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Live-Report: Ty Segall Band @ La Coopérative de Mai

Publié le 29 octobre 2014 par Wtfru @romain_wtfru

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Petit événement à Clermont-Ferrand hier soir avec la venue du meilleur rockeur de la planète actuellement, Ty Segall, accompagné de son band pour un concert très alléchant sur le papier, en plein milieu de sa tournée en France.

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Canal+, Radio France, France Télé, les Inrocks, etc etc. Ayé, les grands médias de l’hexagone se sont enfin penchés de plus près sur le phénomène californien. Depuis cinq ans, Ty délivre scuds sur scuds à la vitesse de l’éclair (on a allègrement dépassé la dizaine d’albums sur la période!) et connaît un degré de popularité en perpétuel progression.
D’ailleurs, on a ici même encensé ses différentes sorties, que ce soit en solo, en groupe ou en collaboration avec d’autres artistes. Bref, un artiste inratable à l’heure de sa première vraie tournée de par chez nous.

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Première excellente nouvelle de la soirée: le concert affiche complet. Le buzz prend donc. La fameuse « capitale française du rock » a répondu présent et c’est une très bonne chose. La seconde, c’est que Ty Segall est sans aucun doute conscient de ce qu’il se passe autour de lui. Pas venu jouer les rockstars rabat-joies blasés par les dates et prêtes à tout pour user des pires stéréotypes du genre, le blondinet livre un show carré, maitrisé et ultra-balèze.
Pendant plus d’une heure, lui et ses musiciens vont bourrinner dans tous les sens pour offrir ce que l’on était en mesure d’attendre d’eux. C’est patate, très fort et c’est pile poil ce qu’on voulait.
En tout logique, et après une petite intro fun d’un drôle de cow-boy torse nu, ça commence avec le dernier album, Manipulator, et sans surprise, les morceaux les plus marquants du dit-opus: Manipulator, The Faker, Tall Man Skinny Lady ou encore le surpuissant It’s Over. Pas là pour rigoler.

Les titres se succèdent à la perfection, Ty n’hésitant pas à lancer un nouveau riff de sa Gibson à peine le précédent terminé. C’est là que l’on voit le niveau incroyable du garçon guitare en main et on peut le dire sans cligner des yeux: c’est un génie de son art, et ce, à seulement 27 ans. Surf, punk, garage, rien ne lui fait peur, il est limite trop facile, à enchainer les tours de passe-passe, les solos énervés avec la décontraction d’un surfeur. Ça ne l’empêche même pas de (bien) chanter.
Alors à côté, difficile de vivre, son « band » n’attirant pas autant l’attention mais reconnaissons leur le fait d’être un bon socle pour permettre au leader de s’exprimer. Mention spéciale pour la batteuse, jeune elle-aussi mais pas impressionnée pour un sou par les événements.

En bonne nouvelle icône rock, il ne va pas hésiter à piocher dans son riche répertoire, histoire de contenter également ses fans de la première heure. On reste cependant très souvent dans le récent, que ce soit avec des morceaux de Sleepers ou de l’excellent Twins et ses classiques Thank God for Sinners/You’re the Doctor. On saura quand même savourer les morceaux issus de Melted même si on les aurait voulu plus nombreux encore.
Là où ça devient intéressant, c’est que le garçon a tout un tas d’incontournables désormais, capable de retourner une fosse dès les premiers accords. Il n’a pas besoin d’être un as de l’interaction pour faire bouger les foules et peut être même que ça l’arrange. Le premier slam interviendra au bout d’à peine dix minutes, le premier pogo au bout d’un quart d’heure. Trop facile qu’on vous dit.
Les décibels montent en pression tout du long, le bassiste a perdu 5 kg, un mec s’éclate la tronche par terre, les verres sautent. Rock’n’roll.

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Pas le temps de voir le temps passer qu’il est déjà l’heure du rappel. Et de la peut être seule petite pointe de déception avec seulement deux petits morceaux, dont le vieux Goodbye Bread. On aurait voulu plus, signe du très bon moment passé, tous collés les uns aux autres. Pas grave, Segall et sa bande sauront se rattraper quelques minutes plus tard, se livrant avec plaisir au petit jeu des autographes et des photos. Où il était bon ton de crier d’ailleurs.

Il s’agissait très certainement du concert à ne pas rater dans la capitale auvergnate cette saison. De par sa qualité tout d’abord, et puis parce qu’on est pas sûr de revoir notre homme revenir ici avant un bon moment. Mais on s’en fout, on pourra dire à nos petits-enfants qu’on était là, à l’avènement d’une future légende du rock.

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