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Des ouvrages encore mystérieux : Les Pustaha Batak

Publié le 05 septembre 2014 par Detoursdesmondes
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Les manuscrits en écorce battue que j'ai évoqués lors de ma dernière note sur l'éminent linguiste Herman Neubronner Van der Tuuk sont des Pustaha.
On doit à Petrus Voorhoeve une meilleure connaissance de ces livres mystérieux qui les étudia dans les années 60.
Datu-wirz-1925jpg

Ces ouvrages, généralement propriétés de datu, les "prêtres-magiciens" Batak, renferment des formules magiques, des recettes qu'ils se devaient d'utiliser dans la pratique de leurs rites.
Le datu était un "spécialiste" formé dès son plus jeune âge auprès d'un maître magicien-sculpteur-devin-guérisseur...
Tropenmuseum-pustaha

Le plus grand livre de magie Batak connu et probablement le plus ancien, est l'exemplaire du Tropenmuseum (ci-dessus) qui fut justement collecté par Van der Tuuk. La couverture est surmontée d'un animal dont la tête est celle d'un singa, ce mélange de dragon, de serpent ou encore d'éléphant que l'on croit deviner dans ses formes.
Cet animal mythique reproduit sur les façades de maisons mais aussi sur de nombreux objets appartenant au datu est probablement l'image du naga padoha, cette divinité de la mort mais aussi du renouveau pour les anciens Batak.
Contenu-pustaha

Beaucoup de ces textes comportent des recettes pour fabriquer tel médicament, pour jeter tel sort, pour contrôler telle ou telle force ou encore pour prédire l'avenir... mais la lecture peut rester obscure car il s'agit souvent de notes, de textes fragmentaires, lesquels, de plus, sont écrits dans un langage particulier (P. Voorhoeve) qui est un dialecte Batak archaïque différent de la langue parlée (ou plutôt des langues car il y a encore des différences entre les divers groupes Batak)...
Pustaha-tropen-contenu

L'introduction de ce livre ne fut traduite en néerlandais par le Père Promes qu'en 1968 ! Elle contient des informations sur les datu qui ont transmis leurs connaissances et sur l'auteur de ce Pustaha, Toemoeroen Hata, Namora Simandjoentak qui vécut sur la rive sud du lac Toba. Van der Tuuk recueillit l'ouvrage entre 1851 et 1857 lorsqu'il séjournait à Barus après son incursion périlleuse en territoire Batak !
Un site est spécialement dédié à ce manuscrit : Le grand pustaha... mais on reste sur sa faim !
Photo 1 : © Musée du Quai Branly 71.1880.72.20
Photo 2 : © Wirz -1925.
Photos 3, 4 et 5 : © Tropenmuseum, Amsterdam.

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