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Samedi 31 octobre 1914, les rémois ont eu des jours d'espoir, lorsque sont arrivés les tirailleurs algériens, comme plus tard les Sénégalais et les Marocains

Par Cantabile @reimsavant

A 7 h, ce matin on entend déjà éclater des obus et nous en sommes au 48e jour de bombardement.

Combien de temps le supplice va-t-il encore durer ? Voilà la question qu'à Reims, chacun se pose tous les jours.

Au début du bombardement, la population a été exhortée à la patience, en raison de ce que l'ensemble des opérations exigeait qu'au centre, on se borne à maintenir l'ennemi, sans tenter de le repousser, et la patience si fortement éprouvée est devenue une sorte de résignation.

Cependant les Rémois sont avides de savoir quelque chose au sujet des déplacements considérables de troupes qu'ils ont remarqués plusieurs fois. Ils ont eu des jours d'espoir, lorsque sont arrivés les tirailleurs algériens, comme plus tard les Sénégalais et les Marocains. Ces braves soldats n'auraient-ils réussi qu'à se faire tuer dans les engagements dont les échos arrivaient si bien en ville. Pourtant, notre grosse artillerie n'a cessé de tirer depuis le 14 septembre. les 155 et les 120 dont nous percevons continuellement les détonations, après avoir entendu des pièces de marine, puis les rafales des 75 partant depuis longtemps de tous côtés, ne parviendront donc pas à déloger nos ennemis des hauteurs ou des forts où on les a laissés s'installer aussi solidement. Toujours est-il qu'ils sont parvenus à s'y cramponner pendant leur retraite, amenée par la bataille de la Marne, en arrêtant net, de ces positions, la poursuite qu'ils subissaient depuis la région de Montmirail.

Telles sont les réflexions que la situation inspire aux Rémois, qui ont lieu de déplorer également les conséquences de l'affaire de Charleroi, cause de l'envahissement par les départements de l'Aisne et des Ardennes, avec sa suite de désastres irréparables.

- Le communiqué annonce une recrudescence d'activité vers Reims. Nous nous sommes aperçu de cela, pendant deux jours et deux nuits, en entendant, presque sans interruption, le bruit assourdissant de la bataille proche et en recevant des projectiles de toutes catégories, gros calibres et 77, shrapnells et obus incendiaires.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Tirailleurs algériens - Wikipédia

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Les régiments de tirailleurs algériens et tunisiens sont avec les zouaves parmi les plus décorés de l'armée française et viennent juste après le régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RI...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tirailleurs_alg%C3%A9riens

Tirailleurs marocains

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Les tirailleurs marocains étaient des unités d'infanterie appartenant à l' Armée d'Afrique qui dépendait de l' armée de terre française. Ces unités à recrutement majoritairement indigène ...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tirailleurs_marocains

Tirailleurs sénégalais - Wikipédia

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Les tirailleurs sénégalais étaient un corps de militaires appartenant à l' Armée coloniale constitué au sein de l' Empire colonial français en 1857, principal élément de la " Force noire "...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tirailleurs_s%C3%A9n%C3%A9galais

Samedi 31 - Nuit tranquille en ville. Bombes le matin du 1er.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

Ils se produisent, en effet, mais en s’éloignant et la nuit se passe sans autre incident.

Dès 4H nos canons de 75 se font entendre au loin et en feu rapide ; puis à 6H1/2 c’est le recommencement du bruit d’hier soir.

Vivement levé (Père étant déjà parti) je m’abouche avec Henri qui, déjà renseigné, m’explique que ce sont les projectiles des canons de campagne allemands qui nous ont ainsi troublés.

Très émotionné lui-même la veille, il s’était, ainsi que Madame, préparé à accepter l’hospitalité de ma cave dont il s’était attendu à me voir lui faire l’offre.

Il paraît que les dégâts que ces obus ont occasionnés hier et ce matin sont beaucoup moins considérables que ceux causés par leurs devanciers.

Les lettres reçues dans la journée émanent de Mme P.D. (27 8bre) Marie-Thérèse (28 8bre) Mr Legros (28 8bre) et n’apprennent rien de particulier.

De Paul Simon aussi arrivent de sympathiques condoléances.

Et la journée, aussi tapageuse que la présente, n’accuse aucun fait saillant.

Paul Dupuy - Document familial issu de la famille Dupuis-Pérardel-Lescaillon. Marie-Thérèse Pérardel, femme d'André Pérardel, est la fille de Paul Dupuis. Ce témoignage concerne la période  du 1er septembre au 21 novembre 1914.

Source : site de la Ville de Reims, archives municipales et communautaires

Samedi 31 octobre 1914, les rémois ont eu des jours d'espoir, lorsque sont arrivés les tirailleurs algériens, comme plus tard les Sénégalais et les Marocains
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