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DÉPRESSION: Ne pas l'oublier dans la prise en charge des cancers – The Lancet

Publié le 08 septembre 2014 par Santelog @santelog

DÉPRESSION: Ne pas l'oublier dans la prise en charge des cancers – The LancetLa dépression fait partie des «  autres  » symptômes du cancer, souligne cette étude des Universités d’Oxford et d’Edinbourg et la traiter apporte aussi des bénéfices dans la réponse au traitement du cancer. Ainsi, globalement 1 patient sur 10 atteint de cancer souffre de dépression, cependant 3 patients sur 4 souffrant à la fois de cancer et de dépression ne sont pas traités pour la dépression. Cette étude, publiée dans le Lancet et menée sur l’efficacité d’un traitement intensif de la dépression clinique, apporté à des patients atteints à la fois de dépression et de cancer, montre une amélioration de l’humeur mais aussi une réduction des symptômes directement liés au cancer tels que la douleur et la fatigue.

La dépression est une comorbidité fréquente du cancer. Près d’un patient sur 8 atteint de cancer du poumon souffre également de dépression clinique. Une étude publiée simultanément dans le Lancet Psychiatry (2) et menée sur plus de 20.000 patients atteints de cancer, précise cette co-incidence par type de cancer : La prévalence de dépression majeure est ainsi estimée à était la plus élevée chez les 13,1% chez les patients atteints de cancer du poumon,

·   10,9% des patentes atteintes d’un cancer gynécologique,

·   9,3% pour le cancer du sein

·   7% pour le cancer colorectal

Cette même étude révèle que 73% des patients atteints de cancer et souffrant de dépression ne reçoivent pas de traitement pour leur dépression.

Ce programme thérapeutique, appelé Depression Care for People with Cancer (DCPC) ou Prise en charge de la dépression chez les patients atteints de cancer implique l’étroite collaboration de psychiatres, d’infirmières en oncologie et du médecin généraliste du patient, tous spécialement formés. Entre 2008 et 2011, 500 participants, âgés de 18 ans, atteints de cancer et ayant un bon pronostic et une survie prévue d’au moins un an, ont pu participer à ce programme. Tous avaient été diagnostiqués avec une dépression clinique depuis au moins 4 semaines.

253 participants ont été assignés au hasard au nouveau programme, 247 participants ont reçu les soins habituels.

Le programme était constitué d’une phase initiale de 10 séances avec l’infirmière sur une période de quatre mois, puis d’une phase de suivi par téléphone durant les 8 mois suivants, puis par d’autres séances avec l’infirmière en cas de non-atteinte de l’objectif de traitement, soit une réduction de 50% de la sévérité de la dépression. Tous les cas-patients étaient examinés sur une base hebdomadaire lors de réunions de supervision réunissant les infirmières et le psychiatre.

Le rôle primordial des infirmières en oncologie: Dans ce programme, les infirmières étaient en charge d’établir la relation thérapeutique avec le patient, d’apporter des informations sur la dépression et son traitement, de mener des interventions et un soutien psychologiques et de surveiller l’évolution des symptômes de dépression en utilisant un questionnaire validé. Les psychiatres supervisaient le programme, conseillaient les médecins sur la prescription d’antidépresseurs ou sur le besoin de nouvelles consultations.

D’excellents résultats : À 24 semaines, les chercheurs ont examiné la réponse du patient au traitement et réévalué les niveaux d’anxiété, de douleur, de fatigue, le fonctionnement physique et social, les résultats généraux de santé et la qualité de vie de chaque patient, en utilisant des questionnaires validés. Ils constatent que,

·   62% des participants du groupe «  programme  », la sévérité de la dépression est réduite de 50% ou plus vs 17% pour le groupe «  soins standards  »,

·   Dans le groupe «  programme  », les niveaux d’anxiété, de douleur et de fatigue sont considérablement réduits, le fonctionnement physique et social, la santé et la qualité de vie sont améliorés.

Ne pas ignorer la dépression : En conclusion, les chercheurs veulent sensibiliser à l’importance de la prise en charge de la dépression en cas de cancer, également dans l’objectif d’améliorer les résultats sur les symptômes liés au cancer. Ils proposent ici un mode de prise en charge efficace, basé sur la coopération infirmières-psychiatre, un modèle –disent-ils- prometteur aussi pour le traitement de la dépression en combinaison avec d’autres affections médicales chroniques.

Sources:

The Lancet August 28 2014doi:10.1016/S0140-6736(14)61231-9Integrated collaborative care for comorbid major depression in patients with cancer (SMaRT Oncology-2): a multicentre randomised controlled effectiveness trial

(2) The Lancet Psychiatry August 28 2014 doi:10.1016/S2215-0366(14)70313-XPrevalence, associations, and adequacy of treatment of major depression in patients with cancer: a cross-sectional analysis of routinely collected clinical data

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