est à son comble. Et là, la latino préfère attraper la bouteille de Schweppes sans que le metteur en scène ne crie « coupez » pour donner au peuple une happy ending. Enfin, voir Penelope Cruz boire goulument à la bouteille est un moindre mal.

Bref, tout est fait pour qu’on reste complètement abruti, qu’on se contente de peu voire du minimum. Et oui, si on se met à réfléchir, on ne peut que se révolter contre la Matrice et les « élites » de notre société ne nous apparaîtraient qu’insipides et dépourvus de sentiments et de bon sens. Donc inutiles au pays et à nos considérations matérielles quotidiennes.

Bref, vivement ce soir que je regarde la télé !


Retour à La Une de Logo Paperblog