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Résilience, connaissances de base

Publié le 22 septembre 2014 par Christophefaurie
Résilience, connaissances de base Connaissances de base ? Ce livre ne prend pas la peine de définir des concepts qui semblent le sous-tendre : « tuteur de résilience », « base de sécurité », « mentalisation » !
La résilience, elle, est définie. C’est « la reprise d’un nouveau développement après un traumatisme ». C’est un « processus biologique, psycho affectif, social et culturel ». Et le dit traumatisme semble une sorte d’AVC ! Le cerveau subit des dommages irréversibles. Il doit se re câbler. « La résilience consistera à tourner autour du « trou noir » que forment les modifications neuronales du stress pour retrouver par un néodéveloppement du réseau neuronal altéré une fonctionnalité satisfaisante, mais évidemment différente. »
Curieusement, c’est le lien social qui est la dimension clé de la reconstruction du cerveau de l’individu. Avec ou sans traumatisme, l’homme ne peut vivre seul sans subir des « dégâts biologiques provoqués par l’isolement affectif ». D’où la notion de « tuteur de résilience ». D’ailleurs, ce tuteur, « personne de confiance » est, de préférence, multiple (« les systèmes familiaux à multiples attachements sont les plus protecteurs »), et il peut changer. Le tuteur le plus efficace serait-il la société ? Il est dit, ainsi, que la culture (au sens ethnologique) joue un rôle décisif dans l’absorption de gros traumatismes collectifs.
Il existe des moments critiques où se construit notre capacité à encaisser les chocs. En particulier dans la prime enfance et durant la grossesse. Faute d’un environnement affectif correct alors, l’homme traînera sa vie durant un lourd handicap. Plus tard, la capacité de résilience semble se constituer au gré des « rencontres significatives ». L'homme établit une « base de sécurité » (de plus en plus large ?) à partir de laquelle il peut explorer le monde.
En réalité, rien n’est jamais perdu. Quand il s’agit de se reconstruire, l’homme est plein de ressources. Notamment, il semblerait que la « narration », mettre des mots sur sa vie, lui donner un « sens », soit critique. Ce serait une caractéristique propre à l’homme moderne, en comparaison, par exemple, avec l’homme de Neandertal. Mais ces mots doivent avoir quelque chose d’exact. Mentir à quelqu’un sur un moment traumatique, par exemple sur les premiers temps de son enfance, est nuisible.
Bref, l’homme est à la fois étonnamment résistant et fragile.
Tout cela ne dit pas ce qu’il faut faire face au stress et au traumatisme. La solution se trouve peut-être dans l’avant dernier chapitre. Il traite des limites de nos capacités de résilience. Les limites qu’il ne faut pas franchir. Quelles sont-elles ? « La solitude ( ; ) le non sens (…) l’impossibilité de donner sens à son fracas ( ; ) la honte (…) se placer (…) en retrait des relations qui aident à la résilience ».
Cyrulnik, Boris, Jorland, Gérard, (sous la direction de), Résilience, connaissances de base, Odile Jacob, 2012.

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