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₪ Crète #3: Maroulas, ouzo, kri-kri et spaghettis ₪

Publié le 04 octobre 2014 par Lalutotale @lalutotale

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Au premier jour de notre découverte de la Crète, nous quittons Rethymnon et ses merveilles vénitiennes pour nous enfoncer dans les terres à la recherche du village de Maroulas.

Décrit par Le Petit Futé comme un lieu "plein de cachet à ne pas louper si on est motorisé", nous tenions à voir ça de nos propres yeux.

Après quelques détours en voiture ( la signalisation grecque étant toute particulière, aheum ), nous finissons par nous garer sur la petite place du village.

Le lieu est absolument désert et c’est à l’aveuglette que nous progressons dans les ruelles étroites de Maroulas, aveuglés par les vieilles pierres, la nuque léchée par le soleil couchant.

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A défaut de croiser des crétois, nous tomberons sur des chats ( il y en a partout en Crète ! ), des chiens et des kri-kri, chèvres sauvages ou domestiquées dont le tintement des grelots perce le silence ambiant.

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Nous tomberons ( aïe ) sur une toute petite chapelle ouverte, mais elle aussi déserte, nichée au coeur des maisons.

Le spectacle de la vue depuis les hauteurs de Maroulas nous laissera sans voix : le panorama s’étend à nos pieds depuis les vieilles pierres du village jusqu’aux côtes de la mer de Crète.

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Après le tumulte des rues de Rethymnon, il est étrange de débarquer dans un village-fantôme. Fort heureusement après des dizaines de ruelles vides d’habitants arpentées, nous entendons des voix et nous approchons : 3 femmes et un homme conversent bruyamment, assis devant ce qui semble être leur maison. Nous prenons notre courage à deux mains et décidons de leur demander notre chemin dans un anglais très approximatif. Les autochtones ne panent pas un mot de la langue de Shakespeare et nous emprunterons alors un langage universel : celui des signes pour tenter de nous faire comprendre.

Après 30 minutes à tenter de leur expliquer que nous sommes français, nous plongeons le nez dans notre dico grec pour leur demander quoi voir à Maroulas. Ils nous répondent ( du moins c’est ce que nous avons compris ) que comme ils n’aiment pas les allemands, ils les renvoient sur la place du village ; appréciant la compagnie des anglais et des français, ils nous indiquent un petit chemin que nous empruntons immédiatement.

Nous jouissons alors d’une vue sur les toits du village :

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Et nous posons devant des cactées géants :

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Le chemin étant rapidement fermé par des barbelés, nous faisons demi-tour et repassons devant nos quatre crétois avant de redescendre les étroites ruelles.

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Petite parenthèse linguistique qui nous a permis d’être polis en toutes circonstances avec les grecs : la journée pour dire bonjour, on lance un "Calimera" en roulant bien le "r". Le soir venu, on préferera dire "Calispera" et enfin pour souhaiter bonne nuit, on prononce "Calinicta".

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De retour sur la place principale du village, nous grimpons cette fois vers les ruelles opposées. Au bout de quelques centaines de mètres, un gros chien nous aperçoit et fonce droit sur nous. Légèrement apeurée sachant que des bandes de chiens errants se baladent dans les villes crétoises, j’esquisse un mouvement de recul, m’agrippant au tee-shirt de Musclor. Je constate bien vite que le gros toutou est en réalité parfaitement inoffensif et vient juste chercher des papouilles ( que nous lui prodiguerons timidement parce qu’il sentait grave le fennec quand même ).

Un monsieur, sans doute le propriétaire du chien, vient à notre rencontre avec un autre canidé dans les pattes. Il se présente à nous comme étant le proprio de la taverne du village et nous invite à le suivre. Un peu assoiffés par notre balade dans les ruelles au bon dénivelé, nous acceptons sans rechigner.

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Nous pénétrons dans la Taverna Katerina, légèrement intimidés du fait que nous soyons les seuls touristes présents dans le village. Le type qui nous accueille est peut-être un psychopathe ou peut-être veut-il nous détrousser, qui sait ?

Nous sommes bien vite rassurés : l’homme nous propose à boire. Nous choisissons de déguster de l’ouzo et une binouze ( mon éternelle Mythos ). Pendant que l’homme s’affaire dans sa maison à préparer nos boissons, nous faisons un rapide tour du propriétaire. La taverne présente une vaste cour, couverte sur trois-quarts de sa surface par des cascades de fleurs. Cette terrasse offre une vue imprenable sur toute la côte.

