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Les aubes en carbone se taillent la part du lion

Publié le 05 septembre 2014 par Toulouseweb
Ça lui avait coűté son indépendance en 1970. Mais aujourd’hui le motoriste britannique Rolls-Royce, revenu dans le peloton de tęte des entreprises privées, fait la une de la scčne internationale avec le développement d’une nouvelle aube de fan (de soufflante devrions nous dire en bon François) qui sera en composite alors que depuis des années le motoriste avait développé –et promu- une technologie particuličrement innovante qui est celle du formage superplastique avec soudage par diffusion (SPF-DB) du titane.
Je reste une passionnée de cette technologie, męme si de nombreux industriels (Dassault en tęte) la délaissent de plus en plus car les procédés de mise en œuvre sont lourds et ne répondent plus aux normes drastiques imposées par les divers ministčres européens, dont ceux de l’écologie, qui s’occupent de ce domaine et qui ont élaboré une certaine loi appelée REACH.
Certes, Rolls-Royce, ne lui déplaise, n’est pas encore arrivé ŕ la hauteur de ses principaux concurrents que sont General Electric et Snecma associés dans CFM International. C’est leur filiale commune C-Fan qui ŕ l’origine a mis sur le marché les premičres aubes de soufflante en matériau composite. Mais la technologie de l’époque (dans la décennie 1990) n’avait pas franchi le pas de l’automatisation. Les aubes sortent de l’usine de San Marcos au Texas entre Austin et San Antonio, mais elles demandent une main d’œuvre qualifiée qui fait que de nos jours, encore plus qu’il y a quelques années, la rentabilité n’est peut ętre pas celle que les industriels recherchent dorénavant. Dont acte.
C’est pourquoi les deux partenaires, et je devrais dire Snecma en tęte qui est en charge des parties froides des moteurs CFM International, ont développé une technologie grâce il est vrai ŕ un partenaire américain Albany International Corp. Une premičre usine a été mise en service ŕ la fin mars 2014 ŕ Rochester (New Hampshire) mais la France n’est pas en reste. En effet, une partie de la production de ces aubes de soufflantes tissées 3D, mais aussi des carters des męmes moteurs, sera réalisée dans une unité française ŕ Commercy dans la Meuse, non loin des implantations industrielles européennes d’Albany, un spécialiste des machines de tissage. Ce qui explique l’association de Snecma avec l’industriel américain pour la mise au point de cette technologie de tissage 3D. L’usine française devrait ętre inaugurée dans les semaines ŕ venir.
Alors, męme si la technologie mise en œuvre par le concurrent britannique Rolls-Royce n’est pas de la męme nature que celle développée par Snecma pour le moteur Leap qui motorisera les Airbus A320neo et les Boeing 737 MAX, on peut comprendre que la technologie du composite a séduit ŕ nouveau Rolls-Royce. En effet, Ť particuličrement solides et légčres, les pičces en matériau composite 3D RTM réalisées par Safran et Albany contribueront ŕ réduire de 15 % la consommation de carburant par rapport au dernier moteur CFM actuellement en service ť, affirme t-on au sičge du motoriste français Snecma filiale de Safran.
Pour ses futures générations de moteurs, Rolls-Royce ne pouvait donc plus laisser passer cette technologie, car si le SPF-DB de titane apportait entičre satisfaction, la masse reste plus importante que pour une structure réalisée en carbone.
Rolls-Royce vient ainsi de franchir une étape qui vise ŕ réduire le gap industriel qui le sépare de ses collčgues franco-américains. Il a testé avec succčs dans des installations américaines un ensemble de soufflantes de nouvelle génération appelée Advance and UltraFan. Une info qui est tombée le 1er septembre et qui préfigure les essais en vol sur un 747 basé ŕ Tucson en Arizona. Selon les ingénieurs de Rolls-Royce, ces aubes de soufflante qu’ils nomment CTi (pour carbone-titane) ferait gagner quelque 700 kg par avion ce qui pourrait se traduire par un gain de 20 % sur la consommation de carburant et des émissions de CO2 par rapport ŕ ce que livrent les premičres générations de moteurs Trent. Mais il faudra encore attendre 2025 pour l’introduction de cette nouvelle technologie sur les moteurs du britannique.
Nicole B. pour Aeromorning

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