Connaissant très mal l'art contemporain (et essayant de rattraper un peu mon retard depuis que j'ai un blog et depuis que je fréquente régulièrement l'excellent Musée d'art Contemporain lyonnais), je n'avais jamais, jusqu'à présent, réussi à mettre un nom sur les collages, pourtant bien rentrés dans l'imaginaire collectif (des collages très colorés mélangeant images de bande dessinées, de journaux de super-héros en cape , d’héroïnes en bikini, d’éclairs en tous genres... ) que j'avais pu croiser ici et là, au détour d'une affiche, d'un vêtement ou d'un reportage TV.
Ayant notamment cotoyé d'immenses artistes du surréalisme tels qu'André Breton, Miró et Duchamp, cet artiste pictural certainement le plus célèbre d'Islande, a vite popularisé cette technique du collage, et cette monumentale rétrospective de son oeuvre que le musée d’Art contemporain de Lyon que j'ai pu voir en famille la semaine passée, est parfaite pour en témoigner.
Pour une des premières fois depuis que je fréquente le MAC, les trois étages du musée ont été consacrés à une exposition temporaire, soit carrément 3000 m2 utilisés pour montrer pas loin de 500 oeuvres (peintures et oeuvres graphiques de grands formats), collages, performances, films, aquarelles, peintures et dessins.
Le tour de force d'Erró, c'est qu'il aborde aussi bien la politique (avec notamment une saississante et ironique fresque représentant l'intervention américaine en Irak de 2003), que la religion, le sexe, et tous ces thèmes, il les travaille par l'entremise de séries, un peu dans le but d'épuiser le thème jusqu'au bout.
On se retrouve donc dans cette rétrospective un certain nombre de toiles immenses, qui aiguise l'oeil et l'esprit, et qui ne laissent jamais indifférent.
Des toiles où prolifèrent des tas d'élements disparates, de l'alimentaire, des voitures, des dictateurs, de voitures, des personnages de comics, qui nous interpelle sur la façon dont les images sont diffusées et la façon dont on les digère.
Même si évidemment certaines des toiles gardent une vraie part de mystère et d'abstraction, on sent très bien ce que Erró veut nous dire sur cette société saturée d'images et d'informations à tous les degrès, et ces oeuvres nous interrogent avec pertinence et parfois un malaise évident sur la société de consommation et l'omprisésence de la publicité et du 7ème pouvoir, à savoir ces fameux médias que je connais pas mal. Un univers axiogène, étouffant, fascinant notamment dans sa série des « Scapes »,« Carscape », « Foodscape », « Fishscape », qui occupe une grande partie des 24 salles.
Ces scapes, qu'Erro considère lui même comme des "tableaux fondamentaux", autrement dit des compositions monothématiques organisées en paysages panoramiques et qui transcende tout un univers de flux et d'images qui emplissent tout le potentiel d'un champs pictural.
Inutile de vous dire qu'on se sent tout petit devant des toiles aussi impressionnantes!!
Bref, une exposition assez éblouissante dont je vous livre une infime partie des trésors avec ces quelques photos qui vous donneront, je l'espère ,envie d'aller faire un tour, dans les semaines à venir, du côté du quartier de la Cité Internationale et du MAC de Lyon.
Copyright des visuels :
Vue de la Rétrospective Erró au Musée d’art contemporain de Lyon (03 octobre 2014 – 22 février 2015)
© Photo : Blaise Adilon
© Adagp Paris, 2014
Erró, The Computer Maniac, 1993
Série Aquarelles Mind-Games (Samui), 1993
Aquarelle sur papier
77 x 57 cm
Collection de l’artiste, PAris
© Archives Erró
© Adagp Paris, 2014
Série Le Monde de l'art
Peinture glycérophtalique sur toile, 130 x 200 cm
Collection de l’artiste, Paris
© Archives Erró
© Adagp Paris, 2014
Erró, La Renaissance du nazisme, 1979-1991,
Sérigraphie couleur marouflée sur toile, 94.3 x 142 cm
Collection du macLYON
© Adagp Paris, 2014
Exposition Erró
3 octobre 2014 - 22 février 2015
http://www.mac-lyon.com/mac/sections/fr/en_cours
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble