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Critiques Séries : Masters of Sex. Saison 2. Episodes 7 et 8.

Publié le 05 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Masters of Sex // Saison 2. Episodes 7 et 8. Asterion / Mirror, Mirror.


Quand je repense à la première saison de Masters of Sex je dois avouer que finalement elle n’était pas grand chose à côté de cette seconde salve. Les scénaristes ont eu beau de Mad Men-iser pour cette seconde saison, ils ont aussi su apporter de nouveaux ingrédients à la série que l’on n’avait pas encore vu jusque là. Cette insécurité du travail, le fait que nos deux héros ne sachent pas vraiment où est-ce que leur étude va et comment elle va y aller réellement. Il y a tellement de questions qui ont aussi écartés des personnages emblématiques de la première saison (je pense par exemple à Barton et les Scully, Ethan Haas, Lillian DePaul, etc.). Ce sont des personnages qui dans la première saison avaient réussi à se faire une vraie place mais la seconde saison a choisi de faire les choses autrement en se concentrant un peu plus sur William et Virginia. Ce n’est pas une mauvaise idée dans le sens où ce sont eux qui donnent à Masters of Sex son côté assez fascinant tout en restant intimiste (pas mal pour une série qui parle de relations intimes) et proche du téléspectateur. Il ne fallait pas nous éloigner de Bill et Virginia non plus et ils font tout ça de façon très intelligente. A commencer avec « Asterion », un brillant épisode qui, du début à la fin, parvient à nous rappeler qu’au fond nous sommes dans un monde où tout le monde souffre.

Cet épisode est là pour nous dire qu’au fond les personnages de Masters of Sex cherchent tous quelque chose et ce quelque chose c’est ce qui pourrait leur permettre de ne plus se sentir seul. Quoi que ce soit mais pas la solitude. Cet épisode fonctionne donc très bien là dessus, notamment au travers du personnage de Libby Masters qui est presque la grande révélation de la saison (alors que l’an dernier elle était un peu plus en retrait). J’aime bien le fait qu’elle devienne une femme forte. Encore une fois la femme forte, bafouée son mari, c’est une thématique que l’on avait déjà pu voir dans Mad Men avec Betty Draper. Mais bon, les circonstances sont légèrement différentes pour Masters of Sex car il y a une histoire de… sexe là derrière. Forcément, nous sommes dans une série qui parler de sexe alors pourquoi les personnages de la série ne pourraient pas avoir des problèmes qui sont liés. Mais dans un sens cela ne veut pas pour autant dire que le sexe doit forcément entrer en compte dans une relation. Bill et Betty sont là l’un pour l’autre simplement car ils ont toujours été là l’un pour l’autre par le passé. Et cela ne veut pas dire que cette relation est sexuelle. Bien au contraire. De son côté, Libby a besoin d’Essie dans sa vie, et Bill a toujours besoin de réponses au sujet de son étude.

Sauf que ce n’est pas facile. Car la vérité universelle que semble chercher Bill dans son étude, il ne la trouve pas et tout est alors rapidement remis en cause par Masters of Sex. La série s’amuse avec ses personnages, creuse un peu tout ce qu’elle trouve autour d’elle afin de faire une vraie pâte homogène. Ce que Bill sait cependant au fond de lui que ce dont il a besoin ce n’est pas de cette vérité universelle pour combler le trou qu’il y a dans sa vie c’est … Virginia. Mais ça, tout le monde le sait déjà. Sauf que les personnages de Masters of Sex ne cherchent pas à prendre conscience des besoins qu’ils ont trop rapidement (sinon la série sera déjà conclue en moins de temps qu’il n’en faut pour en parler). Cet épisode est brillant car il fait évoluer l’histoire dans le temps au travers de procédés de mise en scène que j’ai trouvé assez étonnants. Je pense bien évidemment à cette histoire de caméra qui change aussi la mise en scène de l’épisode. Cela me rappelle un peu ce qui avait été fait cette année avec le premier épisode de la saison 2 de Utopia (bien que Masters of Sex et Utopia soient deux séries totalement différentes bien évidemment). Michael Sheen est par ailleurs l’étoile de cet épisode. Son petit monologue de l’épisode était brillant, touchant même, voire plus encore.

