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Amandine des fraises et de la tendresse

Publié le 08 novembre 2014 par Desfraises
Amandine des fraises et de la tendresse
Avertissement. Ce billet est terriblement intime. Et pourtant, il faut qu'il soit écrit. Pour elle.
Je fais aujourd'hui un pas de côté. Un écart au parti pris de ce blog (s'efforcer de ne dire que le beau, le merveilleux des petites choses ou, à tout le moins, laisser parfois une trace de la souffrance, en filigrane). J'écris ce billet pour vous dire mon chagrin. La perte d'un être précieux. Qui a nourri ce blog et qui m'a souvent dit : «ça, c'est tellement des-fraises-esque», qui m'a inspiré. Mais au diable le chagrin. L'important c'est la perte, c'est l'absence, c'est le gâchis. L'important, c'est de la garder vivante et joyeuse, comme elle l'a si souvent été. Dans la vie. Et dans ce blog.
Amandine m'a dit un jour, dans un moment de détresse, « Tu sais, Lolo, on peut mourir par manque de tendresse ou d’affection. » Dont acte.
Tu m'as pris dans tes bras, me serrant fort fort fort, heureuse de me voir, et c'est moi qui aurait dû te serrer encore plus fort, pour te dire à quel point tu comptais pour moi et tant de gens, tes amis, ta tante Catherine, les enfants à qui tu enseignais le théâtre, la famille de Sotigui, ou l'épicier en bas de chez toi. Tu m'as concocté tant de fois ta tarte au maroilles. Tu m'as servi et re-servi du pinard entre deux chansons au ukulélé que tu grattais avec talent pour moi, rien que pour moi. On en a vécues des vertes et des pas mûres. Pour mes 30 ans, tu m'as appris à rouler des pétards. Pour mes 40 ans, tu as gravé de ton écriture enjouée chaque verre de chaque convive. On a partagé quelques Noël au coin du feu parce que cette date t'était douloureuse. On a trinqué à nos amours, à nos emmerdes, assis sur un coin de nappe posé sur les pavés de l'Île de la Cité, faisant coucou aux bateaux-mouches emplis de touristes émerveillés glissant sur la Seine. Je t'ai emmené voir Catherine Ringer à la Cigale. Tu m'as emmené voir Mariam et Amadou dans une fête à Saint-Ouen, c'était chouette.
Dans la lettre que tu as laissée, tu écris : Lolo, courage, tiens le coup.
Je tiens le coup, ma belle. Aussi longtemps que le hasard me prêtera vie, j'aurai une pensée pour toi qui m'a inspiré, qui m'a aimé, qui m'a envoyer péter quand je déconnais. Tu vas me manquer. Terriblement.
Amandine, je te dédie mon blog.
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Pour vous, cher lecteur qui l'avez connue ou qui souhaitez lire les moments drolatiques, étonnants, poétiques où Amandine figure, cliquez ici. 

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