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A l'aube d'une nouvelle ère entrepreneuriale ?

Publié le 29 septembre 2014 par Pnordey @latelier

Depuis la crise économique mondiale de 2008, l’entrepreneuriat n’a jamais connu un aussi gros succès : entre valorisations astronomiques, éclosion de start-ups et d’incubateurs et investissements en plein essor, l’engouement est total.

La récession économique de 2008 aurait-elle fait resurgir l’esprit entrepreneurial ? Les statistiques confirment en tout cas cette tendance. Selon le Kauffman Index of Entrepreneurial Activity (KIEA), fondé par l’entrepreneur Ewing Marion Kauffman, le taux relatif à l’entrepreneuriat est bien supérieur à celui existant pendant les années 2000 et la bulle Internet, notamment aux États-Unis. En effet, 320 entrepreneurs voyaient le jour pour 100 000 personnes en 2011 et on compte 20 millions de business sans salariés (autrement dit start-up en early stage) avec de nouveaux qui se créent tous les jours. Les personnes rechercheraient de plus en plus à s’accomplir en rendant le monde « meilleur », en créant leur propre solution. Une vision du travail qui change donc, et qui s’accompagne d’une éclosion de structures dédiées aux entrepreneurs. Les accélérateurs se multiplient, et les investissements dans des entreprises encore pour la plupart embryonnaires n’ont jamais été si nombreux.

Les investissements se multiplient

Ainsi, l’étude révèle qu’en Europe, les investissements dédiés aux start-ups s’accélèrent même si la scène entrepreneurial est encore émergente. Outre les facteurs macro-économiques et sociaux qui suscitent cet engouement pour l’entrepreneuriat, l’éclosion d’un grand nombre de start-ups est dûe au nombre des investissements, car les fonds sont prêts à mettre le prix pour ne pas passer à côté du prochain Facebook ou Snapchat. Selon David S.Rose, CEO de Gust et tenant un blog rendant compte de l’univers des start-ups et des investisseurs, les VC (pour Venture Capitalists) ont financé près de 1500 projets l’année dernière. Si la conséquence directe est un marché très concurrentiel au vu de la croissance de l’offre, la barrière à l’entrée est de plus en plus faible pour les start-ups : si un site web de e-commerce coûtait encore des dizaines de milliers d’euros il y a encore quelques années, son prix est aujourd’hui dérisoire, et une application smartphone peut être codée pour moins de 10 000 euros. Aussi, de nombreux fonds d’investissements voient le jour, notamment en Europe, comme les fonds White Star Capital ou encore Passion Capital. A cela s’ajoute la naissance et la croissance de nombreux accélérateurs, comme le célèbre incubateur californien YCombinator, père d’Airbnb notamment.

Une explosion de l’engouement ?

Ces nombreux programmes d’accompagnement des start-ups et le nombre des investissements conduisent à une activité financière sans précédent dans ce milieu. Depuis quelques années, les montants des valorisations des start-ups (souvent technologiques) ne cessent d’exploser : quand Google avait racheté Youtube (désormais plus grande chaîne de télévision au monde) pour 1 milliards de dollars en 2006, Facebook en a offert 19 pour l’application de messagerie aux 500 millions d’utilisateurs Whatsapp, ne comportant qu’une trentaine d’employés. Ainsi, entre 25 et 40 start-ups sont aujourd’hui valorisées pour plus d’1 milliard de dollars, et il pourrait y en avoir jusqu’à 100 l’année prochaine. Les entrepreneurs ont aujourd’hui des clés inexistantes auparavant pour développer leurs entreprises. Ils profitent en autre du principe de « glocalisation » (adapter un produit en fonction des lieux où il est distribué, à l’international) et de la puissance des réseaux sociaux, qui ont créent des possibilités d’interactions avec les client sans précédent. A cela s’ajoute la confrontation de deux modèles, start-ups face aux grandes entreprises, car celles-ci, moteur de la croissance durant le 20ème siècle, peinent à innover au vu de la disruption exercée par les start-ups tant dans leurs produits que dans les méthodes de management. L’aspiration entrepreneuriale n’a donc jamais été aussi forte, et les entrepreneurs aussi estimés, ce qui redéfinit ainsi l’image du travail en entreprise.

 

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