Le fait que Bill tente aussi de soigner son attirance (de façon un peu radicale) envers Virginia était assez intéressant à explorer. On sent encore une fois que Masters of Sex cherche à nous démontrer à quel point Bill et Virginia sont clairement fait l’un pour l’autre mais que le pas à faire encore trop grand. Mais son action est aussi cruelle envers sa femme qu’encore Virginia. Michael Sheen est donc sensationnel même si cela ne veut pas dire que je le range encore à la hauteur de Jon Hamm dans Mad Men (car on ne peut nier le fait que les deux ont des points communs). Petit à petit, Masters of Sex tente de gommer certains de ses problèmes et cet épisode le fait brillamment. Il y a aussi un vrai retour en force de certains personnages qui finalement ne sont pas ceux que l’on aime forcément le plus. Je pense à Lester, Elliot, Elise, Flo, Austin, etc. Et puis l’étude sexuelle est de nouveau en marche. Ce n’était pas gagné depuis 6 épisodes mais la seconde partie de la saison nous promet donc de revenir là dessus en force. Pourquoi pas mais je ne peux m’empêcher de penser que le départ de la famille Scully est presque une grosse perte en soi pour la série. Ils étaient vraiment unique en leur genre et apportaient souvent à Masters of Sex un sentiment de renouveau, d’exploration d’un autre territoire (même si maintenant la relation entre Bill et Libby sert de nouveau problème de couple pour Masters of Sex).

Par ailleurs, nous avons « Mirror, Mirror », un épisode totalement différent et notamment car il est un peu moins bon que le précédent. Disons qu’après l’épisode brillant qu’était « Asterion » forcément que quand on voit cet épisode on ne peut qu’être un peu déçu du résultat. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il est complètement raté mais disons qu’il manque peut-être un petit quelque chose. Je ne m’attendais pas non plus au fait que cet épisode soit un épisode aussi sombre. Mais cet épisode cherche aussi à nous emmener vers de nouveaux horizons afin d’explorer à nouveau l’étude de Virginia et Bill. C’est donc à nouveau que l’on sent Masters of Sex aller vers de nouvelles révélations. Cet épisode change beaucoup de choses et pas seulement son point de vue, sa mécanique c’est aussi un épisode qui nous permet d’entrer dans les années 60, celles de Mad Men (on va donc se rapprocher encore un peu plus de la série de AMC alors qu’il y a déjà énormément de ressemblances avec cette seconde saison). L’épisode explore donc les problèmes sexuels encore une fois, cherchant à prendre des sujets un peu plus profonds que ceux que l’on avait l’habitude de voir dans la série. C’est tout de même merveilleux.

C’est là que Gini prend une place qui me plaît tout simplement et je ne pouvais pas demander mieux de la part de la série. Par ailleurs, Bill est appelé dans un hôtel (un lieu récurrent cette année d’ailleurs) afin de s’occuper d’un homme obèse qui a fait une overdose de nourriture. Le parallèle n’est pas forcément très intéressant au premier abord mais finalement il l’est rapidement quand une fois de plus Masters of Sex prend le temps de se poser sur des personnages comme Virginia et Bill. Car c’est aussi ça les intrigues de la série, ce sont de vrais prétextes à faire d’autres choses et je dois avouer que j’adore ça. Surtout que le résultat est bel et bien au rendez-vous. Gini est peut-être même l’un des meilleurs personnages de l’épisode quand à côté les autres sont presque en mode automatique. Cela change clairement de ce que l’on avait l’habitude de voir. Quoi qu’il en soit, il y a aussi toute cette histoire de frère de Bill, Frank. Les deux ont plus ou moins fait la même chose dans leur vie mais ont choisi des destins totalement différents et sont donc devenus deux hommes aux antipodes. Le passé de Bill revient donc le hanter une fois de plus, et Masters of Sex se rapproche encore de Mad Men et des soucis de son héros avec le passé qu’il a du mal à regarder en face (surtout quand il s’agit de parler de son… frère).

On retrouve donc une fois de plus énormément de points communs entre Masters of Sex et Mad Men. Ce n’est plus qu’une question d’épisodes avant que les choses ne deviennent encore plus rapprochées. Surtout que si la thématique même de la série est différente (le sexe vs. la publicité) c’est deux séries qui utilisent leurs univers respectifs pour raconter quelque chose d’encore plus grand derrière.

Note : 10/10 et 7.5/10. En bref, deux épisodes très différents avec de gros changements.


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