Théâtre | Coup de théâtre(s)

Pourquoi aller au théâtre pour un genre particulier ? La compagnie Sébastien Azzopardi refuse de se classer dans ce Coup de théâtre(s) à  la Gaîté Montparnasse. Décalé et tordant!

Au programme : Ulysse est bien embêté. Sa femme Pénélope et le Sphinx ne lui laissent pas le choix. La quenouille, sésame de la vie, a été dérobée et les dieux grecs ne sont pas contents. Le roi d’Ithaque part alors à sa recherche pour une nouvelle Odyssée qui l’amènera dans toute l’Europe à la découverte de l’art théâtral. 

On y va/on n’y va pas ? Le problème avec la compagnie Sébastien Azzopardi c’est que résumer une de ses pièces c’est devenir barbant et diablement rationnel. Car s’il y a bien une fois où la phrase « ça ne se raconte pas, ça se voit » s’applique le mieux, c’est pour ses réalisations.

Après le « Tour du Monde en 80 Jours » devenu culte, la bande déjantée s’attaque à l’Odyssée. Enorme projet. Mais bien avant le lever du rideau, le spectateur comprend déjà qu’il ne va pas assister à un spectacle comme les autres. Sur la scène, l’atmosphère est grave, la tunique est de rigueur, le verbe noble et les héros …mythiques, pas de doute, la tragédie grecque est bien en place. Seulement en trois pirouettes et quelques échos mal placés, les vannes et le rire fusent à tout va! Et les « oh » et les « ah » aussi. Surtout quand les comédiens très expressifs émergent dans le public.  Ne pensez-pas assister bien tranquillement à un spectacle classique dans votre fauteuil! Une prestation de la compagnie Azzopardi ça se prend à bras le coeur et surtout aux 2°, 3°, 4°, 5° degrés.

Comment réagir autrement quand le strict Ulysse rencontre le farfelu Arlequin et découvre la mélancolie d’Hamlet. Ce n’est qu’un début loufoque de ce spectacle désopilant. Et quand sonne la fin, on ne sait plus trop sur quelle planète on vit, si on veut pleurer ou rire pour notre prochaine sortie!