Des costumes, un admirateur de Flaubert, de la cuisine relevée et un couple qui veut épicer sa vie sexuelle, tel est le programme de cette semaine au cinéma. Voici notre sélection des must see.
Cameron Diaz et Jason Segel forment un couple tranquille qui ne veut pas laisser le quotidien saboter leur amour dans Sex tape de Jake Kasdan (Sony Pictures Releasing France).
Synopsis : Pour raviver la passion érodée par dix ans de mariage et deux enfants, Annie et Jay ont la bonne idée de filmer leurs ébats. Bonne idée jusqu’à ce qu’ils s’aperçoivent que leurs familles, amis et collaborateurs ont reçu la vidéo. ils décident alors de tout faire pour contrecarrer la fuite et ainsi éviter les conséquences désastreuses sur leur image et les relations avec leur entourage.
Après avoir fait d’elle un professeur très peu consciencieux dans Bad Teacher, le fils du co-scénariste de George Lucas (Stars Wars épisodes V et VI, Indiana Jones et les aventuriers de l’arche perdue) retrouve Cameron Diaz jouer la moitié de ce couple victime du mystère des partages sur Internet, un couple qui ne veut pas du tout suivre l’exemple de Kim kardashian. Pour épauler la californienne au grand sourire découverte dans The mask et dont la coiffure la plus célèbre a été faite avec des sécrétions masculines dans Mary à tout prix des frères Farrelly, le protégé de Judd Apatow, habitué aux rôles de magnifique looser depuis l’obscure série Freaks and geeks avant d’éclater sur grand écran dans En cloque, mode d’emploi.
Un duo d’acteurs doués pour la comédie, une mission quasi-impossible contre la nouvelle technologie avec une multitude de gags à la suite, autant de raisons d’aller suivre les aventures de ce couple qui testait seulement une nouvelle recette pour leur bonheur.
Les recettes du bonheur, c’est justement le titre du nouveau film du réalisateur suédois Lasse Hallström (Metropolitan Filmexport-Client).
Synopsis : Losrque Hassan, doté de ce qu’on appelle le goût absolu quitte son Inde natale et ouvre avec toute sa famille un restaurant dans le petit village de saint-Antonin-Noble-Val, il s’attire les foudres de Madame Mallaury, propriétaire hautaine et chef du restaurant étoilé au Michelin, « Le saule pleureur ». S’ensuit une guerre sans pitié entre la cuisine indienne et la haute gastronomie, jusqu’à ce que l’amour de Hassan pour la cuisine française d’une façon générale, et pour la sous-chef Marguerite en particulier le pousse à associer les deux cultures culinaires avec tant de réussite que même l’inflexible Mme Mallaury ne peut qu’être séduite.
Après avoir adapté le roman de Peter Hedges pour Gilbert Grape, Les raisins de la colère deJohn Irving ou encore Le Chocolat de Joanne Harris, le réalisateur s’attaque au roman de Richard C. Morais, Le voyage de cent pas, avec comme producteurs, Steven Spielberg et Oprah Winfrey, excusez du peu.
Pour raconter ce choc des cultures et des générations sur fond de recettes et d’épices, rien de moins que la reine Elisabeth II de Stephan Frears, Helen Mirren qui va être culinairement parlant domptée par une jeûne acteur faisant ses vrais débuts sur grand écran après un rôle récurent dans la série Beverly Hills: nouvelle génération, Manish Dayal. Il y a fort à parier qu’il n’en restera pas là, avec des parrains aussi importants.
Autres membres du casting, Om Puri, figure du cinéma indien et britannique, hilarant dans le rôle du père si fier de son génie de fils, l’ex-miss météo qui après Le grand méchant loup semble avoir définitivement changé de plateau, Charlotte Le Bon dans le rôle de celle qui séduit le dit-fils, mais aussi l’inclassable Michel Blanc dans le rôle du maire de ce petit village pris en otage par cette guerre des fourneaux.
C’est derrière des fourneaux d’une boulangerie qu’on retrouve Fabrice Luchini dans Gemma Bovery d’Anne Fontaine (Gaumont Films).
Synopsis : Martin, ex-bobo reconverti en boulanger et grand admirateur de Flaubert croit voir un signe du destin lorsque s’installe dans une fermette voisine, un couple anglais portant le nom des héros de son écrivain favori. Sa grande passion pour la littérature et son imagination débordante vont lui jouer des tours quand il décide de se mêler de la vie du couple, car s’ils portent les noms et ressemblent par certaines actions aux personnages de fictions, ils sont bien réels et vont fournir au boulanger son lot d’émotions.
Difficile d’imaginer quelqu’un d’autre que l’exalté Fabrice Luchini pour incarner ce rêveur à peine repenti qui va se laisser emporter par le charme de celle qui prend pour une version moderne de Mme Bovary incarnée par Gemma Arterton.
Deuxième méfait du genre pour cette dernière car outre ses rôles dans des films d’action comme Quantum of solace ou Prince of Persia, elle était déjà celle par qui le malheur arrive dans Tamara Drewe de Stephen Frears, éternelle insatisfaite affolant tout un petit village mais aussi les spectateurs du monde entier séduits par l’affiche qui présentait ses formes généreuses glissées dans un poum-poum short.
Il s’agit d’une nouvelle exploration des méandres du genre humain, un coup drôle, un coup tragique, avec une importante figure féminine pour la réalisatrice trois fois césarisée Anne Fontaine, après des films comme Entre ses mains, Coco avant Chanel, Mon pire cauchemar et pus récemment le controversé Perfect Mothers qui opposait deux magnifique actrices aux comportement quelque peu déviant, Naomi Watts et Robin Wright.
C’est également dans une cuisine que débute la passion entre Colin Farrell et Jessica Chastain dans Mademoiselle Julie de Liv Ullman (Pretty Pictures).
Synopsis : Irlande, 1890, Julie tombe sous le charme de John, le valet du baron de son père, sous le regard impuissant de Kathleen, la cuisinière et accessoirement fiancée de ce dernier, qui convoite la comtesse depuis des années, voyant en elle une occasion de grimper dans l’échelle sociale.
Adaptation d’une pièce de théâtre de 1951 d’ August Strindberg par la muse d’Ingmar Bergman qui signe ainsi son retour au cinéma après Infidèle en 2000. Le film met en scène le trouble d’une jeune femme, Jessica Chastain, l’attachante Celia Foote dans La couleur des sentiments, partagée par son attirance pour un homme qu’elle sait pas intéressé, le séduisant et bad boy devant l’Eternel Colin Farrell, et sa condition.
Tourments amoureux et injustices sociales en costumes pour romantiques avertis, mais aussi cruauté de la vie pour la fiancée desservie à la fois par son physique et la pauvreté de son arbre généalogique incarnée en toute sobriété par la deux fois nominée aux Oscars : Samantha Morton.
Que ce soit pour la bonne cuisine, le meilleur et parfois le pire, empreint de culpabilité, vénal ou pour la vie au mépris des règles établies, au cinéma cette semaine nous avons choisi l’amour. Et vous, qu’irez-vous voir cette semaine ?
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