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Plus normal tu meurs

Publié le 18 septembre 2014 par Polinacide @polinacide

histoires de voir_emmanuelle_la vache qui ritSans odeur ni saveur. Fade, insipide et parfois même indigeste, la normalité cristallise aujourd’hui la quintessence du bon goût, détrônant l’audace qui a longtemps étanché notre soif d’idéal. Qui aurait cru que la « mollassitude » finirait par gagner le bras de fer ? Réalisme oblige, le mainstream a la côte : à tel point que la perle rare relèverait presque de la banalité, et les grands destins d’une époque révolue. Si la moindre extravagance peut désormais porter préjudice, à quoi bon se forcer à sortir du lot quand il suffirait simplement de vivre peinard, fondu dans la masse et son confort routinier ?

« Normal », ni plus ni moins. Le "bon gars", la « girl next door », le geek un peu mou sur les bords : autant de héros ordinaires que l’on pourrait réunir dans une édition spéciale de Mes chers voisins, succès d’audience garanti. Cette douce fable d’une petite vie tranquille: n’est-ce pas au final ce que tout le monde recherche désormais ? À l’abri de l’envie, de la comparaison et des regards indiscrets. Le plan-plan dans toute sa splendeur. « Être original c’est, en un sens, mettre en valeur la médiocrité des autres, ce qui me paraît d’un goût très suspect. » disait Ernesto Sabato. Quand la singularité peut parfois paraître hautaine, la dite platitude n’a jamais réussit à personne, et ce malgré les faux-semblants. S’il faut se brûler les doigts pour briller dans l’adversité, difficile de contredire la sagesse d’un vieux dicton russe : « Qui risque rien ne boit pas de champagne ». Car c’est si bon de sentir le sang pétiller dans ses veines…Et renouer avec l’envie d’oser.


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