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GRID Autosport : dérapage incontrôlé ?

Publié le 06 septembre 2014 par Be-Games @be_games
Multi GRID head

Publié le 6 septembre 2014 par Mass

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GRID Autosport : dérapage incontrôlé ?

Dire que la licence de jeux de courses de Codemasters a été bien exploitée serait un euphémisme ! En effet, après deux épisodes principaux, une édition GOTY avec plus de contenu du premier opus et une adaptation en salle d’arcade avec l’aide de Sega, la série GRID accueille déjà son troisième volet ! Suite spirituelle de la série TOCA Racedriver, GRID est réputé pour son gameplay typé arcade, accessible et nerveux, assurant un plaisir immédiat. Qu’en est-il de ce troisième opus ? Passons la seconde et penchons-nous donc là-dessus.

À l’instar de ses prédécesseurs, le coeur de Autosport réside dans le mode carrière si cher à la licence. En démarrant tout en bas de l’échelle, ce mode propose d’enchainer les championnats et de récolter des sponsors afin de se faire un nom et mériter sa place sur le podium. Les sponsors offrent des objectifs alternatifs bienvenus dans un jeu de course; si en soi finir premier reste bien entendu toujours le but avoué comme dans n’importe quel jeu du genre, les sponsors proposent par exemple de battre un rival ou faire arriver leur écurie au minimum à telle ou telle place du classement, de quoi sauver les meubles en début de carrière quand on se retrouve avec des véhicules moins performants face à des résultats frustrants malgré soi. Autosport introduit par contre une révision complète du mode carrière que l’on connaissait jusqu’à présent. Ici, on sélectionne la catégorie de courses dans laquelle on veut jouer, puis l’un des sponsors proposés et on se retrouve directement propulsé sur le circuit, sans choisir son véhicule ! En effet, et c’est bien dommage, il n’est plus vraiment question d’acquérir des voitures au fil de notre progression dans ce troisième opus, et on se retrouve systématiquement avec le véhicule choisi par les sponsors pour l’épreuve que l’on va disputer. Il en va de même pour les objectifs de sponsors. Alors que dans les deux premiers jeux on pouvait choisir plusieurs sponsors différents pour varier les buts à atteindre, le nouveau mode carrière « impose » le choix entre deux écuries avant chaque course, représentant chacune un niveau de difficulté pour les missions annexes.

Graphiquement, le jeu est magnifique.

Graphiquement, le jeu est magnifique.

Niveau catégories, on en retrouve cinq différentes : des courses de voitures GT sur circuits, des épreuves d’endurance, des courses de monoplace type F1, une compétition de voitures tunées proposant et du contre-la-montre et du drift, et enfin les courses de rue. Une catégorie de type « All Star » mêlant les diverses épreuves (un peu comme le mode carrière des précédents opus donc) se débloque après avoir obtenu le niveau 3 dans chaque catégorie proposée, et d’entrée de jeu je souhaite bon courage à ceux qui souhaitent s’y adonner ! Car si, malgré les petits bémols suscités quant aux sponsors et voitures, le jeu semble prometteur avec son contenu riche (cinq modes de jeu distincts, une belle quantité de circuits et de variantes pour ces derniers, bon nombre de véhicules malgré qu’on ne puisse les choisir directement en carrière) et ses graphismes particulièrement léchés (mention spéciale pour les effets de soulèvement de poussière quand vous passez dans un segment hors piste), il s’avère en vérité que jouer à Autosport est loin d’être une sinécure, surtout quand comme moi vous avez déjà passé pas mal de temps sur les deux premiers GRID !

Et oui, on touche là malheureusement au plus gros reproche qui soit à faire au jeu ! Vous avez tous déjà joué à Super Mario Bros et vous savez tous que son gameplay, loin d’être réaliste, est pourtant des plus agréables à prendre en main et particulièrement intuitif. Imaginez maintenant une version réaliste de Mario, où le sprint est soumis à une jauge d’endurance et où le saut est sujet à une gravité réaliste, dépassant à peine la tête d’un Goomba : le fun a complètement disparu et nombreux seraient les joueurs de Mario à lâcher le jeu très rapidement face à ces choix de gameplay diamétralement à l’opposé de ce que la saga proposait alors. GRID est une série connue pour son gameplay typé arcade, avec des sensations bien rendues et des courses nerveuses matinées de dérapages dans tous les sens pour bien pouvoir négocier ses virages (bon, je l’avoue, sans pour autant aller dans les power drifts à l’abus comme dans un Daytona USA ou un Ridge Racer, mais le plaisir de jeu était bien là). Pour Autosport, les développeurs semblent avoir eu envie de changer complètement la donne et de se rapprocher bien plus de la simulation que par le passé, pour un résultat finalement assez mitigé : je doute fort que le public de GRID cherche à jouer, toutes proportions gardées, à un ersatz de Gran Turismo.

Les courses de type F1 restent bien sympathiques.

Les courses de type F1 restent bien sympathiques.

En jeu, tout cela se traduit par un gameplay véritablement le cul entre deux chaises ! En ligne droite, on retrouve les sensations typiquement GRID, incitant le joueur à foncer à outrance; mais face aux virages, l’inertie et la masse des véhicules font qu’il est impossible de négocier proprement de jolis dérapages, envoyant systématiquement le joueur dans le décor s’il venait à négocier un tournant trop rapidement. Le mieux à faire dans ce cas-là étant donc de piler sur les freins et emprunter la corde du virage à quelques dizaines de km/h à peine, pendant que l’IA passe comme si de rien n’était, comme si elle jouait encore à GRID 2 ! Un petit tour dans les options permet de plus ou moins rétablir l’équilibre des choses, si seulement Codemasters ne s’était pas inspiré de F355 Challenge dans ses aides au pilotage offertes au joueur. Concrètement, il est possible de rajouter diverses aides pour diminuer la difficulté de la conduite (ou plutôt pour « retirer » le travail fait sur cette dernière depuis GRID 2 à peu de choses près), et l’une de ces options permet, comme dans le titre de Sega en son temps, de bénéficier d’un freinage automatique à l’approche d’un virage pour être à la vitesse idéale pour le négocier. Malheureusement (ça commence à faire beaucoup de points négatifs…) cette option est couplée à une seconde facilitant elle aussi la prise de virage de telle sorte qu’il est impossible d’activer l’aide aux dérapages sans le freinage automatique. Le joueur a ainsi le choix entre une maniabilité frustrante de par son « réalisme » imposé mais avec des sensations de vitesse, et une simulation de chaise roulante à l’approche de la moindre courbe dans le jeu. Enfin, pour continuer de brider le plaisir des joueurs, la moindre sortie de piste est pénalisée par l’impossibilité d’accélérer pendant une seconde !


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GRID Autosport : dérapage incontrôlé ? Mass

Conclusion

Conclusion : Autant dire que tout le plaisir offert par les précédents épisodes semble s'être envolé purement et simplement avec Autosport. Malgré de bonnes idées, le titre est frustrant et pénible à jouer suite à des choix de game design largement discutables et à un gameplay le cul entre deux chaises. Dommage !

2.5

Sceptique




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