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Mercredi 14 octobre 1914

Par Cantabile @reimsavant

L’Éclaireur d’aujourd’hui publie un avertissement, émanant très probablement de la mairie, qui vient assez à propos. Il concerne la question importante du ravitaillement de la population civile et vise les agissements de certains commerçants. Voici ce texte :

Les approvisionnements à Reims. Différentes communications nous ont été transmises pour nous signaler, soit des difficultés d’approvisionnement, soit encore des abus de la part de certains commerçants qui rançonnent les acheteurs.

On sait que depuis l’occupation allemande, la municipalité de Reims a eu pour principal souci de veiller à l’approvisionnement aussi régulier que possible de la ville. On conçoit que cela n’a pas toujours été une chose aisée.

Depuis la réoccupation de la ville par les armées françaises, le service de ravitaillement a été facilité.

Les moyens de transport sont encore très réduits quoique le chemin de fer de banlieue soit maintenant d’un concours très efficace.

Des laissez-passer spéciaux ont été délivrés à des commerçants rémois, leur permettant de se rendre soit dans les environs, soit à Paris, pour obtenir des compagnies de chemin de fer, le matériel nécessaire à ramener les denrées d’approvisionnement à Reims.

De cette façon, la population peut trouver en quantité à peu près suffisante les marchandises nécessaires à son alimentation.

Nous savons que la municipalité s’est entourée de certaines précautions pour prévenir la spéculation sur les marchandises ainsi mises en vente.

Il est bon d’ajoute que les achats se font à un cours à près normal. Le prix des denrées doit donc reste sensiblement le même qu’auparavant.

Il serait tout à fait scandaleux que des commerçants abusent de la situation critique dans laquelle nous nous trouvons pour spéculer odieusement sur le prix des denrées.

Aussi, la municipalité interviendra-t-elle énergiquement chaque fois que des abus lui seront signalés. Elle retirerait immédiatement aux commerçants les permis qui leur ont été délivrés dans un but d’intérêt public d’approvisionnement.

Nous le répétons, le cours des denrées doit être sensiblement le même que précédemment ; l’alimentation de la ville doit se faire, de plus en plus, dans des conditions normales. Tans pis pour ceux qui soigneraient trop leur intérêt particulier au préjudice de l’intérêt général, vers lequel doivent tendre tous les efforts des autorités municipales.

- On lit encore, dans le même journal, ceci :

Avis aux propriétaires sinistrés. La municipalité met des bâches à la disposition des propriétaires sinistrés. Ces bâches leur sont allouées au prix de 0.18 f par mètre carré et par mois. S’adresser rue des Augustins 20.

- Dans Le Courrier, nous voyons cette information :

Conseil des Ministres. M. Malvy a informé le Conseil qu’il a fait établir des notices individuelles, concernant toutes les personnes réfugiées dans certains départements français. Le classement de ces notices, dont le nombre atteint environ un million, est aujourd’hui à peu près terminé. Des listes sont dressées pour la Belgique et pour chaque département d’origine ; elles seront incessamment publiées.

- et, sous le titre : Dans Reims, cette chronique locale :

Parmi les réclamations que l’on recueille, au cours du chemin, une domine : « Quand nous rendra-t-on le gaz et l’électricité ? ».

Certains quartiers jouissent encore de l’électricité, mais tous sont privés de gaz qui rend tant de services.

Puis, à nouveau, une longue lettre « à propos de la reconstruction des quartiers, incendiés et démolis », du correspondant ayant signé « un lecteur assidu », qui voit, dit-il, avec grand plaisir que l’on a commencé à commenter son projet.

- Au cours d’une courte promenade faite avant de rentrer au bureau, j’ai salué, boulevard de la République, verfs13 h ½ la dépouille d’un soldat conduite au cimetière. Bien triste enterrement, où le plus simple corbillard, orné uniquement de drapeaux aux coins et précédé par le prêtre, était suivi seulement des quatre porteurs des Pompes funèbres. Il était visible que toutes les personnes qui croisaient ce pauvre convoi, éprouvaient une très pénible impression.

- La matinée de ce jour a été calme.

Paul Hess dans La Vie à Reims pendant la guerre de 1914-1918
dossiers d'histoire - Haute Cour de Justice sous la IIIe République - Sénat

dossiers d'histoire - Haute Cour de Justice sous la IIIe République - Sénat

Louis Malvy, député radical-socialiste du Lot, est choisi en 1914 comme ministre de l'Intérieur, poste qu'il conserve dans les ministères Briand et Ribot jusqu'en 1917. Cette année là, Léon ...

http://www.senat.fr/evenement/archives/D40/malvy1.html

Bombes. Terreur de la population, 60 000 personnes (15) quittent Reims par le CBR.

Cardinal Luçon dans son Journal de la guerre 1914-1918

(15) Ce chiffre doit recouvrir la totalité des habitants qui ont quitté Reims depuis le début de la guerre (?)


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