Red Skin (T1) Welcome to America

comics », pour tenter la fusion des genres dans une comédie pas piquée de hannetons.
Sortez la combinaison de titane tressée, le marteau et la faucille (de combat), ré-ajustez vos lunettes, le grand spectacle, c’est maintenant !
Quand on parle de Super-Héros, quoi de mieux que d’en raconter la genèse ? Situations nouvelles t transformations émotionnelles y sont légion et (potentiellement) intéressantes. Dorison prend le principe au pied de la lettre, mais en le re-faisant à sa manière ! Je n’en attendais pas moins de lui.
En fait de Super-héros, il choisit la plus improbable, la plus décalée. Une véritable bombe sexuelle russe (« La Krasnaya Kozha » : « Peau rouge » littéralement), très charismatique, prénommée Véra. Condensée de sensualité et d’efficacité martiale, cette petite soeur de « Cat-Woman » et de « Kill-bill » a les arguments qu’il faut là où il faut…
C’est donc la « super-soldat » de l’U.R.S.S. (complètement paumée dans la société américaine) qui débarque pour faire son show et devenir l’icône que tout le peuple espère !
Le « pitch » très ironique est tenu de main de maître par Dorison. Enchaînant les scènes de comédie gentiment sexy et décalées (comment ça, elle n’est pas foutue de faire cuire des oeufs au plat, la bombasse ?), il nous régale d’une entrée en matière qui n’exclut pas de poser le contexte politique (la guerre froide) et le danger qu’elle va affronter : la montée d’un puritanisme extrémiste.
Enfin, qui dit « super-héros » pense à son Alter-égo. Le quotta est respecté avec un super-vilain digne de Véra : « Le Charpentier ». La baston peut commencer !
Dialogues qui claquent et comédies de situation laissent la place au conflit Vera/méchants américains. Dès les premières scènes d’action, ça « lag » sans retenue contre les Fachos de base ! Ouh que c’est bon !
C’est aussi l’occasion pour Dorison d’en rajouter une (petite) couche sur les dérives américaines : les courants puritains réactionnaires.
Divertissement musclé, belle « pépé » et (petite) critique sociale, Dorison a bien calibré son cocktail. Jouissif, je vous dis !

Le dessin

Hola, doucement messieurs, gardez votre calme !
La couverture très symbolique (qui a dit racoleur ?) de ce premier opus ne reflète pas le contenu de l’abum. Trés sexy et légèrement délurée, la belle Véra ne se balade pas à poil dans tous l’album. Ouf, on l’a échappé belle.
Plus sérieusement, Terry Dodson, que les amateurs de comics connaissent parfaitement (« Avengers, Spider-man, X-men, X-Force…) et que les lecteurs de franco-belge ont pu découvrir dans « Songes » marque le sans faute. Son dessin classique, hypra-efficace dans les scènes d’actions (Tudju’, quelle claque la maîtrise des angles de vue et des perspectives !!!!) se fait d’une sensualité exacerbée quand il se dessine Véra.
Ouf, la température monte de quelques degrés… sans pour autant tomber dans le porno. C’est sexy mais pas vulgaire. Moi, j’aime ça ! (commentaire de base ‘masculin ») !
A la façon d’un studio américain, Terry Dodson a fait appel à un(e) encreur (Rachel Dodson). Là encore, rien à dire. Les « graisses » sont subtiles, les matières impeccables, le trait soutenu sans excès.
L’ensemble est d’une efficacité très « Comics », et se lit avec une étonnante fluidité. J’addoooooorrrreeee !

Pour résumer

Véritable Fusion entre « comics » et BD « Franco-belge », Xavier Dorison et Terry Dodson nous offrent une série « Z » hautement recommandable. Genèse décalée de la plus sexy des super-héroïnes, ils nous embarquent dans un divertissement pour adultes à 300 KM/h !
Très ironique, cette mise-en-place de la série part sur les chapeaux de roue et assure le spectacle ! Il fait chaud soudainement, non ?

En savoir plus La « galerie du 9e art » consacre une exposition-vente à Terry Dodson pour la sortie de « Red Skin », du vendredi 26 septembre au 11 octobre 2014) En savoir plus sur le site officiel.