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#Journal de Grossesse – Saison 2, épisode 8 et fin – Dans la douleur tu enfanteras…

Publié le 16 octobre 2014 par Desperatecouchpotatoe @Dcouchpotatoe

Vous l’attendiez ce billet sur l’enfantement ? Moi non plus, mais comme j’ai déjà sévi en vous racontant l’autre, je ne vais pas pouvoir m’empêcher de vous narrer celui-là. Vous allez voir vous allez rire… Si vous vous souvenez, tout ce que je demandais c’était un accouchement avec péridurale qui marche. Comme l’adage « une grossesse ne fait pas l’autre », m’avais fait imaginer une seconde grossesse sans nausées (résultat : nausées et vomissements), j’avais donc espéré que l’adage « un accouchement ne fait pas l’autre » pouvait signifier que la péridurale peut fonctionner et permettre de donner naissance à son enfant sans trop de douleur. J’ai malgré tout été on ne peut plus assidue aux cours de préparation à la naissance, notamment sur la gestion des contractions, dans le doute. j’ai bien fait.

Jeudi 2 octobre, 3h30 du mat. Comme chaque nuit je me lève pour la cinquième fois pour aller aux toilettes. Etrange, j’ai fini mais j’entends toujours un bruit d’eau qui coule. Zut. Les sages-femmes passent leur temps à raconter qu’on n’attend pas de perdre les eaux pour aller à la maternité, que de toute façon c’est très rare et que ça n’arrive que dans les films. Mon œil. C’est arrivé à plusieurs de mes copines. Et voilà que ça m’arrive. Bon, on réveille Monsieur, on appelle ma belle-mère pour ne pas laisser Petit Monsieur sans surveillance, et on y va. Verdict : poche des eaux fissurée. Pas de contraction, tout baigne (du moins tant que toute l’eau n’est pas évacuée). Une heure de monito, tout va bien, on vous place en chambre. Et on attend. On attend quoi en fait ? 2h30 plus tard j’ai compris ce qu’on attendait. Aïe. C’est donc ça une contraction. (Lors de mon premier accouchement je n’en avais pas eu début, mais j’en avait eu une d’environ une heure et demie après. Et ce malgré les « mais non, ça ne dure pas longtemps une contraction » de l’équipe médicale.) Je gère. C’est vrai que ça ne dure pas trop longtemps, donc avec les exercices de respiration, je gère. Ils m’ont dit « si vous avez mal vous appelez ». Mais ils nous répètent aussi sans cesse lors de la préparation de ne pas s’affoler, d’attendre que ce soit rapproché de 10 minutes. Donc bête et disciplinée, j’attends. Ah tiens la dernière était il y a moins d’un quart d’heure. On chronomètre donc. Ah merde, celle-ci arrive dix minutes après. Celle d’après à 7 minutes. Ça dure plus longtemps. Ça fait super mal. J’appelle. « Prenez une douche ça va vous soulager, la sage-femme arrive ». Mon œil.

7h du mat, salle de travail. Ça fait moins d’une heure que je me tortille en soufflant (la fameuse respiration abdominale). « Vous voulez une péridurale ? ». Evidemment que j’en veux une, c’est un des premiers points de mon projet de naissance (oui, je suis une chochotte). « On appelle l’anesthésiste ». Youpi, ça va aller maintenant. Mais en fait, non. Parce qu’il n’arrive pas, l’anesthésiste. Je saurais plus tard qu’ils ont attendu pour l’appeler, parce qu’il commençait à 8h, donc… Je commence à ne plus rien gérer, et Monsieur qui en rajoute une couche en fixant le monito et en me prévenant quand une nouvelle contraction arrive (toutes les 3 minutes maintenant, donc), comme si je ne les sentais pas arriver… L’aide soignant sort le « plateau » pour la péri. Le gynéco passe, je le supplie, il me rassure : l’anesthésiste arrive. Mais non. La sage-femme revient. Je vais mourir. Elle regarde le col, 4 cm, c’est bien parait-il. Je la supplie, elle aussi. Elle me caresse la joue. Tu parles d’un réconfort. Et là c’est le drame. Je ne sais pas combien de temps il s’est écoulé depuis les « 4 cm », mais pas bien longtemps (pourtant quand on souffre les minutes deviennent des heures). « J’ai envie de pousser, c’est normal ? » . Elle vérifie le col. Je sens la gêne dans son regard. « 9 cm, on ne va pas pouvoir faire la péri ». Je hurle. Ils installent les étriers et maintenant il va falloir pousser.

Il y a un truc qu’on ne m’avait pas dit. On lit partout que les contractions sont tellement violentes qu’on ne sent rien d’autre. Mon œil, encore. Je croyais avoir accouché sans péridurale à mon premier car elle ne faisait plus effet. en fait elle devait fonctionner un petit peu quand même. Je n’avais pas trop senti l’effet de la poussée, donc je n’y arrivais pas très bien et c’est certainement pour ça que ça c’était fini avec une ventouse. Donc quand l’enfant passe, ça fait mal aussi. Super mal, même. Voire plus que les contractions. Enfin celles pendant la poussée. Parce-que juste avant la sortie en fanfare de bébé, le monito a dépassé les graduations. et moi j’ai eu comme une absence. La grosse trouille après, de tomber dans les pommes. Donc j’ai pris mon courage (et mes étriers) à deux mains, et j’ai poussé. Bon dans la foulée j’ai encore hurlé à l’aide, ce qui m’a valu une nouvelle épisio, mais ça c’est un détail.

http://grumeautique.blogspot.fr/2012/03/peridurale-blues.html

@Nathalie Jomard – http://grumeautique.blogspot.fr

Voilà comment en 2h30, ma deuxième petite merveille est arrivée. Et c’est un petit garçon de 49 cm et 3.710 kgs qui fait le bonheur de ses parents et son grand frère (sauf la nuit) !

Bref je me plains, mais je vois déjà celles qui rêvent d’accoucher en 2h30… relativisons donc.

L’accouchement « nature », ce n’était franchement pas mon choix. Je ne suis pas contre l’hyper médicalisation, tellement je suis flippée à la base. Si c’était à refaire, j’y réfléchirais, mais je ne suis pas convaincue que je ferai l’impasse sur la péridurale, car je n’en serais pas moins flippée et désarçonnée par la douleur. Quoique si la douleur était insupportable, j’ai finalement réussi, et bien réussi, le fait de sentir réellement ce qui se passe aidant vraiment beaucoup à faire sortir le colis. Et l’après est beaucoup plus cool : on peut se lever rapidement après, pas de sonde urinaire donc pas de problème lié à ça (si vous voyez ce que je veux dire…), même la cicatrisation de l’épisio m’a semblé facile. Encore un paradoxe donc, que celui de cet accouchement. Après, la vitesse à laquelle tout s’est passé a évidemment aidé.

En tout cas, ça, c’est fait ! Bon courage à celles qui sont sur la dernière ligne droite (je crois savoir qu’il y en a quelques unes qui me suivent), celles qui vivront ça plus tard !

Et pour celles qui l’ont déjà vécu, j’aimerais bien connaître votre avis sur l’accouchement avec ou sans douleur, alors à vos commentaires…


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