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Et saigne l’âme canadienne

Publié le 26 octobre 2014 par Fabianus

ET SAIGNE L’ÂME CANADIENNE
Le Canada connaît désormais la menace islamiste menée par des loups solitaires. Le tranquille pays de l’érable voit surgir le spectre du terrorisme aveugle activé par une religion qu’on défigure.
Il y eut d’abord un attentat contre des militaires à St Jean sur Richelieu au Québec. Un adepte de l’islam radical, Martin Couture-Rouleau, avait alors tué un militaire et blessé un autre en fonçant sur eux avec son véhicule. Il avait été abattu par la police.
Puis il y a la mort de ce jeune caporal, Nathan Cirillo (24 ans). Il a trouvé la mort alors qu’il gardait paisiblement le Monument commémoratif de guerre à Ottawa. Son assassin est un certain Michael Zehaf-Bibeau  (32 ans), natif de Montréal mais dont le père syrien a combattu Kadhafi. Michael aurait pu grandir sereinement dans ce grand pays démocratique. Il en profanera le symbole en se lançant dans une fusillade au cœur du Parlement, avant d’être abattu.
Il aurait pu rencontrer Nathan dans de plus jolies circonstances. Mais si l'homme peut naître bon la société le pervertit. Le jeune homme aura connu la séparation de ses parents, l’abîme de la drogue et l’appel de la guerre sainte. Trop pour un cerveau un peu malade mais paradoxalement lucide sur lui-même. Nathan voulait retourner en prison (il avait déjà connu plusieurs arrestations pour possession de drogue) car il lui semblait que cela fût le seul moyen, en étant que sans-abri, de se désintoxiquer de la cocaïne.
En réalité sa requête échoua, il se retrouva dans un foyer avant que de commettre l’irréparable. Nathan tombe sous la foudre de l'incompréhension, laissant veuve sa douce Lili (une Française), son jeune fils et plongeant le pays dans un recueillement unanime. 
L'âme du Canada saigne... Un kilt aux plis traditionnels A sa main l’arme déchargée Nathan souriait sous le ciel Devant le Monument sacré. Il était fier de son pays Et de son métier de soldat Ses pensées couraient vers Lili Au fil des bonheurs d’Ottawa… Il souriait d’un bel éclat Le cœur ouvert à la gaieté La clownerie guidait ses pas De caporal des libertés.
Son père lui parlait de Libye De ses tumultueux combats Contre l’enfer de Kadhafi Michael écoutait, béat. Dessous les érables sereins Le ballet du crack illicite La poudrière sur son chemin Un crâne en feu qui se délite A la recherche des barreaux Pour se protéger du délire De ce keffieh sur un cerveau Visé par l’islamique mire.
Ils auraient pu grandir ensemble Dans l’harmonie du Canada Sous cette rouille, au vent, qui tremble Avant la neige aux mille éclats…     Ils auraient pu marcher tous deux Aux sentiers des forêts primaires Admirer la baleine bleue Troubler les flots de Vancouver.
Ils se sont croisés dans l’éclair Dans l’éruption de coups de feu Nathan s’effondra sur la terre Dans cet indéchiffrable adieu Michael, en loup solitaire Nu de compassion pour sa proie Suivit son cours velléitaire Pour le sacrificiel envoi. Ils auraient pu marcher, amis Le long des canaux d’Ottawa Se retrouver place Vimy Se prélasser à Kanata… Loin de ces roches tarpéiennes Desquelles vont se précipiter Dans les abysses kafkaïennes La jouvence déboussolée.
Ils auraient pu en d’autres vies Parler aux champs de tolérance De l’ineptie en tous conflits Marquée du sceau de l’ignorance. La destinée brisa leurs corps D’agneau broyé, de loup bourreau Sans le moindre confiteor Dans la banalité des maux…

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