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The merchant of Venice d’Orson Welles

Publié le 09 octobre 2014 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Cette adaptation de la pièce de Shakespeare était au départ destinée à la télévision dans le cadre de la Orson’s Bag pour la CBS. Des problèmes financiers contraignirent Orson Welles à financer lui-même le film qui restera inachevé.

Selon certains, le film ne fut jamais terminé, selon d’autres, il fut entièrement tourné en 1969 puis monté, mais deux bobines disparurent mystérieusement de la société de production. Ce qu’il en reste permet de saisir la manière fragmentée dont Welles a dû tourner le film.

L’histoire s’inspire de l’œuvre de William Shakespeare.

Le marchant Antonio, Pour rendre service à son protégé Bassanio, emprunte de l’argent à l’usurier Shylock. Et il signe une reconnaissance de dette où il autorise son créancier à lui prélever une livre de chair en cas de défaut de paiement.
Ne pouvant honorer sa dette, il voit Shylock venir lui réclamer sa livre de viande.

The merchant of Venice

D’après le critique américain Jonathan Rosenbaum, ce film aurait été totalement tourné puis monté. A la fin de l’été 1969, Welles aurait montré le film à Oja Kodar et sa mère à Rome. Malheureusement, peu de temps après cette projection, deux des trois bobines auraient disparu. Par contre dans le documentaire The one man band, il est affirmé que le montage n’avait pas encore commencé lorsque quelques bobines furent volées. Quoi qu’il en soit ce film reste inachevé et on ne peut en voir que des fragments. Le négatif original existe encore de nos jours, mais il manque le son.

Il fit preuve de ses "ruses" créatives habituelles : quelques plans du carnaval de Venise pour créer l’ambiance et le tournage commencé à Venise fut transféré dans le petit village d’Almata dans la région de Dubrovnik lorsque les difficultés financières ont commencées ; quelques mannequins en bois en guise de figurants pour signifier la foule… Des plongées et contre-plongées savamment utilisées pour rendre la solennité des scènes et de grandes profondeurs de champs pour augmenter les distances…

Le film, dont certains disent qu’il durait 30 à 40 minutes, était une version abrégée de la pièce. Welles avait même éliminé le personnage de Portia après que Oja Kodar, sa maîtresse de l’époque, ait décliné le rôle en raison de sa méconnaissance de la langue anglaise.

Mais au-delà du film, disparu en grande partie, il reste la scène du monologue de Shylock, que Welles tourna plus tard, dans les années 1970, dans le style de ses lectures de Moby Dick ou de The spirt of Charles Lindberg. Cette lecture magnifique lève l’ambiguïté de ce marchand de Venise, qui mettait au centre de l’intrigue l’opposition entre chrétiens et juifs, les uns capables de compassion, les autres seulement animés par la soif de vengeance.

Scenario : Orson Welles, d’après William Shakespeare

Image : Giorgio Tonti, Ivica Rajkovic, Tomislav Pinter

Interprétation : Orson Welles (Shylock), Charles Gray (Antonio), Irina Maleeva (Jessica),  Dorian Bond, Bill Cronshaw, Mauro Bonnani et Nina Palinkas.

(Mauro Bonnani n’était pas un acteur professionnel, mais un éditeur qui travaillait alors sur le Don Quichotte de Welles, tandis que Nina Palinkas était la sœur cadette de Oja Kodar, de son vrai nom Olga Palinkas)


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