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Focus N.G.O.A. | Interview MKL

Publié le 16 septembre 2014 par Le Limonadier @LeLimonadier
Polair

Focus N.G.O.A. | Interview MKL

Polair
  •  16 septembre 2014
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Il fait partie des artistes qui clôtureront les New Guns Of Art en beauté le 20 septembre au Batofar. MKL, l’homme derrière le label Many Me mais aussi et surtout un beatmaker talentueux s’ouvre au Limonadier. C’est l’occasion de découvrir un artiste aux inspirations variées voué à un futur prometteur!

Bonjour MKL, c’est un plaisir de pouvoir échanger avec toi et ainsi découvrir l’homme derrière le beatmaker ! Peux tu te présenter rapidement pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Je m’appelle Mickaël, MKL dans mes projets musicaux. Je suis compositeur, principalement, mais je préfère dire producteur musical dans le sens où je peux porter un projet de A à Z. Je suis ingénieur du son à la base. Si tu me confies un artiste je peux très bien être derrière la console à gérer la technique, le mix, composer, arranger, réaliser. C’est plutôt l’appellation américaine « producer » qui me parle le plus, en France t’as pas l’équivalent, si tu dis producteur musical les gens pensent que tu as financé le projet.

Tu travailles solo ou tu es accompagné ?

Je travaille solo, cependant je produis beaucoup d’artistes. J’ai travaillé avec Derka notamment, mon ami d’enfance, qui est un animateur connu aujourd’hui (le JT de Derka). J’ai fait mes premiers essais et albums avec lui.

Quel est ton parcours ? Beatmaker au sein d’un crew Hip Hop ? Ingé son créatif ?

J’ai commencé par rapper sur des faces B et j’en ai eu marre comme tout rappeur. À l’époque, il y a 15 ans, il n’y avait pas de beatmakers comme on en trouve aujourd’hui… Alors j’ai démarré sur des logiciels vraiment basiques pour faire mes propres instrus.

Du Fruity loops… ?

Ca n’existait même pas, je te parle de Cool Edit Pro, même pire que ça, j’ai débuté avec l’enregistreur dictaphone de ma carte son Soundblaster ! Je mettais ma face B et j’enregistrais avec le micro de l’ordinateur.
Donc avec Cool Edit Pro on s’est professionnalisé (rires). Petite anecdote, on travaillait avec une démo limitée à 30 minutes, donc en gros il fallait travailler les morceaux comme si on allait les jouer sur scène, bien caler les instrus, les textes… Parce qu’au bout de 30 minutes ça coupait! On a perdu plein de morceaux car j’étais à la fin du mix, prêt à tout mettre à plats et BAM ! Ca fermait ! Tout ça m’a appris à faire confiance à mon oreille. 
Ensuite mes parents m’ont offert un clavier qui pouvait sampler et là, révolution !

Donc tu as commencé en tant que beatmaker surtout Hip Hop ?

Oui de base mais je me suis toujours intéressé à faire autre chose aussi depuis tout petit. Dans ma famille, mes frères étaient DJs. Ils faisaient beaucoup de bals populaires au sens mariages, anniversaires… Et je les ai suivis un peu partout. J’ai baigné un peu dans tout au final et j’ai vu des gens danser sur tous types de sons.
Le Hip Hop j’en suis tombé amoureux assez tardivement, en 1997, et tant mieux car c’était la meilleure époque. C’est aussi l’année qui marque la rencontre avec mon meilleur pote qui était Dj, c’est lui qui m’a fait écouter du rap américain. Moi j’écoutais plus du rap français type Ärsenik et IAM…
Quand j’ai découvert Gangstarr, ça a été la révolution : mes prods ont clairement changé… Je suis passé du piano-violon au sample de jazz et tout ! ça m’a aidé à évoluer dans ma musique et dans ma technique…

Quelles sont tes influences au final ?

Quand j’ai commencé à faire du beatmaking, j’ai beaucoup été inspiré par le rap français. Mais mes influences viennent aussi du Jazz, au rap US en passant par la Soul, le disco, même la variété française. Au final, je pense que j’ai été inspiré par les émotions que chaque style m’a procuré.

Tes dernières prods sonnent un peu plus électro. Pourquoi ce choix ? Ca te plaît plus ? C’est contemporain ?

Parce que j’ai écouté des prods dans ce genre et ça m’a donné un frisson. J’avais fait de l’électro avant : plutôt progressive, j’ai eu une époque très house aussi, influencé par le Bob Sinclar des débuts…
Et il y a eu ce souffle de renouveau électro et j’ai fait l’éponge! C’est comme ça que je fonctionne. J’absorbe et après je m’y mets.
J’ai pris ce tournant qui s’avère être plus un défi personnel au final. Sur une dizaine de sons, les remixs de Lauryn Hill et Cristal Waters sont sortis du lot.

