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Une semaine, un disque | Djazia Satour – Alwane

Publié le 21 octobre 2014 par Generationnelles @generationnelle

Soul, oriental, blues, pop, world, s’il ne répond pas forcément à un genre, Alwane, le nouvel album de Djazia Satour en fait voir de toutes les couleurs et des vives ! 

Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette, il paraît! Le profil est parfait, le nez droit, la coiffure impeccable et la tenue sobre. A croire que Djazia Satour fait un shooting de mannequin. Comment voir cela autrement? Ses chaussures scintillantes font du gringue à toutes fashionistas en puissance. Mais le sepia vient équilibrer le tout et rappeler que Djazia Satour est avant tout une musicienne atypique, virtuose et populaire, ça fait plaisir. 

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Dans les oreilles : Aux premières notes de piano, on pourrait croire à la quintessence de la pop bien douceâtre d’un Sara Bareilles. Mais dans la force vocale et ce petit quelque chose nasillard savoureux, il y a bien plus qu’un tube de 3 minutes. Bienvenue dans le monde merveilleux de Djazia Satour, un groove à la perfection dans une mélodie changeante que les anglais ne bouderaient pas. Pourtant c’est bien à Montreuil que la jeune musicienne s’est enfermée pendant deux ans pour pondre ce petit bijou. Oui, à ce niveau-là, il n’y a pas d’autre mot. Quand en une première chanson, Bittersweet, on est capable de passer d’airs entêtants à un tube à fond la caisse! Le problème, c’est que ça ne s’arrête pas, bien au contraire.

Un second souffle de magie musicale tourbillonne dans Unknown avec une voix plus sauvage mais totalement maîtrisée et à la fin un peu frustrante. Plus, toujours plus, voilà ce que demande l’auditeur. Mais la chanteuse sait contenter et désorienter  à la fois son auditoire. Car Ma Ydoumou sonne comme un abandon ponctuel de rythme punchy et machines occidentales pour un hommage beaucoup plus poussé en arabe aux musiques orientales. Création plus que « tribute » pour celles qui aiment jongler avec tous les styles. La jeune fille qui n’est pas une débutante mêle dans son nouvel opus les recettes qui ont fait le succès de ses précédentes réalisations. Tantôt renonçant avec les machines du trip hop qui l’ont fait connaître, parfois plus douce dans une acoustique très touchante comme Aynin Lil, l’interprète alterne anglais et arabe pour auréoler ses réalisations de soleil et de couleurs, de toutes les couleurs, au nom de l’album.

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La musicienne fusionne totalement le beau monde du  » world « avec le blues qu’elle aime tant quitte à lui rendre un hommage poussé comme dans l’Illinois Blues de Skip James. Un petit coup de neuf fantaisiste sur un air vintage mais avec un son de vinyle, bon « bricolage sonore » pour Djazia Satour, épaulée par Julien Chirol etPierre-Luc Jamain, musicien et réalisateur présentés par Oxmo Puccino quand elle faisait sa première partie. Un artiste dont elle emprunte le flow parfois dans le ragga Nomad’s Land mais aussi la volonté de raconter des histoires … en sortant les violons au sens premier! Trop différent? Pas assez un genre? Quand toutes ces chansons donnent une irrésistible envie de danser sur les tables, n’est-ce pas la meilleure part de la musique? 


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