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Test — sage method 7100-4 (prise en main)

Publié le 01 novembre 2014 par Ziril

La dernière fois, nous ronchonnions un peu. Aujourd’hui, il est temps d’arrêter de rêver à des cannes possibles, de monter un moulin sur la Method, et d’aller par monts et vaux voir un peu ce qu’elle a dans le ventre.
Comme tout un chacun, quand j’assemble une canne, la première chose que je fais c’est de la secouer. Au fond ce n’est pas très différent de ces traits légers par lesquels on teste un peu les réactions d’une femme qu’on est en train de rencontrer. La Method répond à la hauteur de sa réputation : c’est léger et c’est raide. Je ne voudrais pas, lecteur, que tu te laisses abuser par la trompeuse facilité du langage. Je veux dire : léger. Je prends en main une canne de 10 pieds, soie de 7 (en fait, plutôt au dessus en termes de puissance). Sans moulin, le porte moulinet et le talon sont d’un poids négligeables… rien donc pour ramener le centre de gravité vers la main et donner une illusion de légèreté. Littéralement ou non, la canne est à poil, là. Impressionner dans ces conditions, c’est vraiment du beau travail. Sage annonce 112g (ma balance confirme) et nous raconte des histoires à propos de son système de résine qui rend les cannes précises, ce qui me fait mourir de rire, et qui allège les cannes, ce qui est parfaitement exact. Première impression, donc : wow, ça ne pèse rien.

Dans le même temps, ça ne plie pas beaucoup. Le premier mètre cinquante est plutôt chêne que roseau, et à l’essentiel de la production en soie de 7 tiendrait à peu près ce langage :

“Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.”

C’est que la chose est vendue pour le sel comme pour la fraîche, entendez : le public visé pêche aussi bien en mer qu’en eau douce, et dans ce dernier cas essentiellement dans des situations qui demandent de la distance et de gérer le vent. La 7100 est faite pour envoyer lourd et vite dans les dents de la brise. Cela dit, pour peu que vous ayez suivi le cours élémentaire de canne à mouche, vous le saviez déjà, et au Mouching on n’est pas vraiment là pour vous dire ce que vous savez déjà. Un peu partout sur le net, on répète que les Method sont des cannes de distance qui ne sont pas faites pour le travail court ou délicat. Quand j’étais un très jeune padawan, j’ai appris de Marc Fauvet qu’on peut très bien sous-ligner une TCR pour faire des lancers de présentation. L’esprit m’est resté. Je me suis dit : commençons donc par tester la 7100 sur du travail de dentelle.

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Les photos font ce qu’elles peuvent, mais vous avez l’idée. Ghetto casting. En intérieur, avec un plafond assez présent et souvent pas trop de place derrière, et c’est parti pour le festival du roll/side/snake/curve/tuck et tout ce que je peux passer avec huit-douze mètres de soie dehors. Ma soie a une longue tête, pas spécialement lourde. Comme je m’y attendais, la canne fait tout ce que je sais lui demander. La légèreté et la rigueur du blank permettent un grand contrôle du scion, et donc de la ligne. Alors bien sûr, c’est une action de pointe, ce qui signifie qu’avec une ligne courte, il faut soigner son timing. Si c’est pas propre, la sanction est assez sévère sur la forme de la boucle. Mais quand on est dans le tempo, on fait vraiment ce qu’on veut. La longueur permet aussi de faire de beaux roulés. La pêche à 12-15m le dos à la végétation est possible sans effort.

Bilan : contrairement à ce qu’on pourrait croire, une canne agréable sur ligne courte. Ok, c’est vrai que les scénarios de pêche avec cette canne dans cette configuration sont peu nombreux. On peut quand même penser à une chasse qui se déclenche à quelques mètres de soi le long de la berge, quand on cherche les prédateurs au streamer. A mes yeux, la 7100 est crédible aussi pour la carpe à rôder, où il faut parfois allonger, parfois jouer très près, et toujours être en puissance et en contrôle avec le poisson.

Petite plainte, tout de même, pour les séances de casting à courte portée, où un lancer complet dure trois secondes, au delà d’une heure à enchaîner non-stop, ça commence à tirer dans l’avant bras. A mon sens, c’est la combinaison canne 10 pied / soie de 7 qui fait ça. A vrai dire, dans la même catégorie, je ne vois pas quelle canne ferait mieux.

La prochaine fois, on emmène la canne au bord de l’eau, et on tire fort sur la soie.


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