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Le français parlé au Québec : petite histoire d’un discrédit

Par Monarchomaque

Le français parlé au Québec est une histoire d’éloges et de mépris. Dans Méchante langue : la légitimité du français parlé au Québec (PUM, 2012), Chantal Bouchard, professeure de linguistique à l’Université McGill, raconte l’histoire de la perte de légitimité d’un accent – le nôtre. Une fois achevée la conquête britannique de la Nouvelle-France, le français canadien se figera dans les prononciations musicales des habitants du nord de la France du XVIIe siècle. Alors qu’une hivernation culturelle se prolonge à l’ouest de l’Atlantique, une révolution sans précédent s’opère en France en 1789, décapitant l’élite royale d’Ancien-régime et relançant l’éducation de l’Hexagone sur de nouvelles bases. Les sonorités langagières des nouvelles classes bourgeoises françaises s’établissent et sanctionnent le discrédit de l’ancienne façon de parler malgré la persistance de son usage en Amérique. Commence donc la dévalorisation parisienne de l’accent et du vocabulaire canadien qui étaient pourtant ceux de Molière et de Louis XIV.


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