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L’Himalaya oui, mais…

Publié le 14 avril 2008 par Himalco

Quelques informations (encore) pour réussir votre trekking ou ascension.

Beaucoup de personnes pratiquent actuellement le terrain himalayen sans aucune connaissance du trekking ou uniquement avec quelques connaissances alpines. Pourtant l'Himalaya, qu'il soit népalais, indien, tibétain de s'improvise pas. Combien de fois j'ai entendu : "C'est facile". Oui, c'est toujours facile un fois fini et dans de bonnes conditions. La mémoire est sélective et les aléas vite oubliés ou cachés. 2 trekkings ou 2 ascensions ne se ressemblent jamais. Des facteurs inconnus sur les massifs européens peuvent très vite vous mettre en difficulté, voire grande difficulté. Il faudra donc surtout compter sur vos connaissances pour décrypter les messages de votre corps, de la montagne et sur votre forme physique pour éviter ou contourner les pièges.

L'accès aux montagnes, s'il a été "domestiqué" en Europe, reste encore, en Himalaya, assez sauvage avec beaucoup d'imprévus. Un hélicoptère, s'il est disponible et si la fenêtre météo le permet, mettra dans le meilleur des cas 1h30 pour vous atteindre. De plus, les procédures pour déclencher une intervention sont assez complexes. Les secours, les recherches, les évacuations ne sont pas gratuits (ni au Népal, ni en Inde, ni au Tibet). N'oubliez pas de signaler votre séjour à l'ambassade, c'est elle qui gè rera par la suite vos difficultés. Ayez une bonne assurance qui couvre ces interventions car elles ne seront déclenchées qu'avec l'accord de celle-ci.

Autre différence, les trekkings se déroulent sur plusieurs jours et même si les dénivelés journaliers sont souvent moins importants que dans les Pyrénées ou les Alpes, associés à une nourriture moins riche, une fatigue va se créer au fil des jours. Soumis à cela, vos comportements et votre analyse de paramètres essentiels peuvent être altérés. Soyez toujours objectif dans vos décisions.

L'altitude a un effet sur le corps. Elle génère des fatigues, des maux de tête, des difficultés d'analyses. Ceci est tout à fait normal jusqu'à un certain point qu'il convient de ne pas dépasser. La majorité des trekkings ont au moins une journée au dessus de 4000 mètres. Associée à une fatigue cumulée, à une mauvaise condition physique et météo ou à une acclimation négligée, un MAM, un œdème pulmonaire, ou cérébral peut se déclencher et il convient de le traiter très, très rapidement. N'ignorez pas ces symptômes et respectez un rythme d'ascension ou de marche.

Autre facteur important est la météo. Comme dans toutes les montagnes du monde, la météo peut changer très vite. On peut très bien partir en tee shirt le matin et se retrouver dans une tempête de neige à midi. Si la météo de toutes les montagnes se ressemble, la valeur des précipitations (pluie ou neige) et le froid sont à la mesure de l'Himalaya. Fin octobre 2004, période relativement clémente et très propice aux trekkings et expéditions, personne (même pas les locaux) ne s'attendait à plus de 1.50 mètre de neige à 4000 m. Les températures peuvent également baisser très, très rapidement. Ajoutez y l'effet du vent et vous avez la cause la plus importante d'accidents. Des signes précurseurs existent encore faut-il les voir et les connaître.

L'équipement est à ne pas négliger si vous voulez mettre toutes les chances de réussites de votre côté. C'est votre première protection contre les intempéries. Quel dommage de rater le passage du Thorong ou la montée à Kalapathar parcequ'une veste ne ferme pas, parce que des lunettes, des gants ou un bonnet ont été oubliés. Du matériel léger, performant et accessible à tous existe, ne vous en privez pas, pour votre sécurité, pour votre confort.

Combien de problèmes et d'accidents auraient pu être evités avec un peu d'attention. Pensez-y avant, pendant il est déjà trop tard.
Les accidents surviennent rarement quand les conditions sont bonnes. Je l'ai déjà dit sur le site de la CGK : NE VOUS SURESTIMEZ PAS ET RESTEZ TOUJOURS VIGILANT ! La montagne sera encore là la prochaine fois ; vous, en la forçant, peut-être pas. Et souvenez-vous qu'il n'y a pas de bon montagnard, il n'y a que des vieux montagnards (non, non, la citation n'est pas de moi).

Bonne montagne.


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