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Les souris Mathusalem

Publié le 03 octobre 2014 par Leprocrastinateur @Le_procrastin

Le prix Mathusalem récompense l’équipe scientifique qui allongera au maximum la durée de vie d’une souris.

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Par contre son fils n’a vécu que 777 ans.

Du nom du personnage de l’ancien testament – chapitre 5 de la genèse – qui aurait vécu 969 années (de 687 à 1656 après la création d’Adam, soit l’année du déluge) le prix mathusalem a été fondé en 2003 par Dave Gobel et Aubrey de Grey.

Gobel a proposé le concept de longevity escape velocity. Un point où l'avancée de la science concernant l'allongement de l'esperance de vie irait plus vite que le vieillissement humain permettant - en pratique - d'atteindre l'immortalité.

Gobel a proposé le concept de longevity escape velocity. Un point théorique où l’avancée de la science concernant l’allongement de l’espérance de vie serait plus rapide que le vieillissement humain. En pratique, cela permettrait d’atteindre l’immortalité.

J'en déduis que le Dr Grey est un hipster.

J’en déduis que le Dr De Grey est un hipster.

Inspiré du prix Ansari – récompensant la première entreprise (non gouvernementale) à lancer un véhicule habité dans l’espace (SpaceShipOne en 2004), le prix de Mathusalem récompense deux prouesses sourissesques. Le premier prix – « longévité » – est attribué à qui fera vivre une souris (la variété précise est la même pour tous) le plus longtemps possible. Le deuxième – « rajeunissement » – vise l’équipe  qui obtiendra les plus vielles souris, à condition qu’elles soient déjà âgées d’au moins 1,5 ans au début de la modification (une souris vie trois ans en moyenne). Pour ce deuxième prix, le protocole est plus strict : les souris sont sélectionnées par un groupe d’expert, 40 bestioles (20 contrôles et 20 traités) sont présentées et la moyenne des 10% les plus âgées est prise en compte.

A savoir qu’on peut tout tenter sur les cousines de Mickey. Manipulation génétique – souris OGM – changements alimentaire, drogues pharmacologiques… A chacun d’être créatif. Actuellement, les tenants du titre sont le Dr Andrejv Barke et son équipe pour le prix longévité et le Dr Stephen Spindler et son équipe pour le prix rajeunissement. Record à battre.

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Les souris sont un matériel de recherche bien connu, leur code génétique est proche de celui de l’homme. Elles ne coûtent pas cher et leur espérance de vie courte permet de voir rapidement les effets d’une expérience et de multiplier les tentatives. Elles sont payées en granules.

Les premiers ont obtenu une souris à la durée de vie de 5,7 année – donc si on prend une espérance de vie humaine moyenne de 80 ans et sourissesque de 3 ans cela équivaut à 152 années humaines. Leur étude a montré que les souris ne possédant pas de récepteurs cellulaires à l’hormone de croissance vivaient plus longtemps que leurs cousines non mutées. Egalement, les souris résistant à l’hormone de croissance par mutation du récepteur voyaient augmenter leur espérance de vie. La théorie est qu’une baisse de la production d’insuline (via une baisse de l’IGF1) entraîne une baisse de la glycémie plasmatique (concentration de sucre dedans le sang) et au final une baisse du stress oxydatif. Effectivement, le sucre est une molécule très énergétique mais très réactive induisant une oxydation des tissus. C’est un mécanisme supposé du vieillissement cellulaire.

Le deuxième heureux gagnant a obtenu des souris à la durée de vie de 3,7 ans (pour les 10% les plus vieilles). En terme humain c’est comme si une modification effectué sur les humains à 40 amenait leur espérance de vie à 98,6 ans. Pas mal non plus. L’étude aura consisté en une  »simple » réduction calorique qui a une efficacité drastique – à condition d’éviter toute malnutrition – sur la carcinogénèse et les maladies cardiovasculaires, en particulier. Pour le coup il ne s’agit pas tan de faire vivre une souris démesurément vieille. L’espérance de vie « moyenne » d’une souris est de 3 ans et 3,7 ans est un extrême atteignable. Il s’agit plutôt d’empêcher la souris de mourir d’une affection tierce avant d’atteindre cet extrême.

L'étude a montrer une efficacité sur la longévité et des modifications d'expression du génome (en deux mois) quelque soit l'âge où le régime a commencé. Il n'est pas trop tard pour prendre bonnes habitudes alimentaires !

L’étude a montrer une efficacité sur la longévité et des modifications d’expression du génome (en deux mois) quelque soit l’âge de début du régime. Il n’est pas trop tard pour prendre bonnes habitudes alimentaires ! Mais moi, j’attend encore un peu.

Ce prix, en créant une émulation autour du rajeunissement a pour but d’augmenter les investissements et de donner de la visibilité au projet SENS (Strategies for engineered negligible senescence) créé par Aubrey en 2002. L’idée étant qu’il faut combattre le vieillissement comme une maladie et non plus uniquement ses causes. Pour le ralentir, puis le stopper. Pour cela, 7 symptômes du vieillissement devraient êtres combattus. L’atrophie et la perte de cellules, les mutations de noyau induisant les tumeurs, les mutations dans les mitochondries (usine énergétique du corps humain, la sénescence cellulaire (dont l’oxydation et la glycation sont fortement responsable), les déchets intra et extra cellulaires et enfin les réticulations abérrantes dans le milieu extracelullaire (concept dont je n’ai pas connaissance). Qui sait ? Peut-être pourrons nous, un jour échapper à notre destin et ne pas rejoindre le créateur.

En plus, comme PXke l’écrivis il y a quelques jours, google entre dans la dance. De quoi faire bouger les lignes…


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