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Little harvesters

Publié le 14 octobre 2014 par Pomdepin @pom2pin

Je ne vais pas vous parler de moissonneuses batteuses (ça, ce sont de très gros harvesters), mais du harvest festival de l’école primaire. C’est la première corvée le premier des spectacles hilarants qui ponctuent l’année scolaire. Cette année, la directrice a eu l’idée géniale d’innover et de faire un Harvest festival avec les petites classes et un deuxième avec les grands. Quelle chance, double ration de fête des moissons cette année, comme si je ne me tapais pas assez de spectacles scolaires comme ça! (J’ai calculé pendant qu’on attendait avec impatience que les réjouissances commencent, j’ai déjà eu droit à 24 nativity plays, ô joie).
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(La photo vient d’une autre ecole)

J’ai donc traîné Bébé 5 vendredi dernier pour aller voir les petits harvesters, et on remet ça cette semaine, youpi. J’ai déjà parlé du Harvest festival l’année dernière (c’est ). En résumé, pour ceux qui ne suivent pas, c’est l’expression scolaire et théâtrale d’une tradition qui remonte au moyen-âge. Dans les villages, on faisait une grosse fiesta pour célébrer la fin des travaux agricoles, les granges remplies de provisions (ou ailleurs, je ne suis pas très versée en agriculture, vous mettez vos provisions où vous voulez…) et le début de l’hiver dans la joie, la bonne humeur, l’orgie de nourritures diverses et variées et les flots de bières. Dans les écoles aujourd’hui, c’est beaucoup plus calme. C’est dommage.

On a droit à un joli spectacle, les enfants apprennent comment poussent les légumes, et qu’il faut remercie Dieu d’avoir assez pour manger à sa faim, ce qui n’est pas le cas pour tous les enfants du monde. Même après des années, ces remerciement très religieux dans une école non dénominational (non religieuse) et donc accueillant des enfants de toutes confessions me font une drôle d’impression. Mais ça n’a pas l’air de choquer grand monde. Tous participent, chrétiens, musulmans, hindous ou athées. Ça fait partie du folklore du Harvest. Les enfants découvrent d’où vient ce qu’ils trouvent dans leurs assiettes (c’est un peu plus compliqué que les explications de Princesse 2: ben, ça vient du frigo…). Ils apprennent des rudiments de nutrition et sont sensibilisés aux problèmes de malnutrition. L’école organise aussi une collecte pour la food banque, la banque alimentaire locale.

Mais revenons au spectacle. Ça a commencé très fort, avec l’explication mimée de la pousse des poireaux. Si. Avec les plus jeunes dans le rôle des poireaux, de la pluie et du soleil. C’était musical et déguisé. J’avais une nouvelle maman à coté. C’était son tout premier spectacle, elle était émue aux larmes de voir son poireau fils se trémousser. C’était mignon. Encore 25 minutes de spectacle à tirer…Bébé 5 était ravi, et il se débattait pour aller rejoindre les poireaux sur scène. Il n’y a pas de raison, il peut très bien faire le végétal atteint de la danse de Saint-Guy aussi. La maman-a-côté était outrée qu’on ne soit pas plus concentré sur le spectacle.

On a enchainé, dans la joie avec une danse des bananes, toujours avec deguisements intégrés. Les instits ont vraiment beaucoup d’imagination. Ou alors, c’est par pur sadisme. Le gamin qui fait le rigolo au fond de la classe et leur pourrit la vie depuis la rentrée à bavarder tout le temps et mordre ses petits copains, hop, en banane pour le Harvest festival! Tant pis pour la maman qui va devoir coudre le costume, elle n’avait qu’à mieux élever son gamin….en tout cas, toute cette nourriture qui se dandinait sous son nez a donné faim à Bebe 5 qui a attaqué un cookie au chocolat (je ne sors jamais sans provision). Maman-à-coté nous a jeté des regards noirs. Non seulement je n’étais pas émue de voir les adorables bambins chanter les péripéties d’une tomate, mais je donne des gâteaux à mon fils. Encore 15 minutes de supplice bonheur immense.

Maman-à-coté s’est ostensiblement poussée, soit pour marquer sa désapprobation devant mon absence flagrante de sens artistique (comme ne pas être emportée par la vue d’un troupeau de brocoli dansant une farandole?), soit pour éviter les postillons chocolatés de Bébé 5 qui chante très bien aussi. Princesse 2 nous a ensuite déclamé une magnifique ode en hommage au chou de Bruxelles, ce légume incompris et mal aimé (alors qu’il veut juste être notre copain, le pauvre). Maman-à-coté a approuvé, j’ai pris des photos, d’autant plus que ma fille n’était pas déguisée (oui, je fais la blasée, mais bon, l’instinct maternel reprend vite le dessus…). Malheureusement, juste quand Maman-à-coté commençait à me trouver acceptable, j’ai tout gâché en regardant ma montre pour la 250 ieme fois. Encore 10 minutes…je vous fais grâce de la danse des toasts et du chant final (les légumes sont nos amis, comme les produits laitiers). Ça c’est terminé par le discours de la directrice qui a donc invité parents et enfants à se recueillir pour remercier Dieu. La première fois, je m’étais faite remarquer en imitant parfaitement la chouette constipée, sous le coup de la surprise (la bouche ouverte mais pincée, et les yeux ronds). Maintenant, j’ai l’habitude et je joue le jeu, comme toute la salle.

On pouvait ensuite faire des photos de classes, en prenant bien soin de ne viser que son propre gamin, puisque je rappelle que de dangereux pédophilies invisibles (Comme on n’en a jamais vu un seul, ils ne peuvent qu’être invisibles…) profitent du moindre spectacle scolaire pour photographier des poireaux enfants. A la grande désapprobation de Maman-à-coté, j’ai préféré photographier l’épouvantail réalisé par la classe de Princesse 2. D’habitude, il est cantonné au potager éducatif, mais il a eu le droit de venir voir le spectacle. Comme on remet ça vendredi, avec les big harvesters et Princesse 1, je lui garderait une place à côté de Bébé 5 et moi, il a l’air beaucoup plus sympa que Maman-à-coté.

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