Alors que les Jeux Olympiques viennent de s’achever, la grand messe de la littérature peut enfin commencer. Une rentrée littéraire pour laquelle les éditeurs ont tenté, crise oblige, d’endiguer le torrent de parutions tant critiqué par le passé. L’hebdomadaire Livres Hebdo a quantifié le nombre de parutions à 646 livres, passant ainsi pour la première fois en trois ans sous la barre psychologique des 650 ouvrages (on en comptait 654 en 2011 et 701 en 2010). Principale variable d’ajustement de cette baisse, les premiers romans ne seront que 69 (contre 74 l’an dernier), quelques grandes maisons ayant carrément fait l’impasse sur les primo-romanciers – ce qui est fort dommage. La balance entre origines des textes est stable, avec 426 livres français annoncés (contre 435 l’an passé), et 220 étrangers (219 en 2011). Mais au delà des chiffres, pas question d’attendre une rentrée joyeuse : la majorité des textes annoncés sont à connotation très sombre, influencés par les crises du monde dans l’actualité ou immergées du passé.
Toujours au rayon des auteurs-stars, Patrick Modiano rouvrira le 4 octobre sa boîte à petite musique pour L’herbe des nuits (Gallimard), dans lequel un homme se souvient avoir protégé, dans les années 60, une de ses amies impliquée dans une affaire criminelle. Jean Echenoz continue son immersion dans les grands moments de l’histoire avec 14 (Editions de Minuit), un bref roman dans lequel l’auteur suit cinq jeunes hommes en partance pour la guerre de 14-18. Tarak Ben Jelloun se glisse dans la peau d’un peintre cloué dans un fauteuil roulant après une attaque cérébrale dans Le bonheur conjugal (Gallimard). Voyant sa carrière brisée, l’homme décide alors d’écrire sur l’enfer de son couple, avant que sa femme ne découvre le manuscrit. Bernard Pivot réinvente sa propre vie dans une autobiographie déguisée, Mais quelle est la question ? (NiL), l’histoire d’un enfant qui ne peut s’empêcher des questions à tous ceux qu’il croise, avant de devenir un célèbre intervieweur télévisé. Chroniqueur malheureux viré du JDD, Philippe Sollers revient avec le quatrième volume des recueils de ses chroniques de presse, Fugues (Gallimard).