Magazine Cinéma

[Critique] Interstellar

Par Wolvy128 @Wolvy128

5-étoiles

Affiche interstellar
Retour aujourd’hui sur Interstellar, la nouvelle réalisation de Christopher Nolan (Inception, Le Prestige, The Dark Knight Trilogy), et accessoirement ma plus grosse attente de l’année. Concrètement, le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire. On peut notamment retrouver au casting Matthew McConaughey (Cooper), Anne Hathaway (Brand), Michael Caine (Professeur Brand), Jessica Chastain (Murphy), Casey Affleck (Tom) et Mackenzie Foy (Murphy jeune).

Malgré les nombreuses attentes que je pouvais avoir au départ, je dois reconnaître que le film ne m’a absolument pas déçu, tant sur le plan technique que scénaristique. Le long-métrage bénéficie en effet d’un traitement formel vraiment exemplaire. D’abord d’un point de vue purement visuel puisque la superbe photographie de Hoyte Van Hoytema (Her, Fighter) confère aux images une beauté incomparable et nous offre quelques plans à couper le souffle. Tandis que la mise en scène de Nolan nous immerge idéalement dans ce voyage spatial aussi extraordinaire que périlleux. Mais aussi sur le plan sonore dans la mesure où le son, et parfois même l’absence de son, participe complètement à l’expérience sensorielle particulière que le film fait vivre au spectateur. Qu’il s’agisse de sons environnants, de musiques intimistes ou d’envolées tonitruantes, la piste audio nous prend véritablement aux tripes et contribue elle aussi à l’immersion dans l’histoire. Enfin, la partition musicale de Hans Zimmer est à nouveau remarquable d’intensité et d’émotion, et prouve que le musicien n’a vraiment aucun problème à se renouveler année après année.

Photo interstellar
Au-delà de l’aspect formel assez fantastique, le film jouit également d’un scénario extrêmement travaillé et ambitieux. Une constante dans le cinéma de Nolan, et Interstellar ne fait assurément pas exception à la règle. Ainsi, même si la trame générale est facilement compréhensible, le récit emprunte tout de même des voies un peu plus complexes en abordant des concepts physiques (trous de ver, anomalie gravitationnelle, tesseract, horizon des événements…) nettement moins évidents à appréhender. Du coup, des interrogations surviennent inévitablement et les spectateurs ne souhaitant pas véritablement s’impliquer dans le film, ou tout simplement se laisser porter par les événements, s’exposent certainement à rester sur le carreau. En ce sens, le long-métrage risque vraisemblablement de diviser le public entre ceux qui adhèrent au propos et au traitement, et ceux qui y demeurent hermétiques. D’autant plus qu’une fois n’est pas coutume, le réalisateur anglais exploite grandement la fibre émotionnelle du récit. De quoi faire dire à certains que le film n’est finalement qu’un vulgaire mélodrame sans intérêt, alors que j’y ai vu pour ma part un drame familial intimiste (malgré l’envergure du projet) et terriblement émouvant. Certaines scènes sont d’ailleurs incroyablement poignantes et suscitent un tourbillon d’émotions qu’il est bien difficile de contenir. Au point même d’en arriver parfois à avoir les larmes aux yeux, chose que Christopher Nolan n’avait encore jamais vraiment provoquée.

Photo bis interstellar
Les influences sont évidemment nombreuses (2001 – L’Odyssée de l’Espace, Rencontres du Troisième Type, L’Étoffe des Héros…) mais le cinéaste parvient néanmoins à imprimer son propre style au long-métrage, grâce notamment à une narration et un montage toujours aussi inventifs et efficaces. Comme lorsqu’il passe brutalement du père quittant sa famille en pleurs au même père pilotant le vaisseau spatial en direction de l’inconnu. Et même si les thématiques abordées ne sont pas nécessairement inédites, les questions soulevées sont en revanche rarement explorées au cinéma. Je pense par exemple au rapport particulier à la temporalité que les personnages entretiennent et qui revêt une dimension dramatique assez sidérante. Il en découle du coup un film d’une grande maîtrise, seulement handicapé par quelques longueurs inhérentes au genre. Des longueurs dont le film ne souffre toutefois pas véritablement selon moi étant donné qu’elles conditionnent souvent la suite du récit. Quant aux acteurs, ils participent totalement à l’émotion qui se dégage de l’œuvre. En particulier Matthew McConaughey et Anne Hathaway qui livrent une performance vraiment impressionnante. Bien aidés par la profondeur d’écriture de leur personnage, ils incarnent avec justesse et intensité ces deux formidables explorateurs. Être capable de transmettre autant d’émotions sans avoir forcément besoin de parler, c’est juste exceptionnel !

En définitive, Interstellar s’impose donc comme une incroyable fresque de science-fiction sur les voyages dans le temps et l’espace. Formellement superbe et scénaristiquement ambitieux, le long-métrage offre une expérience cinématographique vertigineuse, bouleversante et émouvante. Une expérience dont on ne ressort pas tout à fait indemne. A voir et à revoir !



Retour à La Une de Logo Paperblog