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De l’autre côté, nous trouvons des lapins, des poules et leurs poussins. Dans un enclos, quelques kri-kri se grattent le postérieur sur les arbres tandis que d’autres servent de coussin confortable pour les coq. Une autre kri-kri cornue prend un plaisir fou à lécher le mur :

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Rapidement, un jeune homme répondant au prénom de Valendis nous apporte nos breuvages alcoolisés. Il se présente comme étant le fils du propriétaire et nous fera gentiment la conversation en anglais. On lui demande s’il ne se fait pas trop ch*er dans ce petit village paumé, et il nous répond que non, il ne s’ennuie jamais. On digresse autour de nos vies respectives, chacun cherchant à en savoir plus sur l’autre, tout en admirant la vue exceptionnelle sur l’horizon et en sirotant nos boissons.

Ce sera d’ailleurs ma toute première dégustation d’ouzo, et le début d’une grande histoire d’amour ! Cette boisson anisée typiquement grecque se présente sous forme d’alcool parfaitement transparent que l’on boit traditionnellement avec des glaçons, sans la diluer. Si on veut y ajouter un peu d’eau, le breuvage devient alors blanc. Depuis 1989, la réglementation impose que l’ouzo doit  être produit en Grèce pour prétendre à cette dénomination. Si comme moi, vous en achetez une bouteille à l’hypermarché en France, vous pouvez être sûr que votre ouzo vient de là-bas.

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Tandis que le soleil décline doucement et que Michael, le propriétaire décide d’illuminer sa terrasse, Musclor et moi sommes déjà pompettes. Un petit groupe de 3 anglais arrive à la taverne et semble déjà familier des lieux puisque Valendis se propulse littéralement vers eux pour une conversation animée.

Nous en profitons pour parler avec Michael dont la gentillesse et la simplicité nous ont profondément touchés. Il nous invite à revenir l’année prochaine pour pouvoir profiter de l’endroit plus longtemps et nous inscrira son adresse sur un morceau de papier pour que nous lui envoyons une photo de nous quand nous serons 3 :)

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AVANT

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APRES ( éméchée ) avec Michael

Après de chaleureux au-revoir dans toutes les langues ( Michael maîtrisant parfaitement quelques mots de français ) , nous reprenons la route d’Agia Pelagia.

Je suis au volant de notre bolide ( la Yaris) et Musclor me fera subir un test d’alcoolémie avant de prendre la route ( je sais toujours pas comment j’ai fait pour réussir à son test d’équilibre). Comme on était bourrés tous les deux, on a eu un mal de chien à choper la bonne route pour rentrer. Après trois ou quatre erreurs d’orientation, et une pause-pipi en bordure de nationale où Musclor a bien cru que je me vidais de 60% de l’eau de mon corps ( la faute à la bière ), nous parvenons à bon port.

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Nous choisissons d’aller dîner au Gourmet , restaurant situé sur la plage d’Agia Pelagia, comme des dizaines d’autres. Pas vraiment local comme nom. Mais Le Petit Futé affirme que la cuisine y est plutôt savoureuse, donc on fonce. En arrivant, la grande salle ouverte sur l’extérieur et sur la plage est carrément déserte. Mauvais signe. Finalement après quelques appréhensions, on y mangera copieusement bien !

En entrée, croquettes et fromage crétois

En entrée, croquettes et fromage crétois

Notre guide recommande de goûter aux spaghettis aux fruits de mer. Résolue à commander ce plat, je demande au serveur s’il est toutefois possible de me virer toute trace de poulpe dedans. Il dit que c’est pas possible. Musclor et moi soupçonnons alors que les plats sont préparés à l’avance…Soit. C’est de mauvaise augure mais soit.

Je me rabats donc sur les spaghettis aux crevettes :

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Elles étaient tout bonnement dé-li-cieuses !

Encore une petite chose à savoir en Crète dont j’avais oublié de parler dans mon premier article, le pain est traditionnellement payant. Mais bien souvent, on vous offrira le raki en fin de repas, ça compense ^^

Après ce repas substantiel, nous regagnons nos pénates, la tête pleine de belles images et le ventre lourd. Avant de nous coucher, je fais un rapide comparatif de deux objets communs, un français et un crétois :

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En analysant cette photo, on retient plusieurs choses :

  • Le paquet français présente de vilaines photos dégueus alors que le crétois arbore bon nombre de hiéroglyphes locaux.
  • Le paquet crétois coûte seulement 3,40€ contre 6,40€ pour la version française. Qu’il est bon d’être fumeur en France, hein ?

Notre première journée achevée, il nous tarde maintenant d’être au lendemain pour descendre plus au Sud de l’île !



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