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[Critique] The Good Wife

Publié le 30 septembre 2014 par Pauline R. @Carnetscritique

Série créée par Robert et Michelle King, diffusée depuis septembre 2009 sur CBS (5 saisons).

      Des images télévisées montrent Peter Florrick (Chris North), procureur général, obliger de s’expliquer, lors d’une conférence de presse, sur les aventures extraconjugales qu’il a eu dans le cadre d’affaires judiciaires dont il s’occupait. Alicia (Julianna Margulies), sa femme, est là près de lui, apparemment calme et soumise. Sauf que la vie d’Alicia bascule. Peter est envoyé en prison. Elle doit alors recommencer à travailler, après 13 ans passé à la maison, en tant qu’avocate, pour assurer le quotidien de ses deux enfants. La saison 1 de The Good Wife commence alors qu’Alicia vient d’obtenir un emploi dans le cabinet d’avocats Lochkart & Gardner, dirigé par son ancien ami de fac Will Gardner (Josh Charles).

[Critique] The Good Wife

      Petit à petit, la vie d’Alicia se dévoile. Au fil des affaires qu’elle suit pour le cabinet d’avocat, on en apprend plus sur ses études, sa vie de mère au foyer, l’environnement qu’elle a dû quitter à cause des tromperies de son mari. Parallèlement, le système judiciaire américain, bien loin du nôtre, est décortiqué. On découvre les différents compromis entre avocats pour régler une affaire sans faire de vague, les chiffres avancés par les différents partis, comme pour une enchère, pour faire taire les victimes qui portent plainte. C’est cynique et effrayant, et extrêmement couteux pour les clients ! Les affaires judiciaires exploitées dans chaque épisode sont captivantes, et on s’intéresse très vite aux procédés mis en œuvre par les avocats du cabinet pour les résoudre et les gagner. On voit dès lors le système judiciaire à l’américaine sous toutes ses coutures…et on est loin de s’ennuyer !

  Contrairement à Mad Men, dont l’esthétique impeccable est impressionnant, on est souvent frappé par la banalité de l’image de The Good Wife. Excellente technique, mais peu d’inspiration créatrice. On ne fait pas dans l’extraordinaire, les acteurs ne sont pas beaux…MAIS il se dégage d’eux une grande séduction. Loin des canons de beauté actuels Julianna Margulies et Josh Charles jouent sur la complexité de leur personnage et leur attirance mutuelle. Will est ambigüe, stratège et excellent avocat, mais on sent la coquille prête à voler en éclat dès qu’Alicia s’approche. Elle incarne quant à elle la femme douce, féminine et intègre, pleine de conviction, et qui tend à se libérer des chaînes de son mariage. La série développe leur duo (trio même, car Peter ne s’avoue pas vaincu et n’est jamais loin !) durant trois saisons, en nous baladant dans tous les sens.                             Mais alors que la relation entre Will et Alicia est en perte de vitesse , ce sont les personnages secondaires, très savoureux, qui prennent le dessus et le relai, qui continuent à nous porter. On croise ainsi tout au long des saisons Diane (l’excellente Christine Baranski), la partenaire de Will, Cary (Matt Czuchry), collègue d’Alicia, Peter et Eli, son spin doctor, qui personnifie les liens ambigües entre communication et politique. 

Une image qui résume parfaitement la position d'Alicia Florrick, entre Will (à gauche) et Peter (à droite).

Une image qui résume parfaitement la position d'Alicia Florrick, entre Will (à gauche) et Peter (à droite).

     L’intrigue amoureuse entre Will et Alicia nous tient fermement pendant les deux premières saisons mais on se lasse du jeu du chat et de la souris auquel ils jouent. On se demande peu à peu où l’on veut en venir et surtout, on se met à douter du propos initial. Voilà une femme qui perd sa maison, son mari, (re)travaille, se gère et prend finalement plaisir à être indépendante. Youpi ! Mais le soufflé retombe, et très vite, on ne sait plus si est capable d’assumer sa liberté ou si, finalement, elle n’est qu’une good wife*, prisonnière de son mariage, des traditions et de la peur de l’émancipation. C’est là la faiblesse de la série. Alicia est constamment tiraillée entre sa vie rangée, avec un mari adultère certes, et qu’on a beaucoup de mal à trouver sympathique, et Will qui représente la libération. Le choix s’impose régulièrement, et Alicia ne prend pas toujours les décisions qu’on attendrait d’elle.

        The Good Wife est l’une des rares séries contemporaines à avoir conservé un format long (22 épisodes par saison, sur cinq saison). Mais ses consœurs voguent désormais entre 8 et 13 épisodes, ce qui oblige les scénaristes à plus de concision, tout en gardant un bon développement des intrigues et des personnages. On regrette donc quelques longueurs et développements envahissants, qui auraient sûrement pu être évités si les créateurs avaient opté pour une douzaine d’épisodes par saison.

                                      Pauline R.

*good wife : bonne épouse

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