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To do list for a new expat in England.

Publié le 30 septembre 2014 par Pomdepin @pom2pin

Comme je suis toujours vaguement déprimée (mais il fait beau, c’est normal, le met office avait annoncé de la pluie), je me suis dit que c’était le bon moment pour vous parler d’un sujet qui me met toujours en joie: la bureaucratie. Il faut dire que des gens charmants me contactent de France pour savoir comment venir s’installer en Angleterre. Je suis très touchée. Et malheureusement, ça a beau être wonderland ici, il y a quand même deux ou trois petits détails administratifs à régler en arrivant.

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(Photo: the guardian.co.uk)

Il faut s’inscrire au NHS, le merveilleux National Health Service, avec ses listes d’attente (en gros, si vous voulez vous faire opérer d’un bras, autant attendre qu’il tombe tout seul, ça va plus vite), ses hôpitaux à la propreté discutable et aux repas douteux ou vice versa, et surtout ses charmantes réceptionnistes qui ne reculent devant aucun sacrifice pour vous empêcher de voir un docteur. Cela dit, tout est gratuit. Et je suis d’une certaine mauvaise foi quand je parle du NHS. Ce n’est pas du cynisme, c’est un signe que je suis parfaitement intégrée, les anglais adorent critiquer leur système de santé! Il vous suffit d’aller dans la surgery, le cabinet médical le plus près de chez vous pour vous faire envoyer dans un autre à l’autre bout de la ville remplir un petit formulaire, et hop, vous êtes inscrit. Vous recevrez ensuite votre carte de NHS par la poste, tout bêtement.

Il faut aussi se déclarer auprès du borough council, l’administration locale, un peu comme la mairie, pour trouver une place d’école certes, mais aussi payer la council tax. Je ne dis pas ça uniquement pour narguer ceux qui critiquent ces pourris d’expats qui ne sont rien que de méchants multimillionnaires évadés fiscaux, mais la council taxe (qui a valu à Margaret Thatcher plusieurs semaines en tête du top 50 des décisions politiques impopulaires), c’est à dire les impôts locaux est calculée en fonction de la surface habitable de votre logement. Ça monte vite. Et vous devez payer, expat ou pas!

Mais le plus rigolo, c’est le NIN, le national insurance number, qui vous permet de travailler, de payer des impôts et de toucher diverses allocations (chômage, retraite, child benefit…). Du coup, cette fois, l’administration est un peu plus regardante avant de vous en donner un. Vous devez d’abord prendre rendez-vous par téléphone. Puis vous recevrez une convocation pour aller faire un entretien au job center, un peu l’équivalent de pôle emploi. C’est bien simple, si il y en a un à côté de chez vous, votre entretien sera à l’autre bout du comté.

Vous avez le choix, soit vous vous retrouvez dans un bâtiment délabré auprès duquel une prison haute sécurité à l’air d’un jardin d’enfants tout pimpant et accueillant, dans un quartier qui craint, et vous vous cramponnez fermement à votre sac à main et vos convictions libérales en faisait la queue à l’accueil au milieu d’une faune digne d’une pub de George Osborne contre les bénéfices cheats (ce cher-hors de prix même- George est ministre des finances, et il s’attaque régulièrement aux fraudeurs aux allocations). Soit vous vous retrouvez dans un bâtiment superbe et flambant neuf, et vous vous accrochez à votre sac à main pour ne pas tomber cette fois. Au moins, on voit où passent les impôts…

La salle d’attente donnerait des sueurs froides à Nigel Farage, le riant leader du UKIP (sérieusement, il a toujours un espèce de rictus crispé, toutes dents dehors, on ne sait pas si il abuse de substances alcoolisées ou chimiques ou les deux, mais c’est special), ce parti politique raciste débile extrémiste…euh…j’essaie vraiment, mais je n’arrive pas à trouver de qualificatif acceptable. C’est curieux, les membres du UKIP ont le même problème quand ils parlent des étrangers. Enfin bref, dans cette salle d’attente ça parle toutes les langues possibles, sauf l’anglais (tous les ados qui sortent du système scolaire, anglais ou pas, reçoivent automatiquement leur NIN, pas besoin d’aller le réclamer, du coup, vous n’avez presque que des immigrés récents dans la salle).

Si vous avez l’idée saugrenue de réclamer un NIN pour monter votre propre activité (self employed, comme auto-entrepreneur, artisan, consultant ou profession libérale), on vous fera gentiment remarquer que c’est pas malin, il y a trois tonnes de paperasse à remplir pour ça, et c’est vendredi et ça va bien comme ça. On va juste dire que vous voulez votre NIN, et ça passera. Une fois que vous l’avez, ça va prendre trente secondes de s’inscrire comme self employed sur le site de Inland Revenue (les impôts).

Et voilà, vous avez fait le plus gros des tracasseries administratives, vous pouvez profiter de la vie anglaise (et payer vos impots!).


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