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Le Kâma-Sûtra « sexpose »

Publié le 27 octobre 2014 par Polinacide @polinacide

expo-kama-sutraLa galipette en 64 positions. Pour la première fois, la Pinacothèque de Paris consacre une exposition aussi osée que « profonde » au plus célèbre des livres hindouistes : le Kâma-Sûtra. Si l’Occident le résume souvent – à tort – à une vulgaire encyclopédie pornographique, ce texte fondateur de l’une des plus anciennes religions orientales était censé servir de guide à l’homme et à la femme pour atteindre le salut. Et pas uniquement à quatre pattes. S’il fait partie de ces ouvrages que l’on préfère feuilleter en privé, la Pinacothèque a réunit plus de 300 œuvres des collections majeures pour replacer le Kâma-Sûtra dans son contexte spirituel de l’époque : en sept livres et trente-six chapitres, selon son découpage d’origine. Une perche fort bien tendue pour être refusée.

© Pinacothèque de Paris Ganesha, École de Sirohi, Rajasthan, XVIIIe siècle, Aquarelle, 12,7 x 17 cm, Collection privée, Ahmedabad.

© Pinacothèque de Paris
Ganesha, École de Sirohi, Rajasthan, XVIIIe siècle, Aquarelle, 12,7 x 17 cm, Collection privée, Ahmedabad.

« L’érotisme du Kâma-Sûtra n’est pas l’art de la gaudriole mais un art sérieux et savant », rappelle Michel Angot. « Il illustre cette tendance profonde en Inde de transformer l’acte d’amour en un rite où les protagonistes ne sont pas seulement livrés à la passion mais principalement au savoir. Dès lors la pertinence de l’opposition sacré-profane s’efface ». Quand l’Europe chrétienne a longtemps mal interprété cette sensualité omniprésente, « cela tient au fait que si dans le christianisme Dieu est amour, en Inde Dieu fait l’amour ». Pas vite fait bien fait, mais divinement bien et à grands renforts d’acrobaties… Jusqu’à donner le tournis. Car si les culbutes en tout sens font d’abord sourire, la haute voltige et les rangées de phallus miniatures risquent d’assommer quelques-uns au terme du parcours, à force de répétition. Mieux vaut privilégier la qualité à la quantité ; la sexualité n’échappe pas à cette règle. Le propos de l’exposition n’en reste pas moins vif, coquin et piquant à souhait: juste assez pour séduire, somme toute.


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