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30 octobre 1914, les obus plus proches de nous éclatent sur la place des Marchés et rue Carnot en tuant deux personnes

Par Cantabile @reimsavant

Aujourd'hui, L’Éclaireur parle d'une centaine d'obus envoyés hier sur la ville - marmites, obus incendiaires et shrapnells ; Le Courrier dit plus de cinquante. Diverses personnes rencontrées s'accordent à dire, de soixante à soixante-quinze.

Pendant la nuit, les fortes détonations de notre grosse artillerie se sont encore fait entendre et le matin, des ruines du quartier incendié où je passe avant de rentrer au bureau, j'entends fort bien les fusils et les mitrailleuses. Pour le reste de la journée, tout s'en mêle ; il semble, comme hier, qu'une bataille a lieu tout près et que l'action est vive.

Vers 16 h, les obus commencent à arriver et éclatent ensuite à tout moment, rue Carnot, place royale, place des Marchés, rue de Tambour, rue du Marc, etc. Un collègue de bureau, M. Barnou, qui s'est échappé un instant, afin de faire une courte tournée pour rapporter des nouvelles, revient avec une poignée de balles de shrapnell qu'il a ramassées devant la maison Poujol, place Royale.

Sur le soir, c'est dans le voisinage immédiat de l'hôtel de ville que tombe la pluie d'obus, occasionnant de nouveaux dégâts très importants, rues du Grenier-à-Sel, de Sedan, de Charleville, de la Grosse-Écritoire, etc.

Les détonations effrayantes de l'artillerie et la fusillade continuent une partie de la nuit.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Vendredi 30 - Canonnade à 8h du matin. Toute la matinée, très violent combat. Après midi, 3 h, bombes, dont 1 place Royale. Mgr Baudrillart est nommé Chanoine d'honneur de la Cathédrale.

Visite à la Cathédrale, aux combles, aux tours, aux cloches, avec M. Landrieux Curé. Bombes. Combats très violents et long à la mitrailleuse. De 3 h 1/2 à 4 h, combat acharné, cris (1) d'hommes jusqu'à 4 h 1/2 ou 5 heures. Réponse à la lettre de Mgr le Duc d'Orléans.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

(1) Il est assez difficile de pense que ces cris puissent venir de la ligne de front. Peut-on les attribuer à des troupes de la garnison ?

Alfred Baudrillart - Wikipédia

Alfred Baudrillart - Wikipédia

Alfred Henri Baudrillart, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un cardinal français, universitaire, historien, recteur de l'Institut catholique de Paris, écrivain, membre de l' Aca...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Baudrillart

Maurice Landrieux

Maurice Landrieux, né le , à Trigny, et mort le , à Paris, est un prélat catholique français, évêque de Dijon. Il est ordonné prêtre, le , en la cathédrale Notre-Dame de Reims, par Benoî...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Landrieux

Même commencement de journée que la veille et même fin ; les obus s’abattent surtout sur le dépôt des machines de la Cie de l’Est, sur la voie ferrée elle-même et sur les environs de l’Hôtel-de-Ville. Les plus proches de nous éclatent sur la place des Marchés et rue Carnot en tuant deux personnes.

Dans le lointain, les bruits de bataille s’entendent sans discontinuité.

14H lettre d’Épernay (25 8bre) disant la nécessité qui va s’imposer de rentrer à Reims pour la Toussaint en raison du retour, pour cette époque, du propriétaire de la maison occupée par les trois familles. Autrement, il faudrait déménager et accepter l’offre d’hospitalité faite par M. Thomas, ancien employé de C. Lallement.

Et Henri (Limoges 27) donne de bonnes nouvelles de tous.

22H le sommeil tant désiré allait enfin me gagner quand je dois forcément prêter l’oreille à des bruits bizarres et non encore perçus : c’est, semble-t-il, de la ferraille qu’on agiterait comme prélude à une forte détonation.

Bien vite convaincu que ce sont encore des engins dangereux qui nous sont envoyés, je songe à me lever, et cause à Père qui ne me répond pas ; pour ne pas troubler inutilement son repos, j’attends donc que mon inquiétude soit confirmée par de nouveaux éclatements.

Ils se produisent, en effet, mais en s’éloignant et la nuit se passe sans autre incident.

Paul Dupuy - Document familial issu de la famille Dupuis-Pérardel-Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période  du 1er septembre au 21 novembre 1914.

Source : site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires

De la Place du Marché à la Place du Forum

De la Place du Marché à la Place du Forum

Le 4 avril 1840, un marché couverten pierreest édifié Place du Marché, dont l'origine remonte à l'an 1334. C'est la Place du Forum actuelle. En 1872, une criée métallique de typeBaltard vien...

http://www.reimsavant.com/article-de-la-place-du-marche-a-la-place-du-forum-110894187.html


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