Découvrez le jolie article de Hypetrak sur le remix de Lauryn Hill -

Et le choix de l’électro peut s’expliquer par le fait que je veux absolument tout savoir faire, tout comprendre. Je déteste ne pas comprendre, ne pas savoir faire ce que j’ai entendu.

Comme le remix d’Europe – The final Countdown c’est ça ?

Oui tout à fait ! C’est un son que mes frères m’ont fait découvrir et il me rendait fou à l’époque ! Je l’ai entendu au resto avec ma copine il y a quelques temps, ça m’a donné envie de le tester… Je l’imaginais bien en mode trap! Je le trouvais trop rétro alors j’ai fait ma version pour ne pas l’oublier et le garder avec moi, à ma sauce !

Et niveau technique, tu travailles sur des softwares, MPC, boîte à rythme ?

Les deux, ma base c’est Logic en tant que software. Et beaucoup de hardware : des synthés, un ASR-10, un Z8… Un mélange de tout. Ce que j’aime dans le software, c’est l’aspect bloc note, si j’ai une idée, ça peut aller très vite et je peux la retravailler ensuite.

Ok on avait aussi une question à te poser à toi en tant que beatmaker. Il y a un peu une starisation des beatmakers type Kaytranada, Flume… Qu’est ce que tu en penses ? Et toi par rapport à ça ?

J’adore le concept. Mais ce n’est pas nouveau, les beatmakers US par exemple deviennent rapidement des stars. On s’attarde sur eux.
Je pense qu’ils ont bien compris que c’est 50/50. Si la prod n’est pas solide, tu as beau mettre le plus grand MC dessus, ça ne garantit pas du tout le succès du titre. C’est souvent la prod qui fait tout et le MC qui vient chercher la prod. C’est pour ça que mettre en avant des beatmakers ne me dérange pas, au contraire! Kaytranada est devenu un artiste complet en faisant des clips, des concerts…
Je pense que le MC vole toujours un peu la vedette à un beatmaker, les gens font plus attention au flow qu’à la production en elle-même! Enlever les paroles est un bien : la musique peut vraiment s’exprimer, le beatmaker se lâche beaucoup plus.
Hormis les remixs que j’ai fait, dans mes dernières prods, je n’ai pas pensé à mettre un MC dessus. Je me suis dit, je vais faire des prods pures et dures, terminé !

Ben justement, tes projets ?

Mes projets c’est déjà un EP qui va arriver très bientôt ! Il s’appellera « A Part Of Many Me ». Many Me, c’est la structure que je monte pour sortir mes projets : Many Me Records. Il y a aussi un artiste que j’aimerais développer : Black Doe. Il a 19 ans, je le suis depuis que je fais des contests de beatmaking et il est juste génial ! Je me retrouve grave en lui. J’ai envie de lui donner un coup de pouce.
J’ai rejoint aussi récemment le label DFMB Records et ils sont assez ambitieux. Grâce à eux, j’ai placé pas mal de prods sur plusieurs projets américains, dont 3 singles pour le rappeur NYZZY NYCE.
Enfin, j’ai un projet House, très 80-90’s ainsi qu’un projet d’électro progressive.

Donc pas mal de projets en perspective que nous ne manquerons pas de suivre de très près

;)
Pour finir, la question du Limo, si tu étais une boisson tu serais quoi ?

Je serais un diabolo menthe je pense parce que j’adore ça ! C’est rafraichissant !

Pour conclure cette interview et pour vous donner un avant-goût de ce qui vous attends samedi, voici un mix exclusif de MKL pour le Limonadier!

http://limonadier.net/wp-content/uploads/2014/09/Mix-MKL-Le-limonadier.mp3

Tracklist:
1/ Dirg Gerner – What a life
2/ Prob Cause feat. Chance the rapper – LSD
3/ Hudson Mohawke – Chimes
4/ 20syl feat. Ibrahim Maalouf – Seven eleven
5/ Busta Rhymes & J Dilla – Takin’ what’’s mine
6/ Black Doe – Space odyssey
7/ Boardwalk – I’m to blame (Blakesmith remix)
8/ Lauryn Hill – Doo Wop (MKL remix)
9/ The magician – Sunlight (Darius remix)
10/ Common – I want you (Kaytranada remix)
11/ Tâches – Confessions
12/ MNEK – Wrote a song about you (Kaytranada edition)
13/ Crystal Waters – Gypsy woman (MKL remix)

On vous attends nombreux ce samedi 20 septembre sur la plage du Batofar pour la clôture des New Guns Of Art! 

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