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un texte fondamental qui invite au débat : ne vous privez pas #M6R

Publié le 22 octobre 2014 par Mister Gdec

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« Dans ce régime, on peut trahir son mandat sans que rien ne se passe. On peut renier le résultat des référendums impunément. On peut faire semblant de s’affronter le temps d’une élection et mener la même politique sans protestations. On peut brimer la majorité sociale et rester sur le trône. Dans ce régime le pouvoir est en apesanteur, il n’est tenu à rien. Et nous sommes ses fantômes. »

Clément Sénéchal vient de publier sur le site du Mouvement pour la 6ème République (M6R pour les non initiés) un texte d’excellente facture, qui  concrétise l’exploit (comme je suis admiratif de cela) d’allier à la fois la forme et le fond, la poésie et la pensée, sur un registre de langage qui ne nous prend pas pour des crétins, et parle à notre intelligence comme à notre sensibilité. Cela méritait d’être signalé. Ce texte a pour titre :

La République du temps retrouvé

Par Clément Sénéchal, essayiste

Retrouver le temps de se retrouver. Voilà le mot révolutionnaire.

La délégation accordée, la belle tension du suffrage, s’est changée en dépossession à mesure que les institutions se sont éloignées de nous, et nous avons perdu la joie des batailles dans la bouillie des rancœurs. Les divers trucages de la société du spectacle ont changé les discours en mauvais tours, et nous avons perdu l’esprit des mots dans la fange des insultes. Les percées répétées du capitalisme ont disloqué la société, et nous avons perdu l’envie des autres dans le fer des identités. La jungle économique infiltrée partout a réduit l’horizon de nos vies, et nous avons perdu le goût du futur dans la quotidienneté poussiéreuse. Le règne étendu de la propriété privée a détruit les solidarités matérielles, et nous avons perdu le sens du travail collectif dans l’angoisse du tous contre tous. Le productivisme échevelé déplace le niveau des mers, mais nous avons perdu la faculté d’agir dans l’attente du déluge.

Nous ne savons plus où nous rencontrer. Ni pour quoi faire. Égarés dans un monde dérobé, nous nous dérobons à notre tour par le repli sur la sphère privée. Les imaginaires et l’espoir qui les stimule se sont défaits dans l’impuissance. À petit feu on crève de solitude devant nos télés. Le venin du cynisme et l’analgésique de la frivolité ont trop profondément contaminé les entrailles du dispositif politico-médiatique, le critique et le poétique ont perdu la partie. « Il n’y a pas d’alternative », clame le Leviathan jusque dans nos reins.

La Vème République est coupable.

Le présidentialisme a généré l’infantilisme et la superstition, laissant croire à la supériorité d’une vie singulière sur celles des autres. (la suite ici)

je vous invite non seulement à le lire, mais également à le commente, tout comme moi,  chacun(e) selon votre temps et votre rythme, vos forces et vos faiblesses, vos particularités et votre langage. Ne laissez pas les oligarchies vous le voler aussi, et réappropriez vous  le débat nécessaire, dont ce texte formidable me semble l’opportun support. La suite vous appartient…


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