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Paradise lost – di stefano│à la botte d’escobar

Publié le 13 novembre 2014 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Pour son premier film en tant que réalisateur, l’Italien Andrea di Stefano propose de revivre une partie de l’histoire du trafiquant colombien Pablo Escobar, à travers la relation amoureuse d’un jeune Canadien et de la nièce du célèbre baron de la drogue. Un mélange de thriller et de biopic sous tension, mais un résultat, finalement, peu transcendant.

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Un paradis, rendant l’été éternel. Une plage, des bières, des caravanes et du surf. Glisser sur les eaux claires de la mer des Caraïbes. Tel est le rêve tant espéré de deux frères, Nick et Dylan. Un rêve ébranlé par son utopie, se construisant bien trop proche de la mafia, des trafics de drogues et de la corruption. Tout avait pourtant bien commencé pour les deux Canadiens qui rêvaient éveillés, l’un accompagné par la mère de ses enfants, l’autre rencontrant la femme de sa vie non loin de cette plage qu’ils croyaient abandonnée. Mais qui sera finalement le point de départ de la douce descente aux enfers des deux hommes.

Tout commence donc avec cette jeune femme, Maria, jouée par la belle Claudia Traisac et dont on comprend que le sourire charmeur fonctionne sur le plus jeune des frères. Les deux tourtereaux, aveugles aux magouilles qui les entourent et obsédés par leur vie commune, décideront de quitter la vie peut-être pas si agréable de la plage pour rejoindre Tonton Pablo, homme politique adoré par le peuple colombien et plus grand trafiquant de cocaïne du pays.

Ce n’est donc pas l’histoire de Pablo Escobar qui est traitée ici, mais bel et bien cet amour impensable, plus fort que la morale, défiant la raison, de Nick et Maria. Une relation qui s’organise de loi autour du baron de la drogue, leader et décideur dans les affaires comme dans le privé, de la vie de ceux qui le côtoient. Ou de leur mort.

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On aurait aimé croire à ces deux jeunes acteurs, et surtout Josh Hutcherson dont on connaissait surtout le jeu dans Hunger Games. Une surprise malheureusement sapée assez rapidement par la présence de l’impressionnant Benicio del Toro, dont le personnage prend le dessus non seulement sur le fond mais également dans la forme. Pablo Escobar est un homme paradoxal dont l’acteur transmet ambiguïtés, forces et faiblesses avec brio. De la domination constante et oppressante qu’il porte à son entourage, on se prend à l’apprécier et le trouver attendrissant, à l’adorer au même titre que le peuple colombien. Un rôle endossé avec force et constance par Benicio del Toro, dont l’importance du personnage prend le dessus sur les deux rôles principaux. Si bien que l’on peine réellement à s’attacher aux seconds rôles, tout en cherchant toujours un parti pris critique dans le portrait d’Escobar.

Néanmoins, sans prendre plaisir à constater la chute des personnages, l’intérêt que l’on leur porte grandit à mesure que leur rêve soit mis à mal par vœux de confiances mal choisi et manipulations. Du paradis à l’enfer, il n’y a qu’un pas que le réalisateur montre avec violence visuelle et tension psychologique. On sort mitigé de cette première réalisation d‘Andrea di Stefano, dont on regrette le manque d’intérêt que lui-même semble éprouver pour sa narration, entièrement au service du portrait d’Escobar.


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