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BD et dynasties

Par Manuel Picaud
Pour ce week-end, je vous propose un nouveau feuilleton consacré cette fois aux dynasties dans la BD. Histoire de faire un point sur les stratégies familiales des grandes séries de la bande dessinée européenne.

La BD crée-t-elle des dynasties d’auteurs ? De nombreux couples travaillent ensemble dans ce milieu. Par exemple Agnès et Jean-Claude Bartoll, Gilles Chaillet et son épouse Chantal Defachelle, Maryse et Jean-François Charles, Sophie Commenge et Didier Conrad, Gil Formosa et son épouse Isabelle Drouaillet Liliane et Fred Funcken, Ange comme Anne et Gérard Guéro, Régric et sa compagne Loli Irala Marin, Dominique et Alain Robet, … Je citerai également pour mémoire les deux frères Jean-Marc et Eric Stalner qui ont débuté ensemble. Mais le phénomène passe parfois aussi les générations, qu’ils reprennent l’héritage ou le flambeau de leur père, ou tout simplement travaillent ensemble.

Hergé dont on célébrait l’anniversaire de la naissance hier 22 mai n’avait pas souhaité que son personnage connaisse de nouvelles aventures écrites et dessinées officiellement par d’autres. Lui qui avait pourtant créé la première école européenne de bande dessinée ne souhaitait pas faire officiellement sortir de l’ombre ceux qui avaient permis le succès de son personnage. Aujourd’hui sa veuve, Fanny Rodwell (Photo © Manuel F. Picaud – Auracan.com) préside aux destinées de l’œuvre de Tintin avec son nouvel époux en veillant particulièrement à toute utilisation de l’image. Chez l’éditeur Casterman, le parti a été pris de rééditer les albums sous des formes différentes (petit format dit américain par exemple) pour maintenir un haut niveau de ventes. L’an prochain, le musée Hergé ouvrira ses portes et le cinéma américain devrait démarrer une trilogie en 3 dimensions sur les aventures de Tintin. Evidemment, l’instigateur n’est pas n’importe qui : Spielberg lui-même a négocié les droits. A n'en pas douter, cette adaptation sur le grand écran est un enjeu majeur dont le but est de relancer les ventes et élargir encore l'audience dans le monde du héros à la houpette. Verdict en 2010.
Albert Uderzo a déclaré récemment qu’il ne souhaitait plus non plus que de nouvelles aventures d’Astérix voient le jour après son décès. La fille Goscinny n’a pas vraiment eu son mot à dire. Après Astérix chez les Belges, Uderzo a en effet poursuivi seul les aventures d’Astérix et d’Obélix après la mort de René Goscinny en novembre 1977. Il a sorti 8 albums dont le dernier, peut-être celui de trop, le ciel lui tombe sur la tête en a étonné plus d’un. L’œuvre est rassemblée aux éditions Albert René (des prénoms des deux compères). Pour booster des ventes, les albums ont été réédités en grand format avec de nouvelles couleurs plus modernes et surtout les droits vendus pour le cinéma. Le dernier film, décevant en termes d'entrées face à la déferlante des Ch'tis aura quand même relancé l'album Astérix aux Jeux Olympiques avec sa toute nouvelle couverture. Et derrière, c'est bien toujours l'idée de renforcer l'image de la collection dans l'imaginaire collectif. Entretenir l'idée que les aventures du village Gaulois restent un classique dont l'achat constitue toujours un cadeau qui ne se démode pas et qui plaira aux jeunes comme aux moins jeunes.
A suivre...

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