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Critique Ciné : Tante Hilda !, écolo pour les nuls

Publié le 13 septembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Tante Hilda ! // De Jacques-Rémy Girerd et Benoît Chieux. Avec la voix de Sabine Azéma et Josiane Balasko.


Jacques-Rémy Girerd et Benoït Chieux à qui l’on doit déjà Mia et le Migou, poursuivent donc leur quête du film pro-écolo qui cherche à sauver la planète. Ou en tout cas de sensibiliser la population (et notamment les plus jeunes puisque c’est souvent à eux que se destinent des films d’animation) aux problèmes écologiques qui arrivent plus vite qu’on ne le pense. Afin de parler de quelque chose dans Tante Hilda, les deux gaillards choisissent donc les OGM. Avec un discours différent des précédents films des deux réalisateurs, mais aussi des graphismes un peu plus adultes, on a donc ici un film d’animation qui propose une rupture dans la filmographie des deux comparses. Sauf que je n’ai pas été aussi emballé par Tante Hilda que je l’avais été pour Mia et le Migou par exemple ou encore l’excellent La Prophétie des Grenouilles. La base n’est pas bête mais cela se veut parfois un peu trop moraliste pour une histoire dont le sens manque peut-être un peu. Cela part dans tous les sens et même si l’on sait pertinemment que le but est de dire que les OGM c’est pas bon pour la santé de la planète (et de l’homme), cela se perd plus ou moins derrière cette histoire de famille entre Hilda et sa soeur. De plus, cela manque cruellement d’humour ce dont n’étaient pas dépourvu les précédents films du duo.

Tante Hilda, amoureuse de la nature, conserve dans son musée végétal des milliers de plantes du monde entier. Beaucoup sont en voie de disparition. Parallèlement, une nouvelle céréale, Attilem, mise au point par des industriels, se cultive avec si peu d’eau, sans engrais, et produit des rendements si prodigieux, qu’elle apparaît comme la solution miracle pour enrayer la faim dans le monde et prendre le relais du pétrole dont les réserves s’épuisent. Mais la catastrophe n’est pas loin…

A vouloir trop se prendre au sérieux, ils se sont donc un peu perdu. Leur scénario manque cruellement de forces quand à côté on nous propose quelque chose de visuellement assez intelligent. Le visuel, très pastel, très adulte, dénote et permet d’offrir quelque chose de nouveau dans le monde de l’animation. Je dois avouer que j’ai donc beaucoup aimé visuellement ce que Tante Hilda cherche à faire. Le travail est là, on sent qu’ils ont voulu travailler quelque chose quitte à laisser plus ou moins de côté leur scénario. Car oui, cela se veut à la fois fable écolo, film guilleret et champêtre diabolisant les OGM. Personnellement je ne suis pas pour les OGM et ce même si je ne suis pas un écolo. Je comprends tout à fait le fait que les deux réalisateurs s’embarquent dans ce genre d’idéologie afin de sensibiliser les spectateurs. Sauf que l’on est en droit de se demander si l’on vient au cinéma pour se faire sermonner ou bien si l’on y va pour passer un bon moment. Car j’aurais bien aimé rire de Tante Hilda, de cette femme complètement barge qui se coupe la respiration pour éviter les pesticides et qui aime entendre bourdonner les abeilles dans ses oreilles.

Mais non. L’humour est aux abonnés absents. Alors le spectateur tente de se rabattre sur le personnage de méchante dont la voix est faite pour Josiane Balasko. Vocalement parlant c’est parfait pour le téléspectateur mais encore une fois cela manque de forces et du coup l’histoire devient un peu trop longue. Tante Hilda aurait peut-être été plus sage en court-métrage d’une demi-heure plutôt qu’en un long métrage qui part dans tous les sens, nous ennui en son creux et se termine en grosse boule monstrueuse qui se perd dans les méandres de sa propre histoire. J’avais envie de croire que ce petit film puisse être réellement réussi dans le sens où visuellement c’est très joli mais cela s’arrête là. Les longueurs sont donc légion tout au long de cette petite histoire qui manque cruellement de travail. Mais bon, pour un troisième long métrage et après deux très bons films, je pense que l’on peut pardonner à Jacques-Rémy Girerd et Benoït Chieux leur petit écart de conduite. On va donc attendre un quatrième film afin de se forger une vraie opinion par la suite.

Note : 4/10. En bref, les OGM c’est pas bien certes mais au travers d’un scénario cruellement mal foutu, reste alors l’animation parfaitement maitrisée. Sans plus.

Date de sortie : 12 février 2014


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