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Teresa rain de la nuit

Publié le 21 octobre 2014 par Popov

Rain à Paris 9ème

Le Ballet reprend la chorégraphie de Teresa de Keersmaeker créée dans les années soixante. Une curiosité qui n’a pas trop vieilli.

Chorégraphie racée, entrée au répertoire sous l'ère d’un directeur novateur Gérard Mortier , "Rain" d' Anne Teresa de Keersmaerker a d'abord séduit Bruxelles lors de sa création à la Monnaie. Cette chorégraphie est l'aboutissement d'un travail que la chorégraphe flamande poursuit depuis plus de trente ans sur les rapports intimes entre le geste et le son. La musique répétitive de Steve Reich est au coeur de son dispositif. Elle se mérite. Certains diront aujourd’hui qu’elle se subit. Répétition, transe envoûtement. La dizaine de danseurs qui reprend ce ballet post soixante-huitard préserve par leur talent le mystère, l'alchimie de la grâce et la béatitude (pour qui supporte le matraquage lent des quatre pianos du groupe Ictus et des deux xylophones cancaniers sans oublier un métallophone 3 marimbas, violon, violoncelles, clarinettes et 4 voix de femmes qui jouent avec l’éloignement de leur micro. L'ensemble grise comme un ballet de derviches fous. Quels mots mettre sur la vivacité somptueuse des corps en mouvement et des gestes de Vincent Chaillet, Valentine Colasante , Muriel Zusperreguy (et tous les autres) qui déclenche une pluie de mouvements sur la musique d'un des pères de la musique contemporaine .Que les mots sont impuissants à dire le déluge d'énergie. Il existe des langages de transcription du geste mais seuls danseurs ou chorégraphes peuvent le comprendre. Comment traduire pour les autres tel fléchissement, tel glissement comme cette impression de "malaise rattrapé et transmué en course" que les danseurs effectuent au début du spectacle et qui semble récurrent (presque une marque de fabrique) dans les spectacles de Teresa...Comment traduire cette sensualité intelligente ou cette intelligence sensuelle qui reste le sentiment dominant à la vue de cette oeuvre majeure et structurée par la nécessité? Ne reste qu'à partager ces instants de transes magiques dans la splendeur de leur fugacité.

Music for Eighteen Musicians de Steve Reich

A l’ Opéra Garnier jusqu'au 7 Novembre.


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