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Une semaine, un disque | Radio Elvis – Juste avant la ruée

Publié le 30 septembre 2014 par Generationnelles @generationnelle

La chanson française devient facilement classique, et pourtant certains continuent de faire vivre la pop à la française. Radio Elvis avec son nouvel EP « Juste avant la ruée « en fait partie. 

Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette, il paraît! C’est sans doute une  pochette des plus classiques et des plus simples. 100% géométrique, totalement mystérieuse, la couverture de Juste avant la ruée de Radio Elvis pourrait suggérer un son électro carré comme l’annonce le titre ou une pop dense avec ces petites flèches de lecture. Mais Radio Elvis désoriente, sentimentalement comme musicalement. 

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Dans les oreilles : ça coule et c’est suave, ça donne envie d’être vivant. Et tout cela en 4 chansons, pas une de plus ou de moins. Mais parfois, il ne faut pas plus pour ressentir de l’émotion, de la rage et de l’étonnement. Et tout débute avec quelques secondes de silence qui donnent le coup d’envoi d’une folle épopée. Goliath entame une plongée marine délicieuse à la mesure du  talent de l’interprète à la voix si particulière. Un verbe parfait pour une chanson française irréprochable qu’on compare souvent, à raison, à Dominique A. Mais Radio Elvis ajoute également de petites notes bluesy dans sa voix au voile éminemment réaliste alors que la musique devient subitement plus rock. Dans cette course perdue contre le vent, le timbre du chanteur est alors presque mystique à l’image de ses collègues Lescop ou AV. La fin acoustique de la chanson en decrescendo sert à nous remettre d’une si belle violence dans la tête, il ne faut pas, après tout,  prendre la tasse, submergées par l’émotion. Et puis, c’est le tube, enfin pas dans le top 50 mais du moins, le single. La Traversée a tout de l’hymne pop qui roule ou plutôt qui flotte mais ne prend pas l’eau. Avec ce piano sympathique et la mélodie entêtante, notre imagination imagine déjà de grandes plaines folks colorées pour le clip. Mais que nenni! Radio Elvis se la joue minimaliste avec ce look de gros rockeur destroy amateur de culture US mais à l’esthétique assez pop, tendance les Gens Modernes. Pourtant le musicien n’en oublie pas son côté punk mais élégant dans l’assez revendicatif Poussière, Noir Désir n’est pas si loin dans cette vision apocalyptique dans la tempête! Et après la pluie… le beau temps! C’est le cas avec Le continent. Un retour éphémère au calme  avec le port à l’horizon . Très vite, tout redevient plus grand plus remuant,  la houle, le galop vers la côte. Un retour sur la terre ferme comme une grande conquête, la nôtre sans doute!

Mathilde Forget et l’ensemble du prix Paris Jeunes talents ont déjà osé craquer « juste avant la ruée », la ruée oui mais vers l’or! La quintescence de la nouvelle scène française, vivement l’album !


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